Il y a plusieurs aspects de la question d’apprentissage des langues : l’aspect linguistique, l’aspect politique et l’aspect purement affectif. L’anglophilie appartient au 19e siècle, aujourd’hui l’anglophobie est plutôt de mise (pour des raisons évidentes). D’où le mécontentement avec le phénomène de la mondialisation de l’anglais. C’est l’aspect affectif. L’aspect politique concerne le côté commercial et la promulgation de la culture. Je m’intéresse particulièrement aux aspects linguistique et culturel. J’aurais deux objections à l’esperanto : je crains que c’est utopique, et deuxièmement ce serait un appauvrissement culturel de remplacer les langues vivantes par une langue artificielle.
Quant aux difficultés des langues une évaluation relative serait arbitraire. Toutes sont difficiles ! Quand on débute en anglais on a l’impression que c’est facile, mais ça devient de plus en plus difficile. L’allemand est exactement le contraire. Les langues les plus difficiles sont évidemment le chinois et les autres langues asiatiques, pour nous européens pratiquement inaccessibles, et de les proposer à l’école serait peu utile. Si l’on veut écarter l’anglais comme lingua franca, l’espagnole serait un choix logique. Quant à la musique d’une langue, toutes ont leur musique particulière, mais là on est de retour dans l’aspect affectif. Personnellement j’aime la sonorité de la langue russe, mais je ne le parle pas.