Chacun trouve midi à sa porte, mais quelques faits sont têtus : la privatisation des trains anglais a entraîné une complexité croissante, et des lenteurs qui, dans certains cas, font qu’un parcours de nos jours est moins rapide qu’au XIXe siècle. Les Anglais eux-mêmes reconnaissent que le pays qui a été à l’origine du train a pris beaucoup de retard.
Ce n’est pas l’exemple d’une personne qui a trouvé les urgences britanniques plus peformants qui change la donne : la plupart des enquêtes (dont l’une, toute récente, du NY Times,) donne les meilleures notes au système médical français, qui arrive notamment en tête pour la prévention de toutes les formes de décès évitables.
Les comparaisons Londres-Paris ne sont pas valables à l’heure actuelle : Paris est devenu cher au même titre que Londres, avec une polarisation très riches/très pauves assistés. Ce n’est pas une raison de trouver cela bien, ni d’encenser (ou excuser) le système anglais qui consiste à refouler des Afghans travailleurs et méritants mais accueillir à bras ouverts les mafiosi russes qui ont colonisé les quartiers chers de Londres.
Quant au système d’éducation, tant le contenu que la forme de l’enseignement en GB, fondé sur des évaluations incessantes dès un très jeune âge, sont discutables. D’ailleurs la jeunesse britannique est une des plus sujettes à l’alcoolisme, aux conduites à risque, aux dépressions et au suicide en Europe. Et le niveau de culture générale de l’écolier anglais moyen ferait passer nos potaches des ZEP pour de grands intellectuels. Quant aux universités, un article récent dans la presse britannique démontrait, exemples à l’appui, que les conditions d’étude étaient nettement plus intéressantes aux USA, et que nombre d’étudians britanniques s’y rendaient, assurés comme ils l’étaient de bénéficier de bourses et de conditions de vie plus confortables.
Je ne rentrerai pas dans le détail, mais transformer le corps enseignant en prestataires de service devant justifier du moindre coup de fil ou échange de courriel avec leurs étudiants en termes d’efficacité, de temps, de rendement ne me semble pas correspondre à leur vocation profonde.
Séjournant très souvent en GB, j’en apprécie bien des aspects. Mais le problème n’est pas tellement de les reconnaître, mais de citer inlassablement ce pays - ainsi que les USA, pourtant bien différents - comme des modèles d’adaptation au ’monde moderne’ pour mieux dénigrer, encore et encore, la société française.