@ gdm
Bonjour,
en réponse à : << Je ne partage pas du tout votre point de vue. D’une part "la finance" n’est pas un empire. Il n’existe aucun chef mondial de "la finance". Or un empire a nécessairement un chef, du moins un organe de gouvernement. Cette raison me suffit a affirmer que "la finance" ne constitue nullement un empire, encore moins un empire mondial.>>
Bien sûr, il n’y a pas d’empire, évidemment il n’y a pas de chef. Je voulais parler de nébuleuse, d’entité, de croyance, de dogme, de religion ...Un dogme n’a nul besoin d’empire et de chef. Une religion ne règne que sur la pensée. Chaque individu en devient un rouage. Lorsque la somme de ces pensées est suffisante, le dogme étend son règne égémonique. Ainsi une religion peut engendrer les même dégats qu’une dictature établie.
Les dictatures assoient leur pouvoir en perpétuant un climat de guerre, en cultivant la dissimulation et le mensonge. L’économie actuelle répond à cette définition. Son vocabulaire est guerrier : on y parle de statégies et de cibles. Les divisions s’y affrontent masquées. La communication y est mensongère. C’est d’ailleurs la principale cause de la crise actuelle : le subprime n’est qu’un détonateur. Les écroulements qui s’en suivent ne sont que la résultante de ce climat de guerre rampant : chacun se méfie de tout le monde. Chaque organisme financier pense que son voisin ment. C’est tellement entré dans les moeurs de l’entreprise que c’en est devenu culturel.
C’est en ce sens que votre description des dérives d’un "empire mondial" colle parfaitement aux conséquences engendrées par la nébuleuse économique actuelle.
en réponse à : << D’autre part, dans les pays riches, les entreprises privées ne controlent pas les gouvernements, lesquels sont, par nature, politiques et non pas économiques. les quelques corruptionee et autres collusions ne justifient pas, à mon avis, d’y voir qu’il existerait un quelconque contrôle des industries privées sur le pouvoir politique.>>
Non bien sûr, les entreprises privées n’ont aucun pouvoir sur le politique ... sauf dans les regions pauvres du globe où l’indécence de ces entreprises n’a parfois pas de limite. Mais il faut plutôt mettre au jour le système inverse : la dépendance décisionnaire des entreprises inféodée au regard étatique, qui influence la décision.
Lorsque la Russie, sous Eltsine, à plongé à pieds joints gaiement dans le système libéral, son économie a sombré dans la faillite et aux mains des mafias. Il a fallu que Poutine, donc un pouvoir étatique fort, mette une poigne sur l’économie pour remettre de l’ordre et de la confiance.
Depuis quelquetemps, la Chine et la Russie, les deux plus (anciennes ?) grandes dictatures du monde, possèdent les deux économies au plus fort PIB de la planète. Ce qui prouve qu’un esprit bien dressé à obéir et croire dans le dogme s’accommode du jour au lendemain au libéralisme dérégulé : les extrêmes se rejoignent, leur pensée est commune. Voilà donc bien des économies étatiques en même temps que libérales.
Les autocraties du golfe sont des economies d’état qui pourtant influencent grandement l’économie mondiale.
Récemment, les banque occidentales en faillites ont été renflouées par les fonds d’investissement étatiques, du Golfe et de Chine principalement. Ces fonds d’état avaient pris récemment une ampleur inquiétante, les voilà à présent au seuil de contrôler la finance occidentale. Soit une économie d’état prenant du pouvoir dans la finance libérale.
Dernier avatar illustrant ma pensée : le Président Sarkozy, transformé en VRP de l’économie nationale (au détriment de la cohésion européenne), ne se déplaçant à l’étranger qu’accompagné de son staff de chefs d’entreprises, pour claironner une moisson de contrats, l’annonce semblant même plus importante que sa réalisation effective.
La pensée économique actuelle est donc doublement totalitaire : elle engendre un climat de guerre et de dissimulation. Par là-même, elle fait fi de l’homme, qui n’est qu’un pion dans la bataille : elle le passe par pertes et profits. Et deuxièmement, elle est devenue (et progresse dans ce sens) l’apanage de pouvoirs étatiques forts à tendance totalitaire, qui étendent leur emprise d’état sur une finance globalisée.
<< Aujourd’hui on recense plus d’une vingtaine de fonds étatiques à travers le monde, même si seul une petite douzaine a réellement atteint une taille significative [...] La taille et l’influence de ces investisseurs inquiètent de plus en plus. S’il évalue aujourd’hui le montant total des actifs gérés à 2.500 milliards de dollars, Stephen Jen, de Morgan Stanley, estimait, dans une note datée d’avril dernier, qu’il pourrait atteindre 12.000 milliards d’ici à 2015, avec la montée en puissance des fonds non issus des rentes pétrolières. Se posent alors des interrogations concernant les véritables objectifs et la stratégie de tels investisseurs ...>>