Décryptage de la crise des subprimes
La crise des subprimes risque de réduire de 200 à 400 milliards de dollars la masse des crédits, et donc la masse monétaire. Le gouvernement Bush réduit les impôts et la FED réduit son taux directeur. Ces deux mesures vont contribuer à reconstituer la masse monétaire et la masse des crédits afin de maintenir l’activité économique.
La monnaie est garantie principalement par la valeur des créances qui furent à l’origine de ces émissions de monnaie. Ces créances sont les "reconnaissances de dettes" des emprunteurs. Ces créances sont détenues par les banques commerciales. Chaque prêt bancaire engendre la création d’une quantité de monnaie égale au prêt. La perte de valeur de certaines créances peuvent conduire à la faillite d’une banque commerciale. La Banque centrale devra alors supporter cette perte de valeur.
En effet, la monnaie émise par une banque commerciale oblige la Banque centrale. C’est la raison pour laquelle, la Banque centrale contrôle attentivement le risque que prennent les banques commerciales. Des règles prudentielles rigoureuses qui limitent le crédit qu’une Banque commerciale peut accepter. Certains observateurs soutiennent que certaines de ces règles seraient trop rigoureuses et limiteraient inutilement le crédit, une des sources de la croissance économique.
Les banques américaines ont l’habitude de prêter jusqu’à la totalité de l’argent de l’achat d’une maison. De plus, les banques américaines prêtent souvent à un taux d’intérêt variable. Le taux d’intérêt directeur de l’argent varie selon les décisions de la Banque centrale. L’emprunteur rembourse lorsqu’il revend sa maison. Ainsi, l’Américain préfère souvent acheter et revendre un logement plutôt que de le louer. Une banque française prête au plus 80 % du montant de la valeur du logement, et prend ainsi un risque moindre. Une banque française prête le plus souvent à un taux fixe. L’emprunteur prend ainsi un risque moindre.
Il arrive qu’un marché particulier augmente soudainement. Mais il arrive aussi que ce même marché perdre le tiers ou la moitié de sa valeur. Le marché de l’immobilier américain a baissé soudainement. Les emprunteurs, qui avaient emprunté pour acheter leur logement, le revendent moins cher que le montant de leur emprunt. Beaucoup d’emprunteurs ne peuvent pas rembourser leurs emprunts.
Ce fréquent défaut de paiement se traduit par une perte pour le banquier américain. Les banques américaines possèdent suffisamment d’actifs, ce qui leur évite la faillite, sauf pour quelques rares banques. Les circonstances de ces faillites de ces banques n’ont pas provoqué de perte pour la Banque centrale.
Les actionnaires des banques commerciales américaines supportent donc une diminution de leur patrimoine. Ce mécanisme est commun à toutes les entreprises. Chaque entrepreneur évalue ses risques et, parfois, il se trompe. Les conséquences d’une perte de valeur d’une entreprise ne concernent, a priori, que ses actionnaires, ses salariés, ses clients et ses fournisseurs. Les concurrents augmentent leur offre pour proposer et fournir leur production aux clients de l’entreprise défaillante.
La "crise des subprimes" a des conséquences sur l’ensemble de l’économie américaine. Pourquoi donc les difficultés d’une entreprise pourrait-elle donc provoquer des difficultés dans l’ensemble de l’économie d’un pays ? La raison tient au fonctionnement des mécanismes monétaires.
Ces difficultés des emprunteurs réduisent la valeur des créances détenues par les banques. Elles coûtent quelque 200 ou 400 milliards de dollars aux banques américaines. L’équilibre fondamental d’une banque est que la valeur de ses créances reste supérieure à la masse monétaire. Il s’ensuit que ces 400 milliards de pertes seront retirés de la circulation monétaire, ce qui signifie aussi une réduction des crédits. Cette réduction de la masse monétaire signifie un ralentissement de la croissance économique.
Que signifie retirer de la monnaie de l’économie ? La monnaie est créée par les prêts bancaires. La monnaie est détruite par le remboursement de ces prêts. La destruction de la monnaie se fait au rythme du remboursement des emprunts. Elle n’est pas immédiate. La banque qui veut réduire sa masse monétaire doit donc réduire les prêts à ses clients. La banque peut durcir les conditions de prêts afin de réduire le risque de créances impayées. La Banque centrale peut augmenter son taux directeur. Une augmentation du taux directeur réduit le désir d’emprunter, donc réduit la masse monétaire.
Ce mécanisme de réduction de la masse monétaire est nécessairement lent, puisqu’il dépend du remboursement des prêts. La durée de cette réduction peut durer plusieurs années. Un économiste, peut-être trop pessimiste, considère que cette crise perdurera pendant dix ans aux Etats-Unis, et réduira durablement la capacité de prêter, et impactera donc le dynamisme économique des Etats-Unis pendant dix ans.
On lit dans les journaux que les Banques centrales auraient "injecté" 100 milliards dans l’économie par éviter la récession. Qu’est-ce que cela signifie ? A cause des règles prudentielles rigoureuses, des banques commerciales en bonne santé se sont retrouvées en état de manque de liquidités. Pour une entreprise, on nommerait cela une "cessation de paiement". La cessation de paiement d’une entreprise peut être temporaire et ne signifie pas une faillite de l’entreprise.
L’entreprise peut posséder d’excellents actifs, mais être temporairement en cessation de paiement. La Banque centrale a prêté à ces banques commerciales en dérogeant à des règles prudentielles habituelles. Et ces prêts de la Banque centrale sont justifiés par la qualité des actifs de ces banques commerciales. Le comportement des Banques centrales est logique et sain.
Pour répondre au risque de récession aux Etats-Unis, le président des Etats-Unis annonce des réductions d’impôts pour les citoyens américains à hauteur de quelques 140 milliards. Une telle mesure donnera ainsi du "pouvoir d’achat" aux contribuables américains. Elle "injecte" valablement 140 milliards dans l’économie, remplaçant ainsi la monnaie supprimée par les banques. Cette mesure est une réponse valable au risque de récession.
Cette mesure va stimuler la consommation et l’épargne dans certains secteurs de l’économie. C’est l’aspect positif de cette mesure. L’aspect négatif de cette mesure gouvernementale est qu’une telle réduction d’impôts endettera l’Etat d’autant. Il faudra que l’Etat américain rembourse plus tard. L’argent du remboursement proviendra des impôts ou bien d’une réduction des dépenses de l’Etat. Mais cette relance économique ne concernera que les secteurs économiques qui correspondent à une consommation de masse. Une telle réduction d’impôt est donc une mesure partielle et insuffisante.
La Banque centrale américaine, la Fed, a décidé de baisser de 0,75 % son taux directeur. Le taux d’intérêt des prêts bancaires baisse d’autant. Cette décision conduira à une augmentation des crédits, donc de l’activité économique américaine. Une baisse de ce taux directeur est une bonne réponse à cette réduction des crédits car elle concerne tous les agents économiques de la même manière. Certains économistes jugent qu’une telle réduction du taux directeur est excessive.
Néanmoins, une réduction du taux directeur était une bonne réponse à la crise américaine des subprimes. L’augmentation des crédits qui en résultera permettra de maintenir le niveau d’activité économique. La demande va s’accroître, et provoquera une tendance à la hausse des prix. Une telle inflation des prix pourrait conduire à faire baisser encore le cours du dollar. Une baisse du cours du dollar stimule l’économie américaine et appauvrit les Américains, mais de manière indolore car peu visible.
60 réactions à cet article
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Précision : on parie combien sur la paragraphe suivant ?
Néanmoins, une réduction du taux directeur était une bonne réponse à la crise américaine des subprimes. L’augmentation des crédits qui en résultera permettra de maintenir le niveau d’activité économique. La demande va s’accroître, et provoquera une tendance à la hausse des prix. Une telle inflation des prix pourrait conduire à faire baisser encore le cours du dollar. Un baisse du cours du dollar stimule l’économie américaine et appauvrit les américains, mais de manière indolore car peu visible.
A mon avis :
Il n’y aura pas d’augmentation des crédits.
La demande ne va pas s’accroitre.
Le dollar va bien baisser, mais ça ne stimulera pas l’économie.
mais on pourra en avoir l’illusion pendant quelques semaines, voire quelques mois.
Je tiens le montant de votre choix.
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Sur un marché, une baisse des prix provoque une tendance à l’augmentation de la demande. C’est le mécanisme universel de la loi de l’offre et de la demande. Ainsi, Une baisse des taux d’interets conduira mécaniquement à une augmentation des emprunts, donc de la masse monétaire. Il me semble difficile de trouver des arguments pour soutenir le contraire. Une augmentation des emprunts traduit une augmentation de la demande d’achat de biens économiques. Ce mécanisme est un signe d’une croissance économique.
Vous dites que le dollar va "baisser". Ce n’est pas certain. Il est vrai que l’augmentation de la demande conduit à une tendance d’augmentation des prix. Il peut donc exister un risque de hausse des prix, c’est à dire d’inflation des prix. Mais cette demande supplémentaire provoque aussi une stimulation de l’offre, conduisant à une production accrue pour répondre à l’augmentation de l’offre. Ainsi, cette réponse à la demande des clients permet d’éviter la hausse des prix, donc de l’inflation. Ainsi, une augmentation modérée du crédit stimule la croissance sans créer d’inflation.
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Sur un marché, une baisse des prix provoque une tendance à l’augmentation de la demande. C’est le mécanisme universel de la loi de l’offre et de la demande. Ainsi, Une baisse des taux d’interets conduira mécaniquement à une augmentation des emprunts, donc de la masse monétaire. Il me semble difficile de trouver des arguments pour soutenir le contraire.
Ca doit être pour cela que la plupart des "économistes" n’ont pas vu venir cette crise, alors qu’elle paraissait évidente aux autres, c’est parce qu’ils finissent par en oublier le bon sens paysan. Vous écrivez comme un poly de fac. Je vais vous donner une raison parmi d’autres qu’il vous semble difficile d’imaginer.
Soit un ménage US endetté en subprime à taux variable dont la prochaine actualisation va avoir lieu en mars 2008 sur la base du LIBOR et dont le taux va monter de 3% plutôt que de 3,75%. Vous pensez que ça va le pousser à s’endetter plus ? C’est un credit crunch : le crédit disparait beaucoup plus vite qu’il n’apparait, même avec des taux plus bas, parce que tout le monde est déjà tellement endetté qu’on court vers les safeties et les liquidités, pas vers le crédit. Ca peut d’ailleurs faire en sorte que le dollar ne baisse artificiellement pas pendant un certain temps.
Voila, je vous ai donné un exemple, je n’étais pas obligé. Maintenant, on parie combien ?
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Vous ecrivez, en substance, que le bon sens paysan aurait suffit pour éviter la crise des subprimes. Il me me semble pas digne de villipender des entrepreneurs qui avaient mal évalué leur risque. La question est de savoir quelle fut la méthode technique pour évaluer ce risque. En effet, avec le recul des faits, ce risque semblait important. Les méthodes techniques d’évaluation des risques ne sont pas une affaire de "bon sens paysan". La réalité économique exige une longue reflexion d’une équipe pour évaluer un risque. De plus, ce risque était évaluer de la meme maniere dans des banques différentes.
Mais je partage votre interrogation sur les raisons de cette erreur d’appéciation des risques par un aussi grand nombre de banques.
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"Il ne me semble pas digne de vilipender des entrepreneurs qui avaient mal évalué leur risque."
Ca serait vrai s’ils avaient joué leur propre pognon. Auquel cas ils auraient à mon avis conservé tout leur bon sens paysan. Je doute que des fonds personnels comme Berkshire et Soros y laissent autant de plumes.
C’est une des causes des bulles : la sur-homogénéité de la corporation financière. Tout le monde se connait, tout le monde a son MBA de la même fac de Nouvelle-Angleterre, et on discute agréablement. En début de bulle, tout est normal, pas de problème. Quand on commence à dépasser nettement le trait, imaginez que vous soyez un acteur unique qui prend conscience du danger, qu’allez-vous faire ? Hurler au loup ? On va vous rire au nez. Insister ? Qu’est-ce que vous allez gagner ? Si vous avez tort, vous avez perdu job et réputation pour rien. Si vous avez raison, le jour venu on vous aura oublié. Si vous la fermez, personne ne vous accusera d’avoir fait comme tout le monde. Et si ça pète, il vous reste une chance de passer entre les gouttes. On peut appeller tout cela le "consensus des analystes", le conformisme, le "panurgisme", mais en tout cas aucun système ne se réforme jamais de l’intérieur. Il faut un flash de réalité.
Normalement, pour les banques, ça s’appelle les "règles prudentielles". Mais il est si simple et si tentant de les contourner un tout petit peu, et ce n’est pas malhonnête, d’ailleurs tout le monde fait pareil. Et c’est invérifiable de l’extérieur : la socgen vient de nous annoncer qu’elle ne connait même pas sa propre exposition.
Il y avait par contre des milliers de signaux d’alarme extérieurs. Encore eût-il fallu que l’administration s’y intéressât. Mais elle avait autre chose à faire, en Irak par exemple. Et c’est si tentant de refiler la patate au successeur avant qu’elle ne brûle. Elle en est d’ailleurs encore là avec son "plan de relance" pipeau.
Quand aux médias, comme les journaux économiques, leur capacité d’analyse et de recul semble asymptotiquement voisine de zéro. Ils vendent, eux aussi.
Dans votre article, vous parlez surtout de l’immobilier, mais si c’est le premier truc qui pète, c’est parce que c’est le dernier truc qu’on a gagé. Tout le reste du marché du crédit est dans le même état.
La situation est beaucoup plus simple que cela : les US sont endettés de trois fois leur PIB. Ils ont en plus atteint un niveau d’inégalité tel que leurs revenus ne touchent plus le tiers de la population, totalement paupérisée. C’est une situation d’endettement comparable à celle du Japon il y a 20 ans, avec la même asphyxie des banques. Mais comme c’était le moteur de la demande mondiale, la situation est en fait tout à fait proche de celle de 1929. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts.
En tout cas, les administrations US feront tout pour sauver le système bancaire, comme tout le monde l’a fait, France incluse, dans les années 1930. Cela signifie que toute la planète, moi et vous, va payer la planche à billets US.
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Vous évoquez la question du travail des traders. La question de savoir comment gérer ces traders concerne les banques, leurs employeurs. Comment leur employeur peut leur donner une motivation financiere suffisante ? Le trader prend des risques au nom de son employeur car c’est son métier. La banque prend des risques afin que ses clients n’en prennent pas. La banque vend ainsi des produits financiers permettant à ses clients de se protéger d’une trop grande fluctuation de la valeur de certains titres ou monnaies. C’est le travail de la banque de trouver des procédures de maitrise des risques pris par ses traders.
Vous dites que l’ampleur de la dette serait un risque. Je ne partage pas cet avis. L’ampleur de la dette signifie l’ampleur du crédit, donc du stimulant de la croissance économique. A mon avis, la question n’est pas le volume du crédit, mais plutot que les créances sur les emprunteurs soient suffisament bien garanties.
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Non, je ne pensais pas trop aux salles de marché, qui jouent le court terme. Je pensais plutôt aux analyses de risque crédit, ce qui rejoint votre point sur la crédibilité des créances. Mais il y a un lien avec le volume global de la dette. Si elle est excessive, il y a forcément des créances douteuses. C’est pour une nation comme pour un ménage.
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D’accord avec Forrest.
Si j’achète une maison plutot que de louer c’est parce que j’espere que cela sera plus rentable. Depuis des années on entend dire que l’immobilier monte et ne descend jamais... Mais si il baisse... Vous ne trouverez que bien plus difficilement des acheteurs : pourquoi acheter alors que le prix se déprécie ? Je prèfère louer...
Que les crédits soient un point plus haut ou plus bas n’y change rien... Et cela, quoi qu’en dise les gardiens du temple de l’économie néo-classique, cela meme qui n’ont pas vu venir la crise...
fourminus
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Vous parlez de l’analyse du risque crédit. En effet, le premier travail d’un banquier est d’évaluer les risques, d’évaluer la valeur des créances qu’il possède, d’évaluer la valeur des créances sur les emprunteurs. Le banquier parvient à maîtriser ces risques, cette évaluation du pourcentage de créances douteuses qu’il devra subir chaque année. La survie de sa banque dépend de cette capacité à circonscrire le risque. Néanmoins, le risque maximal existe toujours. Il est parfois inévitable. Le risque de sinistre provient parfois d’évènements improbables, parfois de la fraude. Malheureusement, il arrive qu’une banque échoue à maîtriser ce risque.
Vous dites que le risque proviendrait du volume de cette dette. Je ne partage pas votre avis sur ce point. Bien au contraire, le volume contribuerait, selon moi, à une répartition du risque. Pourtant, la réponse à cette question du volume de risque est ouverte. Nombreux sont ceux qui craignent que le volume de dettes, donc de créances, puisse, en lui-même, être une cause d’une crise mondiale. Je suis convaincu du contraire, à savoir que le volume des créances réduit le risque global. La seule question est, à mon avis, l’évaluation du risque de chacune des créances.
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Puisque l’on entre dans la technique, cela me rappelle la discussion qui a suivi la faillite de LTCM, et sur laquelle je me sens à l’aise comme probabilisticien.
Le "théorème central limite" dit en effet qu’une somme de variables indépendantes tend vers une loi normale. Plus il y a de risques, plus ils sont maîtrisables. Le mot important est indépendantes. L’expérience montre que les événements rares en finance ne suivent pas du tout une loi normale, et ils sont beaucoup plus fréquents. Cela provient de ce que tous les risques ne sont pas indépendants.
Ils ont en effet tendance à s’aligner dans une période comme celle d’aujourd’hui où tous les établissements de la planète fuient tous les risques en même temps, ce qui a provoqué la faillite de LTCM et d’autres bien avant, malgré ses matrices de covariance géantes, tout d’un coup inutiles.
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C’est d’ailleurs amusant : vous pouvez ouvrir n’importe quel poly de finance, vous y verrez des "volatilités" exprimées comme un écart-type de lois normales. Or personne n’a jamais montré qu’elles suivent une loi normale, et il faut noter que l’écart-type d’une loi pas normale n’a presque aucune signification. En tout cas, si l’on revient à la majoration la plus générale possible, celle de Chebychef en carré(variable/sd), les événements rares peuvent être ... assez fréquents. D’une manière peu visible, l’hypothèse de lois normales exclut la situation réelle actuelle.
C’est pareil pour des spreads exprimés en covariance de variables dont on n’a montré ni qu’elles sont normales, ni indépendantes.
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C’est une bonne explication des mécanismes monétaires.
Comparée à l’Europe, les US ont une économie sur-financiarisée (et est donc surendettée) par rapport à l’économie réelle.
Voilà pourquoi d’énormes masses actifs financiers ne valent plus rien, le réajustement sévère de l’évaluation du parc immobilier ayant eu lieu.
Par ailleurs, du moins jusqu’à présent, consommer était quasiment un devoir civisationnel pour un américain.
Ce ne sera peut-être plus le cas, puisque Le nouveau ministre du Commerce, Chen Deming, signalait récemment que Pékin cherche à doper la demande intérieure.
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Article intéressant.
Il y a, je crois, une erreur toutefois : " La Banque Centrale américaine, la FED, a décidé de baisser de 0,75% ".
C’est 0.75 point qu’il faut lire. Elle passe de 4,25% à 3,50%, ce qui fait près de 18% de baisse.
Vous me corrigerez si je me trompe.
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oui, vous avez raison. merci de cette correction. J’avais écrit un peu trop vite cet article.
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la FED réduit son taux directeur ==> favorisation du crédit ==> création de masse monétaire ==> inflation.
Si il suffisait de créer de la monnaie pour devenir riche et rembourser les dettes de tout un chacun cela se saurait depuis longtemps. En fait plus il y a de masse monétaire, plus la concurrence est rude sur les biens qu’elle est susceptible de financer et plus le prix de ces biens montent : Il n’y a pas de miracle, tout au plus des effets pyramidaux comme dans certaines chaînes dont seuls les 1ers sont servis.
La solution adoptée est donc de faciliter encore plus l’endettement et de remettre à plus tard le prix à payer pour sauver pour quelques temps encore (ça risque d’être bref !!! ) ceux qui s’engraissent au détriment des populations misérables de la planète (dont le travail sert essentiellement à fournir les populations riches et les bénéfices à racheter la dette américaine) et des générations futures qui payeront la note.
La seule vraie solution, tout le monde le sait, n’est pas dans la création de monnaie ou la remise d’impôt mais dans la remise en cause d’un modèle de société hyper capitaliste qui ne connaît que la recherche du profit maximum au détriment de tout autre valeur (LIBERTE EGALITE FRATERNITE par exemple n’étaient pas mal aussi...)
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Votre premiere ligne résume bien un mécanisme monétaire classique. Toute creation de monnaie correspond nécessairement à une creation d’une dette d’un montant égal. Nul ne prétend donc "rembourser ses dettes en créant de la monnaie". Une "reconnaissance de dette" est une créance sur l’emprunteur. La masse des créances reste inchangée par une telle création monétaire.
Je suis d’accord avec vous pour dire que la creation monétaire, ou plus précisement, l’octroi de credit bancaires, provoquent une tendance à l’augmentation de la demande, donc des prix. La propagation de cette augmentation des prix à chaque secteur de l’économie se compte en mois, voire parfois sur un an ou deux.
Je ne partage pas votre propos sur le fait que certains s’enrichiraient "au détriment" d’autres. En effet, l’enrichissement provient d’une creation de valeur, de richesses nouvelles, et non pas d’un appauvrissement d’autres populations.
Je vais plus loin. J’affirme, comme tous les économistes, que tout échange volontaire est avantageux pour les deux co-échangeurs, sinon, ils renonceraient à échanger. Tout échange volontaire crée donc de la valeur. L’échange volontaire est le principal moteur de la création de richesse dans le monde. C’est la raison pour laquelle, les livres universitaires d’économie rapellent ce principe fondamental dans leur premier chapitre.
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@ l’auteur,
concernant votre 3e paragraphe (qui débute par "Je ne partage pas votre propos sur le fait que certains s’enrichiraient "au détriment" d’autres....),
Oui, dans un monde économique parfait, équilibré, où tout le monde y trouverait son compte. Les "échangeurs", c’est à dire les entreprises, les actionnaires comme leurs salariés. Mais c’est une vieille lune.
Qu’en est-il dans la finance ? Où se trouve la création de valeurs quand elle dicte sa loi du ROI aux entreprises dans lesquelles elles ont une participation, leur demandant des rendements minima de 15%, obligeant celles-ci à alléger leurs charges en délocalisant dans des zones à faibles coûts sociaux, à créer ici le chomage et la pauvreté ?Où se trouve la création de valeur quand les spéculateurs jouent sur les marchés à terme ou les monnaies ?
Les profits qu’ils encaissent dans ces opérations qui coûtent très chers aux citoyens et aux nations, échappent souvent à l’impot par des opérations offshore...
Non là, désolé, mais je ne vous suis pas.
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Harald me dit "Oui, dans un monde économique parfait, équilibré, où tout le monde y trouverait son compte. Les "échangeurs", c’est à dire les entreprises, les actionnaires comme leurs salariés. Mais c’est une vieille lune."
En effet, ce débat est une vielle lune ! Mon point de vue est différent du votre sur ce point. L’entreprise n’est pas le seul "échangeur". L’entreprise et le client sont des deux "co-échangeurs". L’un vend. L’autre achète. Leurs jugements sont parfaitement libres. Le vendeur ne contraint pas l’acheteur. L’acheteur ne contraint pas le vendeur. Tous deux jugent que l’échange leur est avantageux. Lorsque Monsieur A achète son café un euro, il y trouve un avantage. Cet échange crée de la valeur pour lui. Cet échange procure aussi un avantage pour le vendeur. L’hypothèse d’un "monde parfait" n’est pas nécessaire pour être convaincu que l’échange, c’est 0 dire ici, l’achat d’un café, a créé de la valeur pour le client et pour le vendeur.
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hum...
vous aviez écrit trop vite votre article, me disiez-vous (au point qu’il y a un certain nombre d’erreur, telle que "La cessation de paiement d’une entreprise peut être temporaire et ne signifie pas une faillite de l’entreprise" qui a fait bondir le diplomé en Gestion et directeur financier que je fus, mais,
manifestement, vous n’avez pas pris le temps, non plus, de lire mon commentaire ci-dessus, votre réponse étant incomplète. À moins que ce ne soit volontaire..
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Harald dit "Où se trouve la création de valeur quand les spéculateurs jouent sur les marchés à terme ?"
Vous me demandez où serait la création de valeur dans la finance. Les titres financiers, actions, produits dérivés, sont des biens économiques, sont des marchandises. Ils s’achètent et se vendent comme toute marchandise. Comme pour toute marchandise, l’achat d’un titre financier crée de la valeur pour l’acheteur et pour le vendeur, sinon ceux-ci n’échangeraient pas. La création de valeur provient de l’échange entre le vendeur et l’acheteur. Pendant l’échange, de la valeur a été créée pour le vendeur et pour l’acheteur. Il sera bien téméraire de le contester.
Vous posez la question de l’existence de la création de valeur pour plusieurs cas d’un échange d’un titre financier. Il n’est pas sérieusement contestable que l’acheteur et le vendeur créent de la valeur pour eux-mêmes lors de cet échange. Vous posez ensuite la question de savoir si cet échange appauvrirait des tiers. L’existence d’une vente et son montant donne une précieuse information aux tous les tiers sur le jugement que portent deux agents économiques sur la valeur d’un titre financier. Une telle transaction enrichit ainsi les tiers d’une précieuse information, laquelle information va influencer les autres transactions. Il serait contestable de prétendre que le tiers serait appauvrit par le seul fait que tel titre financier appartient à Monsieur A plutôt qu’à Monsieur B.
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@L’auteur, qui a écrit :
"La création de valeur provient de l’échange entre le vendeur et l’acheteur"
C’est une vision de la valeur très orientée, très "marché". Et si je vous oppose que la création de valeur vient du travail (et aussi d’après certains du travail de la nature), que me rétorqueriez-vous ?
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En exergue de votre article, vous citez ma phrase. Elle se rapportait uniquement à l’acte commercial. Elle ne s’applique évidement pas hors de ce contexte. Je suis bien d’accord avec vous que le travail peut créer de la valeur, de la richesse. La valeur n’existe que dans l’esprit d’un individu. Elle varie selon le jugement de tel individu. Ce jugement est, par nature, arbitraire. C’est le libre arbitre de chacun qui est la cause de l’existence d’une valeur. Un beau coucher de soleil a de la valeur pour ceux qui peuvent et savent en profiter. Il n’existe aucune valeur qui serait absolue pour tous les individus de la planète.
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@ l’auteur :
On considère que l’échange ne crée pas de valeur (sauf le service rendu évidemment, le vendeur est bel et bien rémunéré pour cela), mais permet d’obtenir des avantages :
"l’achat et la vente semblent avoir été institués pour l’avantage mutuel des deux parties, puisque l’une a besoin de quelque chose qui appartient à l’autre, et réciproquement" (Saint-Augustin).
Pour ma part, je ne dirais pas que l’échange est avantageux pour les deux parties systématiquement, ldes distinctions faites dans wikipedia se justifient :
"Un échange est un don mutuel entre deux parties et des échanges désignent des relations entre des personnes, des organisations, des États. Un échange est positif si les deux parties y ont un avantage, il est neutre si cela ne change rien pour les deux parties, et il est négatif s’il est désavantageux pour les deux parties. Il est déséquilibré si les deux parties n’y ont pas le même avantage."
Mais plus sérieusement, on se réfèrera à la notion de subjectivité de la valeur :
http://www.wikiberal.org/wiki/Subjectivit%C3%A9_de_la_valeur
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Votre remarque soulève le vieux débat sur la définition de la valeur. Au 19eme siècle, la question de la définition de la valeur a été au centre de nombreux débat d’économistes et de philosophes. Peut-on considérer que la valeur et la richesse seraient identiques ? C’est la thèse de Jean-Baptiste Say qui semble aujourd’hui avoir prévalue. La valeur et la richesse seraient de même nature. C’est aussi ma conviction. Avantage=valeur=richesse=plus-value, surplus de l’acheteur, surplus du vendeur. Il est communément admis aujourdhui que la valeur est, par nature, subjective.
Votre autre remarque concerne la définition de l’échange. La définition du mot "échange" dans wikipedia me semble indigente. Elle mériterait d’être modifiée et complétée. Cette question de l’échange est essentielle. Où plus précisément, nous nous intéressons à l’échange volontaire. Jusqu’où va la liberté, la volonté individuelle ? la décision que nous prenons vient-elle de notre libre arbitre ? La contrainte de la logique se substitue-t-elle à notre volonté ? La contrainte proviendrait-elle du vendeur ? en l’absence de contrainte du vendeur, l’échange est-il libre ? voila un petit échantillon de questions utiles à se poser sur l’échange.
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Ouais. En fait, les US ont l’air partis pour faire la même erreur que les japonais il y a 20 ans : retarder au maximum l’apurement des créances bancaires douteuses, avec des artifices macro comme des politiques fiscales. C’est la voie royale vers le bourbier.
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L’existence de "créances douteuses" est la seule cause de toute crise monétaire. En effet, toute monnaie est fondée sur la valeur des créances sur les emprunteurs. Vous avez donc raison de mentionner le role des "créances douteuses" dans cette crise. Cette crise des subprimes ne provoque pas seulement une perte pour les actionnaires des banques, mais aussi une crise monétaire. En effet, la prise en compte des créances douteuse implique de procéder à une contraction du crédit.
Les créances sur un Etat sont aujourdhui parmi les plus sures, surtout un Etat dans un pays riche. Mais si, un jour un tel Etat fait faillite, une énorme masse de créances sur cet Etat serait soudain douteuse. Les conséquences monétaires d’une telle faillite ébranleraient les monnaies dans le monde.
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La dette fédérale US représente moins de 20% de la dette totale US. Le risque n’est pas là. Le marché du crédit immobilier US ressemblait l’an dernier beaucoup, par exemple en termes de durée des prêts, à celui du Japon juste avant le "splash". Ils ont essayé des mesures fiscales, eux aussi. La seule chose qu’ils n’ont pas fait a été d’apurer immédiatement les comptes des banques. Du coup, ils se les ont traînés 15 ans. Et le principal business des banques japonaises à l’époque a été, non pas de créer du crédit local, mais d’emprunter en yens pour acheter des dollars.
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A Harald :
"Qu’en est-il dans la finance ? Où se trouve la création de valeurs quand elle dicte sa loi du ROI aux entreprises dans lesquelles elles ont une participation, leur demandant des rendements minima de 15%, obligeant celles-ci à alléger leurs charges en délocalisant dans des zones à faibles coûts sociaux, à créer ici le chomage et la pauvreté ?"
Je ne partage pas dutout cette analyse de la delocalisation. Comment pouvez-vous dire que l’arrivee d’une usine dans un pays pauvre cree la pauvrete. Si cette delocalisation appauvrissait la region, personne ne travaillerait dans cette usine.
Les delocalisation enrichissent les pays destinataires. Le Japon, Taiwan, la Chine, la Coree ont construit leurs economies sur les delocalisation.
Il faut arreter l’hypocrisie. Arretons de chialer sur la misere du monde, puis de nous insurger contre les delocalisation. C’est du foutage de gueule. A l’heure actuelle, les delocalisations sont le SEUL systeme efficace de transfert de richesses et de savoirs, des pays industrialises vers les pays pauvres.
Apres les delocalisations generent du chomage... Oui, c’est la vie. Mais moi, plutot que des Francais, je prefere que des pauvres a l’autre bout du globe s’occupe de "serrer des boulons" (et autre metier a faible valeur ajoutee), vu qu’il n’ont pas d’autre alternatives.
Nous ne sommes pas capable de creer de nouvelles sources d’emplois non-delocalisables, a forte valeur ajoutee ? Bref des emplois de demain pour remplacer les emplois d’hier... c’est notre probleme !!
Dans ce cas, nous ne meritons que le declin...
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"Je ne partage pas dutout cette analyse de la delocalisation. Comment pouvez-vous dire que l’arrivee d’une usine dans un pays pauvre cree la pauvrete. Si cette delocalisation appauvrissait la region, personne ne travaillerait dans cette usine."
Je n’ai jamais dis cela, voyons. Ça n’aurait pas de sens.
J’ai écris :"(...)obligeant celles-ci à alléger leurs charges en délocalisant dans des zones à faibles coûts sociaux, à créer ici le chomage et la pauvreté ?".
Cette erreur rectifiée, je partage votre point de vue sur de nombreux points. Je voudrais même aller plus loin dans l’écahange, mais je n’en ai pas le temps. Merci de m’en excuser
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Certains ecrivent trop vite... Moi j’ai lu trop vite.
Peut-etre aurons nous l’occasion d’echanger une autre fois.
En tout cas l’article est interressant. Il y a un certains nombre d’erreur, mais il se basent au moins sur une connaissance du systeme monetaire assez rare sur Avox.
A Forest :
Desole, mais la mort du systeme capitaliste n’est pas pour tout de suite encore ^_^
Il ne mourra pas tant que personne n’aura trouve un systeme de creation de richesse aussi efficace. Je ne dis pas que ca n’existe pas, mais je n’en ai jamais entendu parler.
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Qui a parlé de "la mort du capitalisme" ? C’est un de vos fantasmes ? Pas un des miens. Ce qui s’achève, en revanche, c’est une période de 15 ans de croissance affichée, alimentée par une méga-bulle monétaire.
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Non ce n’est pas la mort du capitalisme ! c’est tout simplement le mort d’une civilisation qui a commencé à exploser le 21/01/2008 jour J.
Avant fin mars nous compterons les banques restantes sur les doigts d’une main.
A la louche 80% de votre richesse ( pouvoir d’achat ) aura disparu dans la nature et le gouvernement de l’époque commencera à pondre des décrets interdisant le marché noir, recrutera des forces de police ( chemises brunes )et la fin sera proche.
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"Le vendeur ne contraint pas l’acheteur. L’acheteur ne contraint pas le vendeur. Tous deux jugent que l’échange leur est avantageux."
ben dites donc , on voit que vous êtes pas vendeur de tomates vers Perpignan à l’acheteur de "Telle" Grande surface
je vous les prends à 50 cts les 10 kilos
mais c’est pas le prix
mais je vous en achète une tonne
mais je peux pas payer mes salariés
ben alors je vais chez votre voisin et sachez que je dirai à tous les autres acheteurs de ne pas venir chez vous
voilà un échange avantageux pour les deux !!!!!!!!
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Vous avez raison de remarquer qu’un tel échange est avantageux pour le vendeur et pour l’acheteur.
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Si on revenait enfin à la taxe Tobin, sérieusement
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Le lien ne marche pas ;Voici le texte :
Allo DSK ? Il faut la taxe Tobin, vite !Par Hervé Nathan, rédacteur en chef à Marianne. Où l’on comprend que l’arnaque de la Société Générale n’est pas un fait divers et que les grands maux, tels, la crise des subprimes, appellent les grand moyens.Depuis les révélations sur la présumée « fraude » d’un trader de la Société générale, les médias ne savent plus quels mots employer : « casse du siècle (France-Soir), « irresponsabilité générale » (Libération), « l’homme qui a fait sauter la banque » (Le Parisien) « qui a fait perdre 5 milliards à la Société générale » (Le Figaro). Si l’on y ajoute les commentateurs économiques qui se désolent à la radio et ceux qui s’interrogent à la télévision, on en arrive à trois conclusions :
1-Rien n’est plus urgent désormais que de traiter un fait divers, centré sur un personnage à la fois mystérieux et fascinant (il faut être Fantomas pour faire un coup pareil) et étrangement anodin (avec sa tête de gendre idéal) : le jeune trader Jérôme Kerviel. Rien n’est plus urgent que d’interroger ses parents. Le père a déjà été entendu sur une radio. La maman le sera bientôt. On sait déjà que le jeune homme aurait eu une déception amoureuse, on apprendra bientôt quelle note a obtenu le rejeton en calcul de probabilités de la classe de seconde, etc.…. Dans quelques jours, son bulletin scolaire sera en ligne !
2- A défaut, et plus sérieusement, on recherchera les responsabilités des dirigeants de la Société générale. La version présentée par Daniel Bouton, PDG de la Société générale, amène davantage d’interrogations que de réponses. Mais on sait déjà qu’ils devront répondre de la perte de la majeure partie des 4,5 milliards d’euros envolé. Car c’est, selon le gouverneur général de la Banque de France, Christian Noyer, « la décision de la banque de vendre lundi et mardi dans les pires conditions de marché qui a conduit à ce niveau de perte ». Autrement dit, si la SoGé n’avait pas vendu ses positions en plein krach, la perte aurait pu être contenue à un milliard d’euros, voire beaucoup moins !
3- Du coup, le débat politique sur la crise du capitalisme financier, illustré par la déconfiture des marchés immobilier, des matières premières, la montée de l’inflation et des faillites bancaires dans le monde entier, auquel Marianne apporte sa contribution dans son numéro 562, est passé au second plan des préoccupations. C’est exactement ce que souhaitent les leaders économiques : que l’on s’intéresse au fait divers, pas aux vrais affaires. C’est aussi ce que demande Christian Noyer, aux médias : « Surtout ne confondez pas l’affaire de la Société Générale, et la crise des subprimes », suppliait-il jeudi.
Pourtant, la SoGé a « aussi » perdu près de 2 milliards d’euros dans l’affaire des subprimes et d’autres engagements du même genre (comme les « monolines »). Et il y a bien quelque chose de commun entre l’immobilier américain et Jérôme Kerviel : la recherche du profit le plus élevé dans le temps le plus court possible, permise et encouragée par la financiarisation de l’économie. De la même manière que Kerviel cherchait des gains en vendant et revendant très vite des promesses d’achat (ou de vente) d’actions à terme, les banques prêtaient à des Américains de quoi acquérir leurs logements, revendaient aussitôt ces créances sur les marchés (découpées en petits morceaux), puis prêtaient à nouveau à d’autres Américains (voire aux mêmes). Plus d’argent plus vite, le plus souvent par emprunt, voilà une très bonne synthèse du capitalisme contemporain ! À tel point que les marchés de produits strictement financiers (transactions sur produits dérivés, changes, finance) sont devenus 200 fois plus importants que les transactions de l’économie réelle (sur les biens et les services, soit le PIB mondial).
Cette masse de transactions, environ 1200 milliards de milliards de milliards de dollars par an, permet de prélever à chaque opération un petit profit. Les banques sont les premières à profiter de ce phénomène : la Société générale, par exemple, affichait un bénéfice net de plus de 5 milliards d’euros, pour un chiffre d’affaires (produit net bancaire) de 22 milliards. 25% de rentabilité nette, qui dit mieux !
DSK et les alters sont bien assoupis
Qu’y peut-on ? se demande le citoyen, sidéré par les masses en jeu. Et bien, on y peut quelque chose. Il existe un instrument dont doivent s’emparer les sociétés pour calmer ce jeu planétaire délétère : la taxe Tobin, du nom de l’économiste libéral James Tobin (1918-2002) qui l’inventa. Elle consiste à prélever une taxe sur chaque transaction financière pour augmenter le coût de la spéculation (pas la supprimer), et mieux encore de taxer davantage les transactions courtes (de l’heure, de la journée, de la semaine) pour favoriser les investissements longs (six mois, une ou plusieurs années). Tobin voulait faire de sa taxe un instrument pour éviter la spéculation sur les monnaies. On peut l’adapter à toutes les spéculations : sur les monnaies, les produits dérivés, les matières premières, le pétrole... La taxe Tobin, en frappant les transactions les plus spéculatives, diminuerait leur profitabilité, donc leur attrait pour les banques, les traders, etc. Le produit de la taxe pourrait aller dans des fonds de stabilisation, ou subventionner la lutte contre la pauvreté, contre l’effet de serre, etc. Elle peut être mise en œuvre.
Il existe des institutions internationales pour porter un tel projet, à commencer par le FMI, auxquels les Etats ont confié la mission de veiller sur la stabilité monétaire et financière mondiale. Si son directeur, un socialiste français, paraît-il, sortait de sa léthargie, il aurait là un beau combat à la mesure de son intelligence que l’on dit sans pareille.
Dominique Strauss-Kahn n’est pas le seul assoupi. Les altermondialistes eux-mêmes semblent comme au congélateur. Pour la première fois depuis 2000, il n’y aura pas de forum social mondial (FSM), ni à Porto Alegre au Brésil, ni en Afrique ou en Inde. On n’entendra cette année que l’hymne à la « globalisation », poussé par les puissants réunis à Davos. Il faut éviter cela. C’est en ce moment l’anniversaire de la mort de l’Abbé Pierre. Comme lui, disons « Mes amis, il faut la taxe Tobin, vite ». Tous ensemble, évidemment."Samedi 26 Janvier 2008 - 00:02Hervé Nathan -
On peut discuter du bien-fondé de cette proposition, mais elle n’est pas applicable, comme la plupart de celles qui prétendent taxer le capital, car elle est parfaitement orthogonale aux grands principes de la mondialisation.
Elle suppose en effet une autorité planétaire ayant légitimité à lever impôt, et elle suppose la transparence des circuits financiers internationaux.
Ca a l’avantage de mettre l’accent sur quelques points qui font mal. Mais, faute de "gouvernance mondiale", il est aujourd’hui plus raisonnable de se "replier" sur les acquis des états.
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geko 26 janvier 2008 17:23Il faudra pourtant bien arriver à une structure de gouvernance mondiale pour lever cet impôt mais aussi pour :
- Maîtriser pour lutter contre le réchauffement de la planète.
- Imposer une législation minimale du travail afin de stoper la paupérisation en cours !
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@ Forest
Que veut dire "orthogonale" ?...
Le FMI pourait peut-être servir à quelque chose, s’il se dégage de la tutelle des USA
"Il existe des institutions internationales pour porter un tel projet, à commencer par le FMI, auxquels les Etats ont confié la mission de veiller sur la stabilité monétaire et financière mondiale. Si son directeur, un socialiste français, paraît-il, sortait de sa léthargie, il aurait là un beau combat à la mesure de son intelligence que l’on dit sans pareille..."
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Tu sais Forest, il n’y a pas besoin d’une gouvernance mondiale pour mettre toutes les banques au diapason sur certaines règles, en l’occurence Bâle II (BRI).
Mais je doute comme toi qu’un tel projet arrive à son but, mais pour des questions d’intérêts bien compris.
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@ Forest
Que penses-tu de cette analyse de Rocard, qui me semble assez complète et lucide ?
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Vous parlez d’une gouvernance mondiale. Vous semblez souhaiter qu’elle s’installe. A mon avis, une gouvernance mondiale n’est pas nécessaire pour trouver un accord entre Etats sur les sujets les plus divers. Croire qu’un Etat impérial mondial serait nécessaire suppose qu’un accord entre Etats serait impossible. Croire à un gouvernement mondial suppose aussi de croire qu’un gouvernement autoritaire serait nécessaire pour imposer à tous les Etats les décisions qui auraient été prise par l’Empereur du Monde et par ses accolytes.
Un Empire Mondial, meme fédéral,confisquerait, tôt ou tard, tout le pouvoir exécutif et militaire. Selon son bon vouloir, ce gouvernement mondial déléguerait la gestion des territoires aux Etats locaux. Ensuite, disposant du pouvoir absolu, cet empire se comporterait comme un despote. Il imposerait des options de croyances, de mode de vie, de maniere de produire. Ce serait la fin de la liberté des Etats. Ce serait aussi la fin de la liberté individuelle. Machiavel, et 70 ans de régime soviétique, nous ont enseigné qu’un Etat totalitaire et corrompu peut durer longtemps à condition de donner des privileges à seulement 10% de la population.
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@ geko
Il faudra pourtant bien arriver à une structure de gouvernance mondiale
Oui, il faudrait.
@ ZEN
"Orthogonal" est synonyme de "perpendiculaire". La mondialisation est organisée de manière à diminuer le pouvoir des états et masquer les flux financiers. Elle facilite tout sauf une taxe sur les flux financiers internationaux.
Je souscris entièrement à l’analyse que tu linkes, et qui constitue la matière de mon dernier article. Pour ce qui est de Rocard, je lui reproche de ne pas l’avoir faite sienne quand il était premier ministre.
@Tzecoatl
Si les états veulent, ils peuvent, c’est clair. Mais ils ne veulent pas. Et les conventions bancaires ne touchent que la moitié des flux, le reste se baladant tranquille entre les îles Bermudes, Cayman et anglo-normandes, à l’abri de toute règlementation. Comme dit plus haut, la mondialisation est une évasion planétaire des revenus du capital, à travers des circuits volontairement opaques.
@ gdm
J’ai parlé de "gouvernance", pas de "gouvernement". Pour être plus clair, notre planète se porterait mieux si nos dirigeants étaient moins corrompus. Nous les élisons, mais visiblement pas sur ce critère.
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@Forest Ent
quelle différence faites-vous entre gouvernance et gouvernement ? Toute gouvernance implique l’existence d’une institution de concertation, de vote et de décision entre les Etats. A mon avis, toute gouvernance mondiale se transformera nécessairement, tot ou tard en gouvernement mondial. les exemples ne sont pas nombreux, mais ils existent. Ainsi, l’ONU, qui devait etre une simple lieu de dialogue entre les Etats, se transforme peu a peu en autorité mondiale sur certains sujets.
Les ducs francs avaient élu roi, le plus faible des ducs, Hugues Capet. Il lui ont seulement donné un pouvoir juridique tres legerement supérieur au leur. Cette legere supériorité juridique fut bien exploitée par les sucesseurs d’Hugues Capet qui ont transformés les duchés en un royaume de France. Ce fut une royauté au pouvoir absolue. Cet exemple a été magnifiquement développé par Jouvenel dans son livre "Du pouvoir". Jouvenel montre comment tout pouvoir politique tend naturellement vers un pouvoir absolu.
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"Primus inter pares..." C’est vrai, ce sont des épisodes passionnant. La monarchie s’est construite progressivement, surtout grâce à la création d’une monnaie, mais elle n’a pas réussi à se débarrasser des féodalités à temps pour éviter la révolution.
Sur ce débat, on en aurait pour des pages ...
Je vais prendre un exemple plus simple pour illustrer mon propos. La RIAA, à travers l’IFPI, et la MPAA, à travers des associations locales comme l’ALPA française, a lancé depuis dix ans une campagne mondiale pour interdire la libre utilisation d’internet, et singulièrement le p2p, qui lui portent ombrage. Elle n’a eu aucun problème à circonvenir tous les gouvernements, faire passer les lois qui l’arrangent, espionner internet, saboter les réseaux qui fonctionnent, ruiner toute initiative, faire mettre sur la paille des entrepreneurs dynamiques, etc ... Ca c’est de la "gouvernance", pas du gouvernement. Ca fonctionne avec la complicité des états, pas leur subordination. Essayez d’ouvrir un serveur ed2k au Luxembourg, vous verrez le résultat.
Dans le même temps, on constate une floraison de canaux illégaux pour faire circuler l’argent. Mais "on n’y peut rien, le droit international ne le permet pas". Essayer de savoir ce qu’il y a dans un serveur de comptes luxembourgeois, vous verrez, comme Denis Robert. Ben voilà, si l’on voulait interdire les paradis fiscaux, l’argent du blanchiment, etc, ..., on pourrait. Ce serait de la gouvernance.
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Je souhaiterais réagir par rapport à une partie de l’article avec lequel je ne suis pas forcément d’accord.
Pour répondre au risque de récession aux Etats-Unis, le président des Etats-Unis annonce des réductions d’impôts pour les citoyens américains à hauteur de quelques 140 milliards. Une telle mesure donnera ainsi du "pouvoir d’achat" aux contribuables américains. Elle "injecte" valablement 140 milliards dans l’économie, remplaçant ainsi la monnaie supprimée par les banques. Cette mesure est une réponse valable au risque de récession.
Cette mesure va stimuler la consommation et l’épargne dans certains secteurs de l’économie. C’est l’aspect positif de cette mesure. L’aspect négatif de cette mesure gouvernementale est qu’une telle réduction d’impôts endettera l’Etat d’autant. Il faudra que l’Etat américain rembourse plus tard. L’argent du remboursement proviendra des impôts ou bien d’une réduction des dépenses de l’Etat. Mais cette relance économique ne concernera que les secteurs économiques qui correspondent à une consommation de masse. Une telle réduction d’impôt est donc une mesure partielle et insuffisante.
Si le gouvernement Américain avait distribué l’équivalent de bons d’achat, des coupons, etc. là la réponse serait plus valable au risque de récession. Ces réduction d’impôts, in fine, risquent surtout de finir dans la poche des banques : un ménage américain, surtout dans le contexte incertain actuel, aura tendance à rembourser une partie de sa dette et non pas à consommer.
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@lelapin
Vous proposez d’autres bénéficiaires de cette distribution d’argent. C’est peut-etre tout aussi valable. cependant, l’aspect négatif est que la distribution exclusive aux plus pauvres concentrerait davantage la relance sur peu de secteurs économiques. En une autre occasion, Bernanke, président de la FED, avait même dit avec humour qu’il jetterait des billets de banque par la porte d’un hélicoptere pour injecter de l’argent dans l’économie. Cette boutade montre que ce qui compte est de mettre de l’argent dans le circuit économique pour relancer l’économie. Le choix de ceux qui bénéficient de cette distribution gratuite est un aspect secondaire pour relancer l’économie.
Vous dites aussi, en substance, qu’une partie de l’argent distribué servira à rembourser les banques. Selon vous, cet argent ne servirait donc pas à la relance de l’économie. cela me semble vrai a court terme. Mais, ce remboursement de ses dettes permettra ensuite à l’emprunteur, dans un deuxieme temps, une plus grande consomation.
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Entièrement d’accord avec lelapin.
Tout le monde constate enfin le surendettement. Les créances apparaissent plus douteuses. Les prêteurs fuient le risque. Le marché du crédit se contracte. Chacun essaye de redevenir solvable. Certains n’y arriveront pas car ils se sont trop exposés et feront faillite. C’est un mécanisme classique de "credit crunch".
Par rapport à cela, en quoi consiste une réduction fiscale ?
Cela aidera certains surendettés à redevenir solvables. Seulement, 140 milliards pour 300 millions d’habitants, ça fait en moyenne 466$/cap. Comparé à un endettement moyen des ménages de 40 000$/cap, c’est une goutte d’eau. Ca ne réduira pas l’effet récessif de la contraction de crédit.
Admettons que cela tienne la tête hors de l’eau à quelques ménages. Pour une somme aussi faible, ils auraient déjà presque pu s’en sortir. Ils avaient donc tout intérêt à la forclosure. Cela ne protègera en fait que les banques, grâce à un transfert à l’état d’une créance douteuse privée. On appelle cela "nationaliser les pertes". Comme pour le plan Paulson, il apparait à nouveau que l’administration cherche avant tout à sauver les banques, en devenant structure de defeasance de junk bonds privés.
Mais quid des ménages qui ne sont pas surendettés ? Cela va-t-il augmenter la consommation ? Cela dépend de l’analyse que l’on fait de cette crise. A votre avis, qui est surendetté : les riches ou les pauvres ? Est-ce que les riches vont consommer plus avec 500$ de plus ? Ca ne vous rappelle pas le "choc de confiance" du "paquet fiscal" ?
Je répète mon opinion exprimée plus haut : cette crise de surendettement forme un tout avec la mondialisation. Celle-ci a augmenté les revenus du capital contre ceux du travail, fait exploser les inégalités, et la consommation n’a tenu que par l’endettement. Sans réduction des inégalités, il n’y aura plus jamais reprise de la demande. Or tous ces plans qui visent à sauver les banques, réendetter l’état et faire tomber le dollar, sont en fait de formidables accélérateurs d’inégalités.
Sauver les banques : c’est cette volonté qui rendra la crise plus grave. Pour l’atténuer, il faudrait diminuer réellement le surendettement, c’est à dire mettre en forclosure 4 à 10 millions de foyers. Ce serait bien sûr la faillite du système financier. Mais à la place on va avoir une agonie qui durera très très longtemps.
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@ gdm
vous dites :
<< Vous parlez d’une gouvernance mondiale. [...] Un Empire Mondial, meme fédéral,confisquerait, tôt ou tard, tout le pouvoir exécutif et militaire. Selon son bon vouloir, ce gouvernement mondial déléguerait la gestion des territoires aux Etats locaux. Ensuite, disposant du pouvoir absolu, cet empire se comporterait comme un despote. Il imposerait des options de croyances, de mode de vie, de maniere de produire. Ce serait la fin de la liberté des Etats. Ce serait aussi la fin de la liberté individuelle. Machiavel, et 70 ans de régime soviétique, nous ont enseigné qu’un Etat totalitaire et corrompu peut durer longtemps à condition de donner des privileges à seulement 10% de la population.>>
Il me semble que vous venez de décricre exactement l’empire mondial de la finance ...
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@petrus
Je ne partage pas du tout votre point de vue. D’une part "la finance" n’est pas un empire. Il n’existe aucun chef mondial de "la finance". Or un empire a nécessairement un chef, du moins un organe de gouvernement. Cette raison me suffit a affirmer que "la finance" ne constitue nullement un empire, encore moins un empire mondial.
D’autre part, dans les pays riches, les entreprises privées ne controlent pas les gouvernements, lesquels sont, par nature, politiques et non pas économiques. les quelques corruptionee et autres collusions ne justifient pas, à mon avis, d’y voir qu’il existerait un quelconque contrôle des industries privées sur le pouvoir politique.
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@ l’auteur
Je reviens rapidement sur votre propos suivant :
"Sur un marché, une baisse des prix provoque une tendance à l’augmentation de la demande. C’est le mécanisme universel de la loi de l’offre et de la demande. Ainsi, Une baisse des taux d’interets conduira mécaniquement à une augmentation des emprunts, donc de la masse monétaire. Il me semble difficile de trouver des arguments pour soutenir le contraire. Une augmentation des emprunts traduit une augmentation de la demande d’achat de biens économiques. Ce mécanisme est un signe d’une croissance économique"
Je vous rappelle que la loi de l’offre et de la demande n’est pas universelle. Par exemple, Giffen a étudié des cas où la demande de certains biens de première nécessité peut augmenter paradoxalement quand leur prix augmente. De plus, les agents s’endettent aussi en fonction de leurs anticipations. Ainsi, on peut très bien concevoir une baisse des taux et un refus de s’endetter de la part des entreprises car la conjoncture leur semble trop incertaine. On a ainsi vu la FED baisser ses taux après l’éclatement de la bulle Internet, sans voir de réels investissements de la part des entreprises, celles-ci préférant racheter leurs actions... C’est donc le terme "mécaniquement" qui me dérange, car l’économie n’est pas un science exacte.
Sur la fin de votre propos, je vous rappelle que si les ménages empruntent pour acheter des biens importés (ce qui est souvent le cas en ce moment avec les voitures par exemple...), cela n’augmentera pas la croissance de notre pays.
Cordialement.
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@raphael57
La loi de l’offre et de la demande se décline de nombreuses manières. Elle s’applique aux situations les plus diverses, lesquelles sont enseignées à l’université. La courbe de la demande des biens de Giffen est particulière, mais elle est un cas particulier de la loi de l’offre et de la demande. Il est tout aussi possible d’étudier comment s’applique cette loi dans le cas d’un monopole ou d’un monopsone, ou bien d’autres cas particuliers. C’est la raison pour laquelle il me me semble pas inexact d’affirmer cette loi de l’offre et de la demande est universelle.
Mais je comprend que ma manière d’écrire le mot "universel" peut sembler trop brève et prêter à confusion. Votre remarque est, sur le fond, intéressante. Elle nuance et complète utilement mon propos. De plus vos exemples soulignent la difficulté de prévoir le comportement des agents économiques. Vos exemples m’ont convaincu que je n’aurais peut-être pas du utiliser ici le mot "mécaniquement", mot réducteur.
Néanmoins, quand bien même il existe une incertitude sur l’efficacité des mesures prises par le gouvernement us et par la FED, il est légitime de les considérer comme des mesure pouvant améliorer la croisance économique.
Vous dites, justement, que les ménages peuvent acheter des biens importés. J’ajoute que la relance par la demande est une illusion à l’heure de la mondialisation. Cependant, les consommateurs n’achètent pas que des biens d’importation. Ils épargent et investissent aussi. L’efficacité de la mesure fiscale de Bush dépend des proportions d’affectation de l’argent des contribuables us. Néanmoins, une réduction d’impots est le plus souvent un stimulant économique. En effet, avec la même somme d’argent, un contribuable crée plus de richesses qu’un gouvernement.
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A l’heure actuelle, le prix des CD audios baisse et il s’en vend de moins en moins.
Vieux proverbe paysan : "on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif".
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@Forest Ent
La loi de la demande dit qu’une baisse des prix induit une tendance à une hausse de cette demande. Le mot "tendance" est essentiel. Une telle affirmation relève du bon sens paysan. C’est un postulat. C’est une évidence. C’est un des principes des sciences économiques.
Mais cette loi de la demande ne dit pas que cette demande augmenterait nécessairement. En effet, le prix n’est pas la seule et unique condition d’un achat. En effet, simultanémenent à la baisse d’un prix, il peut exister des variations de certaines des autres conditions d’un tel achat.
Ainsi une tendance à la hausse de la demande est parfois simultanée avec une tendance à la baisse de la demande de ce meme produit, baisse du à la variation d’une autre condition de cette demande.
Dans votre exemple de la vente des CD, la baisse des prix des CD ne compense pas une augmentation de la tendance au téléchargement illégal.
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On est bien d’accord : une baisse des taux peut s’accompagner d’une baisse des encours, qui baisseront peut-être moins que ce qu’ils auraient pu sinon.
Je ne sais pas si quelqu’un a déjà essayé de corréler l’aversion au risque et le volume global de dette ?
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@ gdmBonjour,en réponse à : << Je ne partage pas du tout votre point de vue. D’une part "la finance" n’est pas un empire. Il n’existe aucun chef mondial de "la finance". Or un empire a nécessairement un chef, du moins un organe de gouvernement. Cette raison me suffit a affirmer que "la finance" ne constitue nullement un empire, encore moins un empire mondial.>>Bien sûr, il n’y a pas d’empire, évidemment il n’y a pas de chef. Je voulais parler de nébuleuse, d’entité, de croyance, de dogme, de religion ...Un dogme n’a nul besoin d’empire et de chef. Une religion ne règne que sur la pensée. Chaque individu en devient un rouage. Lorsque la somme de ces pensées est suffisante, le dogme étend son règne égémonique. Ainsi une religion peut engendrer les même dégats qu’une dictature établie.Les dictatures assoient leur pouvoir en perpétuant un climat de guerre, en cultivant la dissimulation et le mensonge. L’économie actuelle répond à cette définition. Son vocabulaire est guerrier : on y parle de statégies et de cibles. Les divisions s’y affrontent masquées. La communication y est mensongère. C’est d’ailleurs la principale cause de la crise actuelle : le subprime n’est qu’un détonateur. Les écroulements qui s’en suivent ne sont que la résultante de ce climat de guerre rampant : chacun se méfie de tout le monde. Chaque organisme financier pense que son voisin ment. C’est tellement entré dans les moeurs de l’entreprise que c’en est devenu culturel.C’est en ce sens que votre description des dérives d’un "empire mondial" colle parfaitement aux conséquences engendrées par la nébuleuse économique actuelle.en réponse à : << D’autre part, dans les pays riches, les entreprises privées ne controlent pas les gouvernements, lesquels sont, par nature, politiques et non pas économiques. les quelques corruptionee et autres collusions ne justifient pas, à mon avis, d’y voir qu’il existerait un quelconque contrôle des industries privées sur le pouvoir politique.>>Non bien sûr, les entreprises privées n’ont aucun pouvoir sur le politique ... sauf dans les regions pauvres du globe où l’indécence de ces entreprises n’a parfois pas de limite. Mais il faut plutôt mettre au jour le système inverse : la dépendance décisionnaire des entreprises inféodée au regard étatique, qui influence la décision.Lorsque la Russie, sous Eltsine, à plongé à pieds joints gaiement dans le système libéral, son économie a sombré dans la faillite et aux mains des mafias. Il a fallu que Poutine, donc un pouvoir étatique fort, mette une poigne sur l’économie pour remettre de l’ordre et de la confiance.Depuis quelquetemps, la Chine et la Russie, les deux plus (anciennes ?) grandes dictatures du monde, possèdent les deux économies au plus fort PIB de la planète. Ce qui prouve qu’un esprit bien dressé à obéir et croire dans le dogme s’accommode du jour au lendemain au libéralisme dérégulé : les extrêmes se rejoignent, leur pensée est commune. Voilà donc bien des économies étatiques en même temps que libérales.Les autocraties du golfe sont des economies d’état qui pourtant influencent grandement l’économie mondiale.Récemment, les banque occidentales en faillites ont été renflouées par les fonds d’investissement étatiques, du Golfe et de Chine principalement. Ces fonds d’état avaient pris récemment une ampleur inquiétante, les voilà à présent au seuil de contrôler la finance occidentale. Soit une économie d’état prenant du pouvoir dans la finance libérale.Dernier avatar illustrant ma pensée : le Président Sarkozy, transformé en VRP de l’économie nationale (au détriment de la cohésion européenne), ne se déplaçant à l’étranger qu’accompagné de son staff de chefs d’entreprises, pour claironner une moisson de contrats, l’annonce semblant même plus importante que sa réalisation effective.La pensée économique actuelle est donc doublement totalitaire : elle engendre un climat de guerre et de dissimulation. Par là-même, elle fait fi de l’homme, qui n’est qu’un pion dans la bataille : elle le passe par pertes et profits. Et deuxièmement, elle est devenue (et progresse dans ce sens) l’apanage de pouvoirs étatiques forts à tendance totalitaire, qui étendent leur emprise d’état sur une finance globalisée.<< Aujourd’hui on recense plus d’une vingtaine de fonds étatiques à travers le monde, même si seul une petite douzaine a réellement atteint une taille significative [...] La taille et l’influence de ces investisseurs inquiètent de plus en plus. S’il évalue aujourd’hui le montant total des actifs gérés à 2.500 milliards de dollars, Stephen Jen, de Morgan Stanley, estimait, dans une note datée d’avril dernier, qu’il pourrait atteindre 12.000 milliards d’ici à 2015, avec la montée en puissance des fonds non issus des rentes pétrolières. Se posent alors des interrogations concernant les véritables objectifs et la stratégie de tels investisseurs ...>>Article complet : http://www.investir.fr/index.php4?coe_i_id=824-
@ gdm
désolé, tous les paragraphes ont sautés ... ?
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@Petrus
Votre explication politique est tres ambitieuse. Elle prétend donner une explication globale en se fondant sur des phénomenes que vous croyez y voir. Votre explication fait partie des explications "holistes", c’est a dire que vous raisonnez sur l’ensemble de la société pour en tirer des conclusions sur le particulier, sur l’individu, sur tel fait politique.
Ma démarche intellectuelle est inverse. J’utilise ce que le philosophe et sociologue Raymon Boudon appelle "l’individualisme méthodologique". C’est a dire que mon raisonement se fonde sur l’action humaine individuelle. L’action humaine est complexe à analyser. Mais elle obeit à des regles de comportement infiniment moins complexes à analyser que l’ensemble d’une société.
Je souiens que toute explication holiste, telle la votre, soufre du défaut de raisonner sur des termes impossibles a définir autrement que de maniere circulaire. A mon avis, l’individualisme methodologique est nécessaire pour fonder valablement une analyse d ela société.
C’est ainsi que procedent les sciences économiques. Elles se fondent sur ls mécanismes élémentaires pour en déduires des mécanismes globaux. C’est la méthode cartésienne classique des sciences exactes qu’on s’efforce alors d’appliquer. Et cette approche cartésienne présente l’avanatge de la logique et de l’efficacité. Cette méthode s’oppose à toute approche poétique ou holiste.
C’est ainsi, que, dans votre réponse, chaque mot que vous utilisez mériterait une sceance de définition. Et une telle scéance de définition serait en elle-meme l’occasion d’un débat sur la forme et sur le fond. Ainsi vous utilisez pour exposez votre thèse les mots "nébuleuse", "entité", "dogme", "croyance", "religion", "dictature". Sous votre plume, tous ces mots deviennent quasiment synonymes. Je ne parviens donc pas à comprendre le sens de votre réponse. J’observe, dans votre texte, un sentiment de rejet, fondé sur une impression que vous ressentiriez.
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@gdm
Effectivement, ce débat entre en philosophie et perd de vue votre texte initial...
Je n’ai nullement un sentiment de rejet, simplement une interrogation devant un spectacle difficilement supportable moralement.
Vous reprenez en chapelet des synonymes... qui n’en sont pas : ils ont été utilisés uniquement pour l’illustration d’un contexte donné. Ils auraient une autre signification dans un autre contexte. Vous êtes un parfait manipulateur des mots ...
Tout a fait d’accord en ce qui concerne mon approche "holiste" du raisonnement dans ma 1ere partie. Mais dans la 2ème partie je n’énonce que des faits, qui sont réels et qui oeuvrent en ce moment même sous nos yeux.
Effectivement votre raisonnement est terriblement cartésien, et c’est justement une approche du monde que je réfute, car elle théorise par "boîtages" indépendant les uns des autres, alors que dans le monde réel tout est étroitement interdépendant. Souvent les cartésiens ignorent les racines car ils ne voient que l’arbre.
De plus ils réfutent la psychananlyse, alors que mon approche est toujours psychanalytique. Ainsi vous dites << L’action humaine est complexe à analyser. Mais elle obeit à des regles de comportement infiniment moins complexes à analyser que l’ensemble d’une société >>. Je pense exactement le contraire : la direction que prend un troupeau de moutons est bien plus facile à analyser et à prévoir que celle d’un individu isolé.
Ainsi des phénomènes flagrant de masse resterons invisibles à un esprit cartésien. Alors qu’une approche "holiste" permet de prévoir une résultante à partir de ces phénomènes.
Par exemple, en 2000, à propos du danger taliban, un esprit cartésien me répondait qu’il ne s’agissait que d’un épi-phénomème, ce qui était vrai sous l’angle cartésien. Mais vu sous mon angle holiste qui prend en compte bien plus de paramètres, et les ajoute les uns aux autres pour fabriquer une vision d’ensemble, l’immense danger pour nos sociétés me paraissait évident.
Et c’est exactement là où je mets le doigt : la majorité des dirigeants économiques ou politiques de notre monde sont d’essence cartésienne et n’ont pas une vision "interconnectée" des évènements. Pourtant, aussi divers soient-ils, ils ont une évidente signification d’ensemble.
Une approche holiste aurait "senti" l’avènement du nazisme après la crise de 29 ... et une vision psychanalytique aurait décelé la folie de hitler ... ce que l’analyse cartésienne des mécanismes de l’action individuelle n’aura pu voir.
En conclusion je dirais qu’il est idiot d’opposer les 2 démarches et qu’elles se complètent.
Il y a un exemple qui aurait pu les réunir dans une même analyse : le commandant Massoud, qui par une action individuelle désespérée était venu crier à l’occident sa vision holiste du danger taliban : les esprits cartésiens l’ont ignoré, alors même qu’ils auraient dû dans ce cas précis employer votre méthode de "l’individualisme méthodologique" puisqu’il s’agissait d’une action humaine individuelle face au monde.
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