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Commentaire de haddock

sur Un espion à la Société générale ? Oui, mais pas dans la finance !


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haddock 30 janvier 2008 09:10
Les insultes à l’égard des Arabes ou des Nord-Africains

au minimun s’ informer du sens du mot employé Herr Brieli , question crédidébilité ,


Les termes insultants concernant les populations d’Afrique du Nord portaient anciennement sur leur paganisme. Mahom, Mahométan, Païen étaient les termes les plus fréquemment employés. Parfois tout musulman était assimilé à un Turc. Toutefois, les insultes réelles ne commencent qu’avec la colonisation et elles en sont le produit.


1. Un Nord-Africain n’a pas de nom de peuple

La mentalité coloniale dénie aux autochtones le droit de se nommer collectivement et elle va faire des noms particuliers des noms péjoratifs. Il existait dans l’Algérie coloniale différentes catégories de populations : les Français, les Espagnols, les Italiens, les Juifs (tardivement émancipés sous la IIIe République) et puis... les Indigènes. Le terme indigène était le nom officiel pour toutes les populations arabes ou kabyles dans les recensements.

Il ne faut donc pas trop s’étonner de voir que le nom arabi devienne par syncope arbi en 1858. Le terme est violemment péjoratif, il englobe aussi tout indigène. On peut se demander si les formes larbin et l’arbi ne se sont pas influencées alors mutuellement : l’Arabe était le larbin, le domestique, le subordonné.

De l’arbi, on passe à l’arbicot (1861) par suffixation (cf. Prusco) ou par emprunt à l’italien arabico, puis bicot (1892) par aphérèse. Il existe aussi des formes apocopées comme bic ou bique. Le contexte xénophobe permet d’expliquer l’animalisation de l’Arabe, il est assimilé à une bique ou chèvre, à un bicot ou petit chevreau. On lui dénie toute humanité et on en fait une bête soumise au fermier, incapable de toute réflexion. On peut même se permettre des réflexions sur le physique ou sur le langage, l’Arabe bêle et ne parle pas. Il faut remarquer que le terme hypocoristique biquet de la même famille n’est jamais utilisé, on emploie la forme dévalorisante en -ot.

L’Arabe, ce n’est qu’un indigène, donc cela n’est qu’un noir. Le mot d’origine ouolof bougnoul(e) désigne la couleur noire, il s’est appliqué à partir de 1890 dans le contexte des colonies à tous les indigènes et donc aussi aux Arabes ou Amazighen. C’est à partir du XXe s. et dans le contexte de la guerre de Libération que le terme se spécialise pour les Nord-Africains.

2. La femme nord-africaine est une moins que rien

La mentalité coloniale dégrade avant tout l’image de la femme et cela d’autant plus fortement qu’elle est la gardienne des traditions. Elle devient l’équivalent d’une prostituée, d’une femme sale, vulgaire, d’une servante de bas étage, d’une traînée.

Si on n’emploie pas bicot ou arbi pour les femmes, on trouve des termes avilissants pour les femmes et on les emprunte toujours au vocabulaire du colonisé. Ainsi, la moukère ou mouquère (1830) devient très vite une pute (1878), puis la pute devient en retour le nom de toutes les femmes arabes dans des chansons racistes. Or le mot vient du latin mulier par l’intermédiaire de l’espagnol mujer, puis du sabir mujera

Plus grave est l’emploi du nom fatma. Le terme (1899) dérive du nom de Fatima la fille du prophète. Il existe un dérivé fatmuche avec suffixation proprement française. La négation du nom le plus sacré est comparable à celle de l’emploi de mohamed pour tout Arabe. On a désigné ainsi d’abord les domestiques, puis les prostitués et enfin toutes les femmes arabes. La syncope exprime le mépris.

3. Les titres de politesse sont ridicules

L’une des pires insultes est crouille (1917). On y trouve toutes les plus sales connotations par les sonorités. On trouve aussi les formes crouill’, crouilla, crouillat, crouya ; crougna, krouïa, crouilledoche. Pourtant le terme vient de (’a) huya, « mon frère », terme de politesse fréquent.

Moins violent et plus dérisoire est sidi. Le mot veut dire « monsieur, monseigneur » à partir de 1847 en français. Un sidi est rabaissé dans l’ordre social, mais le terme n’est pas associé à la même violence que le crouille. 

4. Tous des casseurs !

Le fellaga ou fellagha (1915) est d’abord un « coupeur de route » à partir du pluriel de fellag pris comme un singulier. Il devient synonyme de terroriste ou d’indépendantiste à partir de 1954. Sa resuffixation populaire en félouze, félouse (1958) contient la même terminaison que barbouze, tantouze, etc.

5. Pas des hommes

Un procédé courant du racisme est l’animalisation. Cela s’exprime d’abord dans le terme raton (1937) qui doit sa motivation à l’enfant initié au vol (1836) sans aucun rapport avec le monde arabe. L’Arabe est supposé voleur comme le rat (1821), mais il est aussi lié à ce qui semble le plus bas dans la création : le rat qui est associé à la saleté, à l’avarice, à la laideur. Les dérivés sont nombreux : ratonner, ratonnade, ratonneur. Tous sont liés au contexte de la guerre d’Algérie et perdurent.

Un autre procédé de réduction consiste à refuser toute intelligence et surtout toute énergie. Ainsi le melon (1962) est une forme de simplification par le fait de considérer l’autre comme un être non humain. On trouve la même idée dans le tronc-de-figuier (1913), par ellipse le tronc (1926), ou le pied-de-figuier (1952). Ces plantes ne bougent pas, ne travaillent pas. L’homme véritable est le cultivateur, donc le colon. On retrouve la même idée raciste dans avoir les pieds en cosses de melon (1977) pour être paresseux.

Une dernière forme de déshumanisation consiste à traiter l’autre comme s’il était homosexuel, donc en lui déniant toute virilité dans son présupposé. Ainsi être de la pointe bic avec un jeu de mots sur les stylos bic signifie être homosexuel et porté sur les Arabes que l’on imagine prêts à se prostituer.

6. Des désignations qui ont un effet boomerang

L’emploi des différents termes verlans comme beur, beurette, rabza, reubeu, beureu est extrêmement dangereux parce qu’ils sont repris par les racistes exactement comme arabi auparavant. Ce n’est pas en changeant les noms que l’on change les choses, les noms sont toujours


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