"Troisième idée, qui est induite dans l’énoncé que je viens de faire concernant le droit au logement, une politique du logement pour l’avenir ne peut plus se contenter de la sectorisation qu’elle opère entre le privé, le public et l’associatif. Elle doit mobiliser également les trois et donc faire sauter un certain nombre de barrières. Notre conviction c’est que des objectifs d’intérêt public peuvent être remplis par des acteurs publics ou par des acteurs associatifs ou par des acteurs privés. Au lieu de la situation actuelle, c’est l’instauration d’une logique de mission proposée à tous avec des moyens liés à la mission et non pas liés principalement au statut des acteurs. Et c’est d’autant plus nécessaire à mes yeux si l’on veut entrer réellement dans une logique de mixité. Parce que la situation actuelle de notre pays, la crise que nous avons connue dans les banlieues, tout cela est en réalité la conséquence de nos modes d’organisation. La spécialisation des mêmes gammes de logements s’adressant aux mêmes publics, réalisés par les mêmes acteurs, selon des règles uniformes, a produit des ghettos dont la France en Europe occidentale a la triste spécialité et dont elle risque de souffrir pendant des décennies. Ce principe de décloisonnement entre les acteurs est nécessaire et constitue un changement majeur. Je vais en évoquer une à l’instant avec le quatrième principe qui me paraît devoir être adopté."
Extrait du discours "Pour une nouvelle politique du logement" prononcé par François Bayrou le 20 janvier 2006
http://www.bayrou.fr/opencms/opencms/discours/bayrou-logement-200106.html