Bonjour Bernard,
Il me semble que vous cultivez l’art du paradoxe. Le monde occidental vous paraît pencher à droite, ce que vous expliquez par le fait que les gens sont ignorants. Votre propre logique voudrait qu’il penche plutôt à gauche. Mais d’après moi, cette "énigme" trouve un élément de réponse dans l’angle d’approche que vous choisissez, qui ramène le débat à un conflit d’opinion droite-gauche. Or la réponse n’est probablement pas dans ce clivage-là. L’homme veut vivre heureux avant toute autre considération, et ses convictions, qu’elles soient reconnues "de droite" comme "de gauche" ne sont qu’un moyen pour lui de tendre vers ce but.
Vous dites que les gens de droite sont souvent heureux. Parce que les ignorants sont heureux ? Ou parce que l’auto-prise en main de l’individu passe souvent, à droite, avant la prise en main des individus par l’Etat chère à la gauche ? Car c’est là l’une des différences fondamentales d’approche entre les deux bords.
Il est des électeurs de droite à l’humanisme et au progressisme indéniables. Il est aussi des électeurs de gauche extrêmement réactionnaires et conservateurs dans leur attitude. Au fond l’important n’est pas qu’ils soient de droite ou de gauche, mais ce qu’ils réalisent de leur vie au travers de leurs convictions. Qu’est-ce qui différencie précisément les actions d’un homme de droite de celles d’un homme de gauche, dans chaque aspect de leur vie ? Et peut-on vraiment les juger en fonction d’une couleur politique ? C’est cette question qui mérite d’être posée. En gardant à l’esprit que dans l’inconscient humain, la liberté individuelle est prioritaire sur le développement collectif.