Ah ! Le Figaro ! Quel beau zournal ! Mais ne croyez surtout pas que tout ce que vous pouvez y lire est parole d’évangile selon Maurice.
Ce torchon fait un mauvais amalgame entre "insuffisance professionnelle" et "réadaptation".
L’insuffisance professionnelle est le fait de gens qui, effectivement, ne font pas leur travail. Il est toujours difficile de discerner avec exactitude les causes de cette situation : bien souvent, il s’agit d’une détérioration de l’état de santé du fonctionnaire. Et, à l’Education Nationale, rien n’est prévu pour remédier à cette situation. Il n’y a même pas de visite médicale pour les fonctionnaires.
"À peine deux mille enseignants seraient concernés chaque année par ce que l’on appelle dans le jargon maison une « réadaptation » temporaire. Dans les cas de ces enseignants qui ne sont plus capables de faire face aux élèves, l’Éducation nationale peut les écarter en leur demandant d’effectuer d’autres tâches au Cned (Centre national de l’enseignement à distance), dans un centre de documentation ou un service administratif."
La "réadaptation temporaire" est une mesure qui permet à un enseignant arrêté pour maladie grave ou accident ayant occasionné une interruption de travail d’une ou plusieurs années, de reprendre progressivement son activité devant une classe, soit par un stage en IUFM, soit par un stage en situation. Dans le cas où l’enseignant est définitivement inapte à la poursuite de ses fonctions devant des élèves, on ne peut quand même pas le virer, vu qu’il n’est pas assuré contre le chômage. Donc, il y a lieu de le reclasser. Malheureusement, il n’y a pas de postes "réservés" pour les enseignants dans d’autres administrations, si bien que très peu d’entre eux peuvent bénéficier de cette mesure (1 à 2 postes par année par département.) Les chiffres avancés par le Figaro me semblent très exagérés.
De plus, il faut savoir qu’un enseignant qui est atteint d’une maladie invalidante et non susceptible de guérison peut être viré au bout d’un an, comme n’importe quel travailleur du privé. Il touche une indemnité de licenciement correspondant à un mois de salaire par année d’activité, plafonnée à 15. Donc, la "sécurité de l’emploi" dans l’enseignement est un mythe. C’est "marche ou crève !" Et je ne vois pas pourquoi un enseignant irait jusqu’à perdre sa santé en travaillant comme un con, au risque de se retrouver du jour au lendemain sans aucun moyen de subsistance.