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Commentaire de brieuclef

sur Ils n'ont qu'un mot à la bouche : croissance, croissance et croissance...


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Brieuc Le Fèvre brieuclef 7 février 2008 15:59

En tout état de cause, nous n’échapperons pas à une analyse critique de ce que nous voulons et des moyens que nous nous donnons pour y parvenir.

Que veulent les gens ? Vivre peinard sans se soucier de savoir si demain il auront quelque chose à croquer (je parle au niveau mondial, pas seulement des classes moyennes occidentales). Cela implique de nous donner les moyens de remplir globalement 5 objectifs, à savoir donner à tout être humain, sans condition, l’accès à l’eau potable, à la nourriture saine et abondante, aux soins de santé, à l’éducaion et à la justice.

Bon, les objectifs sont établis.

Quels moyens avons-nous à notre disposition pour les atteindre ? Réponse : le capitalisme libéral mondialisé (rires).

Décortiquons le capitalisme. Quelle est la base du capitalisme ? Eh bien, Monsieur de Lapalisse nous apprend que c’est le capital. Qu’est-ce que le capital ? Essentiellement de la monnaie destinée à acheter du travail (les outils de production). On appelle cela "investir". La monnaie est-elle vraiment rare et chère ? Non, car elle est aujourd’hui dématérialisée, et ne coûte rien à produire (quelques électrons bougent dans une mémoire d’ordinateur, et voilà 1 milliard d’euros fabriqués en quelques nano-secondes !!!). Alors, qui fournit le capital, et pourquoi semble-t-il si difficile à trouver ? En général, c’est la banque privée qui fabrique ex-nihilo l’argent qu’elle prête (voir entre autres http://www.faux monnayeurs.org). A qui prête-t-elle ? Aux entreprises rentables à (très court) terme, ce qui explique que certaines activités ne soient pas financées à hauteur des enjeux qu’elles représentent.

Bon, les moyens sont connus.

Sont-ils en adéquation avec les objectifs ? La rentabilité de la distribution sans condition d’eau, de nourriture, de médicaments, etc, n’étant pas assurée, force est de constater que non.

Conclusion : nous n’aurons jamais un monde dans lequel chacun pourra vivre peinard sans se soucier de savoir si demain il aura de quoi croquer tant et aussi longtemps que nous n’aurons pas construit un système économique qui permette l’allocation massive de ressources matérielles et humaines au développement d’activités nécessaires mais non rentables.

Le capitalisme est donc par nature inapte à atteindre les objectifs ci-dessus.

CQFD.

En corollaire, j’invite tous les agoravoxiens à approfondir la question de la nature et de l’origine de la monnaie, car une par non négligeable de notre impuissance collective vient de là. Pour vous en convaincre, posez-vous cette quesion : pourquoi une civilisation qui possède tout à la fois des besoins immenses en infrastructure, les ressources matérielles pour les construire, les bras disponibles et la compétence technique, doit-elle se résigner à ne rien entreprendre parce qu’il manque de la monnaie ?

Cette question, qui ouvre donc sur celles de la nature et de l’origine de la monnaie, est une des clés pour comprendre le monde dans lequel nous vivons, monde qui a vu la confiscation de l’initiative collective par les créateurs uniques de la richesse symbolique qu’est la monnaie, à savoir les banques privées. En effet, ces dernières fabriquent l’argent dont nous avons besoin au compte-goutte, afin de s’assurer qu’il leur en reviendra toujours plus qu’elle n’en ont émis. Ce qui paraît normal dans le cadre capitaliste, mais qui possède une face hideuse : le pouvoir de bloquer toute initiative de développement qui ne serait pas rentable pour une banque.


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