Libérer la croissance. Bof.
Avant de se poser la question de comment libérer la croissance, il aurait sans doute mieux valu se poser la question de savoir à quoi sert la croissance.
Encore une fois, celui qui soutient qu’une croissance infinie peut prendre place sur une planète finie est soit un fou, soit un économiste.
A mon sens, notre civilisation mondialisée est face à un choix profond qui engage l’avenir de l’humanité. L’alternative est la suivante :
1- nous continuons sur le modèle capitaliste libéralisé, ce qui ne peut à terme qu’entraîner tensions et violences entre des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus pauvres (c’est mathématique de par la manière même dont nous créons et distribuons le symbole de la richesse, à savoir la monnaie). Conséquence ultime : une planète habitée de quelques nantis bien à l’abri dans leur zones sécurisées-dépolluées (il suffit de voir le cas de la distribution de l’eau potable et la "barrière" autour d’Israël pour s’en convaincre), avec en sus quelques hordes de demis-sauvages errant de-ci, de-là, résidus des grandes crises économiques, démographiques et environnementales qui se présentent à l’horizon 2050, et qui auront décimé les autres pauvres du globe.
2- nous nous posons sérieusement la question de prendre notre avenir en main en tant qu’espèce consciente d’elle-même, et nous faisons de la politique pour de vrai. J’entends par là poser des objectifs consensuels, en petit nombre, avant de nous donner réellement les moyens de les atteindre. Cela impliquera entre autre de remettre totalement à plat le système économique et financier, afin non pas de re-former (i.e. remodeler l’édifice pour l’adapter esthétiquement en surface), mais de re-fonder notre civilisation sur la base des objectifs précédemment définis.
Je peux même proposer les cinq objectifs suivants, avant de laisser le lecteur réfléchir à la pertinence du capitalisme comme moyen de les atteindre, sachant qu’aucun d’entre eux n’a jmais été ni ne sera jamais rentable financièrement :
Donner à tout être humain, à l’horizon de 30 ans, un accès sans condition (donc aussi sans contrepartie de travail) à l’eau potable, à la nourriture saine et abondante, aux soins de santé, à l’éducation (gage d’avenir) et à la justice (gage du respect des autres objectifs).
Pour ceux qui sèchent, quelques clés sur http://www.societal.org