@ Paul Villach
Décidemment, on ne pourra pas dire que vous n’aurez pas fait tout ce que vous pouviez faire pour soutenir ce prof gifleur. Et, bien que je ne partage pas votre opinion sur le sujet, je vous tire mon chapeau pour votre persévérance. Je pense m’être déjà largement exprimé sur le sujet, je ne crois utile d’en rajouter. Je voulais juste vous demander ce que vous pensiez de cette analyse de Charles Hadji extraite d’un article de libération sur le sujet.
« Agrégé de philo, professeur émérite au laboratoire des sciences de l’éducation de l’université Grenoble-II, Charles Hadji a travaillé sur les relations maître-élève et analyse les ressorts de l’affaire.
La gifle serait-elle un acte d’autorité ?
Une gifle est toujours un échec pour l’enseignant. La notion d’autorité a une dimension paradoxale : c’est la capacité à être obéi sans user de la force. J’ai de l’autorité dans la mesure où vous allez m’obéir sans que j’ai besoin de lever la main sur vous. Si je le fais, c’est que je n’ai plus ou pas assez d’autorité. On y arrive toujours en désespoir de cause.
Il faut souligner que certains élèves sont passés maîtres dans l’art de l’escalade. Ils commettent une incivilité qui n’est pas une infraction - insulter, comme a fait cet élève, ne relève pas du pénal mais perturbe fortement la vie de la classe. Par ce geste, il provoque l’enseignant qui, lui, commet une « incivilité infractionnelle » - la loi interdit de frapper ainsi un enfant. En fait le professeur a eu un comportement à la Zidane : « Tu insultes ma sœur, je te mets un coup de boule. » Insulté et désorienté, il n’a pas trouvé d’autre arme. C’est une perte de sang-froid qui n’est pas excusable mais qui ne mérite pas une garde à vue de 24 heures !
Le métier serait-il devenu si difficile ?
Il faudrait nuancer. Enseigner dans les classes préparatoires aux grandes écoles n’est pas trop difficile. Enseigner des matières techniques dans des lycées professionnels l’est déjà plus. Les élèves ne sont pas les mêmes. L’enseignant doit savoir imposer un cadre qui fixe les règles de vie commune dans une classe, en posant des interdits, en imposant un respect réciproque. Là il y a eu un double manque de respect, de l’élève envers le professeur, du professeur envers l’élève. Je milite pour ce travail de formation pédagogique auprès des enseignants. »
PS : Vergèze, c’est le charmant petit village du Gard coincé entre la Languedocienne et la N113 avec une espèce de sculpture en féraille sur un rond point à l’entrée du village ?