Vous avez absolument raison mon cher Bernard Dugué, certains commentaires sont d’autant plus pathétiques que leurs auteurs ne les assumant pas cherchent à les justifier en prétextant de pseudos valeurs nobles.
Les droits de la presse ont été progressivement étendus pour permettre aux investigations journalistiques sérieuses de progresser sans entraves. Pas pour permettre à des minables journalistes people de dévoiler impunément les histoires de coeur et/ou de cul de telle ou telle personnalité fut elle président de la république.
Les Sarkozy ont parfaitement raison de poursuivre systématiquement cette presse de caniveau. Les derniers 60 000 euros de dommages et intérêt de Carla Bruni sont allés aux restos du coeur, qui si ça continue, vont bientôt pouvoir servir du caviar à nos pauvres.
A l’époque de Mitterrand les journalistes marchaient à la baguette, lui au moins savait utiliser les services de l’état pour protéger sa vie privée.
« Je ne vois pas ce que la publicité pour Vergèze vient faire dans votre argumentation. Il faut que vous soyez peu assuré de sa fiabilité pour en venir à cette dérision qui se retourne contre vous. »
Mon pauvre ami, je vous retourne le compliment. Faut il que vous soyez peu sûr (ou pas fier) de vous pour être parano à ce point. Pas de publicité, pas de dérision, une question toute simple en postscriptum pour vérifier que Vergèze était bien ce charmant village où j’avais été invité à visiter les usines d’embouteillage des sources Perrier. Et je ne vois vraiment en quoi cela pourrait se retourner contre moi.
« 1 - Pour défendre votre thèse, vous avez besoin de déformer la mienne, sinon elle ne tient pas : vous prétendez que je me suis prononcé pour la violence comme moyen éducatif. Il faut chausser vos lunettes colorées pour trouver la moindre trace qui fonderait cette accusation farfelue. »
Et bien, j’ose espérer que vous ne défendez pas ceux qui utilisent la violence comme moyen éducatif par simple corporatisme. Il n’est pas besoin de lunettes colorées pour comprendre que vous et ceux qui accompagnent pensent qu’ « une petite gifle » ou un « petit coup de pied au derrière » n’ont jamais fait de mal à un gamins et que de temps en temps c’est même nécessaire. Un peu de cohérence et d’honnêteté intellectuelle, SVP !
« 2- Vos lunettes déformantes, ce sont vos bons sentiments et la haute idée que vous donne de vous-même la certitude de défendre l’enfant contre la barbarie dont je serais le représentant. »
Vous savez ce que vous appelez « bons sentiments » et « haute idée (…) de défendre l’enfant contre la barbarie » n’est que l’évolution inéluctable des sociétés civilisées. La société a commencé par s’intéresser aux droit de l’homme (avec un h minuscule) puis de la femme, il y a 30 ans on a commencé à se préoccuper des droits de l’enfant, suivi de celui des animaux, on en est à se préoccuper des droits de la planète.
« 3- Le problème est plus trivial : il s’agit de savoir quelle attitude adopter face à une réaction impulsive dans une situation donnée, dont personne ne peut dire que ça ne lui arrivera pas, sauf à vous évidemment tout pénétré que vous êtes de votre excellence. »
Quand un adulte de 50 ans plaque un enfants de 11 ans contre un mur, le gifle puis le traine par son pull pour l’obliger à s’excuser, j’appelle pas ça « une réaction impulsive » mais des manières de sauvage. Ce prof a dérapé gravement qu’il assume ! Si un prof de 50 ans n’a d’autre moyen que la violence pour affirmer sont autorité auprès d’un enfant de 11 ans, il n’a rien à faire dans une classe !
« 4- Et dès lors que le conflit a été porté devant la justice, il m’a semblé que la seule façon de ne pas perdre le nord comme beaucoup l’ont fait à la suite du ministre, de son administration et des syndicats et de gens tels que vous, était de s’en tenir au droit en vigueur : or, il se trouve qu’une jurisprudence centenaire - venue sûrement des temps barbares car je n’oublie pas qu’il a fallu une loi de 1841 pour commencer à limiter le travail des enfants - reconnaît encore aux éducateurs un droit de correction mesuré qui ne porte pas atteinte à la santé de l’enfant. »
Cette jurisprudence de « droit de correction » dont vous nous gavez depuis quelques jours est comme vous le reconnaissez vous-même centenaire, les enfants n’avais alors que le droit de la fermer. La société a fort heureusement évolué en 100 ans, les droits de l’enfant sont aujourd’hui reconnus par tous les pays signataires de la Charte des droits de l’Homme dont dépend la Charte des droits de l’enfant et interdisent explicitement les châtiments corporels, dont voici leur définition :
« tout châtiment dans lequel la force physique est employée avec l’intention de causer un certain degré de douleur ou de gêne, même légère. Le plus souvent, cela consiste à frapper (« corriger », « gifler », « fesser ») un enfant de la main ou avec un objet : fouet, bâton, ceinture, soulier, cuiller de bois, etc. Mais cela peut aussi consister, par exemple, à lui donner des coups de pied, à le secouer ou à le jeter par terre, à le griffer, à le pincer, à le mordre, à lui tirer les cheveux ou à le frapper sur les oreilles, à l’obliger à rester dans une position inconfortable, à le brûler, à l’ébouillanter, à lui faire ingérer de force telle ou telle chose (par exemple en lui lavant la bouche au savon ou en le forçant à avaler des piments rouges). De l’avis du Comité, le châtiment corporel est invariablement dégradant. De plus, il existe d’autres formes non physiques de châtiment tout aussi cruelles, dégradantes et donc incompatibles avec la Convention. Cela consiste, par exemple, à rabaisser l’enfant, à l’humilier, à le dénigrer, à en faire un bouc émissaire, à le menacer, à le terroriser ou à le ridiculiser. »
« 5- Quoi de plus rationnel que de s’y tenir puisque le professeur est devant la justice ? Et quoi de plus utile que de rappeler que la loi fait un devoir à la collectivité publique de protéger un fonctionnaire attaqué à l’occasion de ses fonctions sans préjuger du jugement à venir. »
Soyons sérieux monsieur Villach, ce prof a été pris sur le fait en « flagrant délit », tous les élèves l’on vu, il a reconnu les fait auprès la directrice, du père, de la police et du procureur. Pailleurs il s’apprête à plaider coupable sur les conseils de son avocat. Et indépendamment de l’infraction judiciaire,ce prof gifleur a commis une faute grave vis-à-vis de ses autorités de tutelle puisque tout châtiment corporel est strictement interdit à l’école depuis la circulaire ministérielle de 1991, ce qu’a clairement rappelé le rectorat depuis le début de cette lamentable affaire.
« Voilà ce que j’ai fait au risque de vous déplaire. Comme vous, j’espère en un monde où toute violence, à commencer par celle qui frappe les enfants, sera bannie. Mais je sais que ce travail de civilisation est lent, très lent. Il ne faut pas que sous couvert de cette noble idée on retourne à la barbarie. C’est un paradoxe souvent vérifié dans l’Histoire que les plus beaux projets de civilisation peuvent tourner (comme on dit aussi d’une eau de piscine qu’elle tourne quand elle passe de la limpidité à la couleur épinard) à la pire des barbarie. »
Ce travail de civilisation est lent parce qu’il existe des gens comme vous pour défendre ceux qui trainent les pieds et continuent a pratiquer cette forme de violence en prétextant à un « droit de correction » qui n’existe heureusement plus. Quant à essayer de faire croire que d’aller plus vite conduirait à la barbarie, on croit rêver. La Suède a introduit dans sa législation l’interdiction de toute « violence éducation » à l’école en 1962 et ont même supprimé explicitement ce droit aux parents dès 1979. Je ne crois pas que la Suède soit retourné à la « barbarie », ni même qu’elle est les moindres problèmes sociaux. Les modèles social et éducatif de la Suède sont régulièrement montrés en exemple.
Comparons avec la France où certains profs qui se gargarisent de la nécessité de conserver son « droit de correction » : Pour rappel, 150000 enfants sortent d’une classe d’âge sans diplôme (sur un total de 750). 80000 ne savent pas lire, écrire et compter correctement à leur entrée en 6ième. Selon une publication de l’INSEE parue en octobre 2005, c’est 12% de l’ensemble de la population française qui est dans une situation préoccupante face à l’écrit. Ces chiffres semblent corroborer l’enquête menée par l’ANLCI, Agence Nationale de Lutte Contre L’illettrisme. 3.1 millions de Français sont concernés par l’illettrisme, soit 9% de la population !
La Finlande en décidé de suivre l’exemple de la Suède en 1983 et la Norvège en 1987. En 2008, 18 des 47 états membres de Conseil de l’Europe ont déjà introduit l’interdiction TOTALE (c’est-à-dire même dans le cadre familiale) et 7 autres se sont engagés à le faire dans les plus brefs délais.
« Dans l’attente, il importe d’exercer son discernement et ne pas faire des amalgames, ce que vous faites hardiment pour le plus grand bonheur de votre narcissisme. Je suppose que la claque du Premier Ministre vous a fait très mal. »
Je ne sais pas qui est narcissique, mais je trouve qu’il est un peu facile d’accuser, les parents, le rectorat, l’administration, le ministère, les syndicats, les partis et toute la planète. Et si les responsables étaient tout simplement une certaine classe d’enseignants dépassés ? Avoir étudié la littérature, la géographie ou les maths suffit il pour être un bon prof pédagogue ? Que peut comprendre un vieux prof de 49 ans de la psychologie d’un enfant d’aujourd’hui ? Le charisme et l’autorité sont ils injectés en intra veineuse à la première affectation ?
Voila pourquoi, j’essayais d’attirer votre attention sur un auteur, spécialiste incontesté dans son domaine qui semblait envisager l’éventualité que les problèmes de l’éducation pourraient éventuellement venir d’un déficit de formation des profs dans certains domaines …
Vous perdez votre temps et votre talent mon pauvre ami. Votre combat est un combat d’arrière garde voire rétrograde. Voyez vos articles, vous avez tout au plus une douzaine de soutiens, pour la plupart des vieux profs (quand ils ne sont pas à la retraite) et/ou des nostalgiques des châtiments corporels. Même votre pétition peine à atteindre les 30 000 signatures (alors que rien que dans l’éducation nationale, il y a au moins 900 000 enseignants). Quant à Fillion, il a bien précisé qu’il ne s’exprimait pas en tant que chef du gouvernement mais en tant que simple citoyen, tout le monde devine la portée et les motivations de ses propos. Enfin, il n’a pas dit qu’il soutenait le prof mais qu’il trouvait que 24 heures de grade à vue pour une gifle étaient peut être exagérés (ce que je reconnais volontiers).
Décidemment, on ne pourra pas dire que vous n’aurez pas fait tout ce que vous pouviez faire pour soutenir ce prof gifleur. Et, bien que je ne partage pas votre opinion sur le sujet, je vous tire mon chapeau pour votre persévérance. Je pense m’être déjà largement exprimé sur le sujet, je ne crois utile d’en rajouter. Je voulais juste vous demander ce que vous pensiez de cette analyse de Charles Hadji extraite d’un article de libération sur le sujet.
« Agrégé de philo, professeur émérite au laboratoire des sciences de l’éducation de l’université Grenoble-II, Charles Hadji a travaillé sur les relations maître-élève et analyse les ressorts de l’affaire.
La gifle serait-elle un acte d’autorité ?
Une gifle est toujours un échec pour l’enseignant. La notion d’autorité a une dimension paradoxale : c’est la capacité à être obéi sans user de la force. J’ai de l’autorité dans la mesure où vous allez m’obéir sans que j’ai besoin de lever la main sur vous. Si je le fais, c’est que je n’ai plus ou pas assez d’autorité. On y arrive toujours en désespoir de cause.
Il faut souligner que certains élèves sont passés maîtres dans l’art de l’escalade. Ils commettent une incivilité qui n’est pas une infraction - insulter, comme a fait cet élève, ne relève pas du pénal mais perturbe fortement la vie de la classe. Par ce geste, il provoque l’enseignant qui, lui, commet une « incivilité infractionnelle » - la loi interdit de frapper ainsi un enfant. En fait le professeur a eu un comportement à la Zidane : « Tu insultes ma sœur, je te mets un coup de boule. » Insulté et désorienté, il n’a pas trouvé d’autre arme. C’est une perte de sang-froid qui n’est pas excusable mais qui ne mérite pas une garde à vue de 24 heures !
Le métier serait-il devenu si difficile ?
Il faudrait nuancer. Enseigner dans les classes préparatoires aux grandes écoles n’est pas trop difficile. Enseigner des matières techniques dans des lycées professionnels l’est déjà plus. Les élèves ne sont pas les mêmes. L’enseignant doit savoir imposer un cadre qui fixe les règles de vie commune dans une classe, en posant des interdits, en imposant un respect réciproque. Là il y a eu un double manque de respect, de l’élève envers le professeur, du professeur envers l’élève. Je milite pour ce travail de formation pédagogique auprès des enseignants. »
PS : Vergèze, c’est le charmant petit village du Gard coincé entre la Languedocienne et la N113 avec une espèce de sculpture en féraille sur un rond point à l’entrée du village ?
Mais il semblerait que notre « collègue » aux méthodes éducatives d’un autre âge ait lui aussi tendance à se laisser aller à des « dérapages » (verbaux pour le moment). Et même si nous commençons à découvrir que les gifles sont très à la mode dans votre monde, je vous conseille de vous contrôler.
Persister à contredire quelqu’un qui a tort et refuse de le reconnaître, ce n’est pas être bouché mais persévérant. Comment faut-il vous le dire : Tout châtiment corporel est strictement interdit a l’école !
Quant à vos jurisprudences centenaires (foutaises, quels étaient les droits des enfants il y a 100 ans), le prof et son avocat comptent tellement dessus qu’ils ont décidé de plaider COUPABLE ! Mais sans doute sont ils également « complètement bouchés ».