par Pierre, par anny paule
Bonjour,
Sur ce fil on retrouve deux citations principales : Montesquieu et Jean Dell.
"Mais la différence entre Montesquieu et Jean Dell est que le premier ne fait pas rire quand le second soulève l’hilarité", nous dit Pierre. Il semblerait que les deux coexistent aujourd’hui. Il y a encore des Montesquieu au petit pied qui analysent les formes de gouvernement, et surtout les phénomènes économiques, mais aussi des bateleurs, des comiques de rues ou de cabarets, ou de cafés (tout comme au XVIIIème siècle). Les deux ont leur fonction au quotidien en ce qu’ils nous permettent de regarder le monde avec une distance rassurante. Le badinage, et la douce ironie de Montesquieu, le franc rire de Jean Dell ont leur place, avec la hiérarchie convient, dans les esprits.
Anny Paule, on parle d’éducation, on en parle beaucoup et souvent. Depuis plus de 40 ans les rentrées sont houleuses et on les attend comme les rentrées littéraires, avec leurs événements, déclarations, chiffres à l’appui, etc. dans un brouhaha presque rassurant. On en parle, et n’est-ce pas là 90% de la satisfaction ? Oui, retrouvons les fondamentaux. Mais l’oeil rivé sur le PIB et la consommation le permettent-il ?
Faisant partie des "vieux qu’ont de l’âge" je pense avec affection à un de mes professeurs qui aimait à dire que le mot éducation venait de ex-ducere, conduire par des chemins détournés, des sentiers différents. Je n’ai jamais vérifié si ce dérivé du latin était correct. Mais tant qu’il y aura un moule général, un "formattage" des esprits, comme on y asiste depuis des décennies, on ne verra pas de changement, ni pendant l’année scolaire, ni au cours des rentrées, si tempétueuses soient-elles.
Pierre. Votre conclusion, en gras, est trop sévère. Vous vous posez plus en gendarme qu’en pédagogue. C’est le danger de nos sociétés. Laissons les uniformes et abordons le monde par des chemins détournés, ce sont encore les plus féconds.
Cordialement.