@ Crumpet
C’est là où vous vous trompez ! Tout le monde n’est pas d’accord sur le respect de la loi ! La violation de la loi par l’administration, du fait d’une tradition de privilège de l’exécutif, est une méthode qui ne choque pas ces administrateurs du moment qu’ils règlent au plus vite les problèmes au mieux de leurs intérêts qui ne se confondent pas forcément avec l’intérêt général.
Exiger de cet administration le respect de la loi et sanctionner les hiérarques qui la violent par l’éviction pure et simple de leur fonction d’autorité, voilà une mesure dont vous ne mesurez pas la portée.
Savez-vous que ces hiérarques passent leur temps à émettre des avis sur leurs subordonnés ? Comme ils sont - par la grâce d’une loi et d’une jurisprudence complaisantes - à l’abri de toute poursuite en dénonciation calomnieuse, vous pouvez aisément imaginer ce qu’ils peuvent se permettre de raconter en fonction de la relation courtisane ou non que leurs subordonnés entretiennent ou non avec eux.
Exemple : en 2003-2004, un chef d’établissement multipliait les falsifications en tout genre (je l’évoque dans un article, "La rémunération des profs au mérite ? Oh oui ! Mais comment juger du mérite"). Le professeur qui en était victime a alerté comme il se doit le rectorat puis le ministère. Silence !
Quelle appréciation administrative ce chef d’établissement a-t-il porté sur la notation annuelle de ce professeur qui lui tenait tête : "Doit de toute urgence rétablir des relations normales avec la direction." Vous avez bien lu : la normalité est l’acceptation des falsifications qui lésaient ce professeur !
C’est ce chef d’établissement qui, au même moment, demandait au recteur un blâme contre ce professeur pour trois fautes de service imaginaires. Le blâme finira par tomber six mois plus tard. Deux ans et demi après... le Tribunal administratif annulera ce blâme comme illégal 1- pour inexistence matérielle de motif (fautes imaginaires si vous préférez) ; 2- violation de procédure !
Voilà où en est cette Éducation nationale avec ses hiérarques à l’onction cardinalice.
Commençons donc par rendre plus difficile la violation de la loi et je vous prie de croire que les choses ne tarderont pas à changer. Tout le reste n’est qu’amuse-gueule !
Seulement, le développement économique et moral de notre pays rend ce changement encore chimérique aujourd’hui. Il faudrait des contre-pouvoirs tant juridictionnels que politiques. Or, ils n’existent plus pour l’instant. Paul VILLACH