Vous avez du mérite de vous atteler au tri de ces quelques 316 propositions, lesquelles s’adressent à des domaines très variés.
Mon objection générale au travail de M. Attali est 1. sa médiatisation. Si il est reconnu que les mesures les plus efficaces sont celles qui sont conduites le plus discrètement possible afin d’éviter l’action de ceux dont les intérêts visent à saboter leur application, alors, le rapport se saborde lu-même. De plus, on a l’impression d’une sorte de brocante politique.
2. Il faut gagner du temps afin de pérenniser le système politico-économique tel qu’il existe. Jamais il n’est question dans ce rapport de redistribution des profits, peut être d’intéressement, mais ce dernier existe déjà, et de façon très limitée. Trop de données affectant la croissance sont liées à des facteurs extérieurs (pétrole, Dollar, mondialisation, volatilité du capital, marchés incertains). Excuses toutes trouvées.
3. C’est une proposition "top down", càd qui vient d’un pouvoir, mais qui se couche dès que la rue se manisfeste (médecins, taxis, etc). Donc qui se focalise sur le lieu du pouvoir ("moi, je dis, j’ai promis"), et non pas tant sur son exercice et son efficacité in fine. Ce dernier devrait être tourné cependant, en théorie, vers l’intérêt général. Ce ne semble pas être le cas tant les propos sont divers et les résultats incertains. "On verra plus tard", voir point 2. ci-dessus.
4. Tous ceux qui verront leurs intérêts corporatistes affectés par ces mesures feront deux choses : ils liecencieront, ils voteront autrement. Le système des urnes empêchera les réformes (apparentes) majeures.
5. Il n’y a pas de capitalisme raisonnable, même si c’est ce que prêche le PS depuis 30 ans, et ce que voudraient faire oublier certains membres de l’UMP. Ca se saurait.
Rendez-vous dans 3 à 5 ans. Je suis prêt à parier qu’il ne restera plus que 316 pétards mouillés. Il n’y aura même pas eu le plus petit feu d’artifice.