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Commentaire de Pierredantan

sur De New-Orléans à Obama : quand les digues cèdent


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Pierredantan Pierredantan 13 février 2008 14:29

 

M Allard

Je prends, courtoisement, le risque d’aller dans le sens contraire d’un courant très majoritaire dans les lignes qui précèdent : je trouve votre article magnifique, en ceci qu’il cristallise en quelques idées la pensée "mainstream" du vieux continent en ce qui concerne les Etats-Unis. Rien de bien positif, nous le savons tous. Alors aller en rajouter, certes avec une belle plume, me parait un rien facile et donc suspect. Surtout, et vous le savez bien, que l’immense majorité des Français ne connait en rien les USA, autrement que par la patée facilement disgestible dispensée par une pensée mono-directionnelle.

Car dans le registre du "c’est toujours la faute aux autres, en particulier à l’état", vous faites vibrer une corde sensible bien connue des Français. Nous sommes en effet rompus depuis des siècles et des siècles à un système politique où le monarque, quel que soit son autre titre dans la vie, incarne à la fois la main qui doit nourrir ses sujet et le responsable incontesté, source de tous leurs malheurs.

Je souhaite modestement, vous faire remarquer, que les populations noires aux USA vivent depuis des décennies dans les formes diverses d’un assistanat total, aveuglant et inhibant de la moindre initiative d’en sortir. Ceux-la même qui maintiennent ces populations dans le plus abject dénuement sont ceux qui depuis des lustres leur promettent, en échange de leur vote, des lendemains meilleurs et qui n’ont jamais rien fait pour les en sortir autrement que de leur jeter une maigre obole de dépendance. Dissuadés de penser, dissuadés d’apprendre, dissuadés même de s’imaginer une autre vie en dehors du "welfare" cet ersatz américain de RMI. Voilà où la pensée que vous développez a mené.

A qui la faute ? Aux démocrates (hmm ?! on se souvient qu’ils étaient opposés à l’origine, à l’abolition de l’esclavage) ou aux républicains qui leur disent : "si vous voulez vous en sortir mettez vous au travail" ?

Vous pouvez jeter la pierre au gouvernement Bush, c’est ici le poncif le plus éculé du moment, mais vous ne vous arrétez pas là, tout y est : le méchant blanc, l’affreux bigot, l’incontournable et nécessaire culpabilité de l’anglo-saxon, le gentil "noir", l’affreuse guerre, les lendemains meilleurs, le grand soir… Votre texte est digne d’une parodie tissée de bons sentiments bien sirupeux qui ne reposent sur rien de tangible d’autre que de l’émotion pure visant à susciter un acquiescement coupable. Suspect.

A vous lire, il serait presque aisé de penser que vous êtes rémunérés pour écrire ces lignes et vous le savez – très bien – vous ne seriez pas le premier stipendié à le faire.

Bien à vous.


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