L’Armée Brésilienne est actuellement une vaste farce, sauf pour les militaires évidemment... comme beaucoup d’armées désargentées d’ailleurs.
Le développement d’une industrie d’armement autochtone correspond aussi à l’aspiration de certains États à devenir des puissances régionales (Inde, Brésil, Afrique du Sud,…).
Contrairement à beaucoup de PVD engagés dans l’armement, ce choix au Brésil s’est
véritablement inscrit dans un projet global d’industrialisation et non uniquement comme une réponse à un (possible) embargo. La politique nationale a reposé sur une interdépendance explicite entre sécurité et développement : Segurança e Desenvolvimento.Cette thèse, mise en avant par l’Escola Superior de Guerre à partir des années 1950 et plongeant ses racines dans l’administration de Getúlio Vargas.
L’arrivée au pouvoir du gouvernement militaire en 1964 a favorisé le lancement d’un plan
national visant à créer une base industrielle et technologique qui contribuerait simultanément à l’indépendance politique et au développement socio-économique. Les résultats de cette politique sont tout à fait surprenants. Dans les années 1980, le Brésil est devenu un des principaux PVD producteurs d’armes. Ainsi, la société Embraer (Empresa Brasiliera de Aeronautica) constitue l’unique exemple d’émergence d’un constructeur aéronautique majeur – civil et militaire – dans le tiers monde. Engesa et Bernardini (véhicules terrestres) ou encore Avibras (missiles) sont également parvenus à concevoir et produire des armements autochtones.
Les succès industriels et l’explosion des exportations dans les années 1980 s’apparentent cependant à un feu de paille. Le tournant des années 1990 a été rude pour les firmes brésiliennes : baisse spectaculaire des ventes, difficultés technologiques, endettement record, licenciements massifs à répétition, pertes abyssales,...
Certaines firmes, comme Bernardini et Embraer, l’ont bien compris en réorientant radicalement leurs activités vers des marchés civils.
Les firmes locales sont toujours contraintes d’importer des composants clés ou de coopérer avec des firmes issues de pays industriels pour leurs nouveaux équipements. Le succès d’Embraer repose sur de nombreuses licences et coopérations internationales (en particulier avec des firmes britanniques et italiennes), la contribution de la firme brésilienne restant limitée.
Le Brésil ne peut pas mobiliser ou faire émerger les ressources nécessaires, parce qu’il ne dispose pas d’un système national d’innovation idoine et que ses problèmes économiques l’ont contraint à réorienter ses efforts budgétaires vers l’économie civile.
La production d’armements sophistiqués implique une dépendance accrue vis-à-vis de partenaires étrangers pour l’obtention de composants et de sous-systèmes comme pour la conception et le développement de nouveaux programmes. Le Brésil ne semble donc pas capable de rejoindre le "club" des grands pays producteurs d’armes, comme les années 1980 avaient pu le laisser croire.
Mais, bon, un sous-marin acheté, est peut être un sous-marin copié…
13/02 23:37 - Thierry LEITZ
Bonne analyse, cher Bernard, des motivations qui impulsent les transactions d’armements : (...)
13/02 23:28 - grangeoisi
Nos SNA sont d’ailleurs équipés du fameux compartiment SMS-TRAP.
13/02 23:26 - HELIOS
Désolé, mais depuis la ratification du traité de lisbonne, la France a déjà perdu une grande (...)
13/02 19:14 - Le péripate
Sarkozy vient du sud ? Pour moi le nord, c’est en haut de la carte, pas à (...)
13/02 19:04 - lerma
"je vous demande d’accorder la nationalité française à Ayaan Hirsi Ali" (...)
13/02 18:32 - mandrier
Un simple exemple : Etude de cas du Collège de Défense (je ne vous dis pas de quel pays !...) (...)
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