• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Renaud Delaporte

sur Vous avez dit « bling bling » ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Renaud Delaporte Renaud Delaporte 14 février 2008 14:47

Assez d’accord avec Mescalina. Ne tirons pas trop fort sur l’auteur : il a fait un bon travail de composition. Il n’avait pas d’argument à présenter et a dû faire avec ce qu’il possède : un président qui a décidé d’appliquer les règles du marketing politique en vigueur aux USA, sans les transposer à la culture française.

Il est bon pour le président américain de se montrer en contact avec les milieux d’affaires. USA Uber Alles, le business comme plat de résistance, les pompoms girls pour la sauce. Il aura fallu 8 mois à Sarko et à ses conseillers pour se rendre compte que cela ne fonctionne pas en France.

Pourquoi ? Parce que à la différence des Etats-Unis où les entreprises se flattent de soutenir un candidat, la collusion entre le pouvoir politique et le pouvoir financier n’est pas admise dans le pays de Montesquieu. En s’affichant avec les milieux d’affaires dès le soir de son élection, Sarko pensait favoriser l’image d’une France qui entreprend mais il n’est parvenu qu’à exacerber les soupçons de corruption et c’est sa propre image qui en a pâti.

Autre différence : aux Etats-Unis les multinationales qui créent de la richesse sont américaines tandis qu’en France la majorité des multinationales qui créent des richesses sont aussi américaines. Dès que l’on approche les milieux dirigeants français, les arguments présentés concernant la politique économique font l’apologie d’un système concurrent du nôtre. Quand on explique à un américain que travailler 60 heures par semaine 52 semaines par an c’est bon pour l’Amérique, il est en droit de le comprendre. Lorsqu’on explique à un graphiste français qu’il ne pourra plus être embauché qu’à 1200 € par mois alors que le prix du marché il y a dix ans était de 1700 € pour le même poste, il est en droit de ne pas l’admettre, même si c’est bon pour l’Amérique.
 
Le problème de fond soulevé par l’article est qu’il met en lumière la profonde fracture qui ne cesse de s’élargir entre une classe politique prisonnière d’un discours dominant et une population qui observe la panne de l’ascenseur social.

En guise de PS, j’ose conseiller à mes ex-collègues communicants de cesser de négliger comme ils le font les enseignements de l’Analyse Transactionnelle et les rudiments de la psychologie freudienne. Le Président est le père, (ou le gendre). Les déboires conjugaux de Sarko ont un effet ravageur comparable à ceux subits par les enfants au cours d’une scène de ménage. La communication Pompom-girl faite à l’occasion de ses mésaventures est vécue comme une marque de mépris pour sa fonction, ce qu’ont parfaitement compris, eux, les responsables de protocole des Etats dans lesquels il s’est déplacé. Sarko aurait été bien inspiré, cette fois, de s’inspirer du modèle de communication américain concernant la vie privée du président qui se doit d’être irréprochable ou, aux moins, dissimulée.


 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès