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Commentaire de meeyu

sur Ecole : témoignage d'un rescapé


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meeyu 15 février 2008 22:40

Hello

Je suis moi-même prof de SVT. J’ai fait ma première rentrée en tant que titulaire cette année, je n’a donc pas encore énormément d’expérience, cependant, il y a certains points de votre discours que je souhaite aborder.

Tout d’abord, en ce qui concerne le "sens" et l’élève "acteur", c’est quelque chose que l’on ne cesse de nous râbacher à l’iufm. Mes collègues et moi-même mettons souvent tout en oeuvre pour que nos élèves soient acteurs et que ce qu’ils apprennent ait un sens. Seulement, ce n’est pas toujours évident, nous n’y arrivons pas à chaque cours, c’est bien vrai. Tout comme il est vrai que rendre les élèves acteurs en permanence, leur demander sans cesse d’être attentifs et de réfléchir du matin au soir, ce n’est pas possible, il faut aussi des plages de cours magistraux, le plus dur étant de trouver le juste équilibre. De plus, ce changement dans la façon d’aborder les notions est assez récent, il a commencé en histoire-géo, s’est poursuivi en svt puis en physique-chimie et touche de plus en plus de matières (même les maths). Cependant, la formation de tous les enseignants ne peut pas se faire du jour au lendemain.

A quoi tout ce que j’ai appris à l’école m’a-t-il servi ? A avoir un bagage culturel que je n’aurais probablement pas autrement car je ne pense pas que j’aurais été ouvrir des bouquins d’histoire ou de maths pour le plaisir. Et ces cours de maths, de physiques et de chimie m’ont permis de réussir en fac, lorsque je me suis décidée pour une fac de bio.

L’intérêt d’un cursus généraliste ? Ne pas se fermer de porte (en plus d’avoir une culture générale). Comme beaucoup d’ados, je ne savais pas trop ce que je voulais vraiment faire plus tard, alors j’ai continué dans une voie généraliste jusqu’à ce que le hasard m’amène en fac de bio. Et je ne regrette rien, car j’aime énormément ce que je fais (même s’il m’a fallu attendre la fin de ma licence pour comprendre à quoi tout ce que j’avais appris jusqu’alors m’avait servi).

Le travail en équipe et les projets pédagogiques se développent de plus en plus dans les établissements, mais là encore, tout n’est pas possible. Monter un projet, seul ou en équipe, cela prend énormément de temps et un enseignant peut rarement s’investir dans plusieurs projets en simultané, surtout s’il est en poste sur plusieurs établissements et fait des heures sup.

Vos réflexions sont plutôt bonnes et sont dans l’air du temps. Cependant, tout ne peut pas changer du jour au lendemain, il faut laisser le temps au temps et toute modification de programme ou de nombres d’heures doit être étudiée avec attention avant d’être lancée car il y a énormément de choses que l’on pourrait changer, chacun ayant son idée sur les priorités de la primaire à la terminale (philo, informatique...)

Une dernière chose : les formations pour les élèves plutôt manuels existent, elles sont malheureusement souvent décriées, alors que les métiers artisanaux sont tout aussi nécessaires et valorisants que les métiers non manuels.

Bye

 

PS : j’ai déjà été confrontée à des élèves créationnistes. Ce que je leur présente, c’est une vérité scientifique, prouvée, que je leur demande d’accepter comme telle. Si la démonstration scientifique de l’évolution ne peut les convaincre, au moins la connaissent-ils et pourront-ils y réfléchir. Le but du cours sera alors atteint : un prof ne délivre pas La vérité absolue mais une vérité qui peut amener à réfléchir ceux qui en ont une autre.


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