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Commentaire de eric

sur Non à la laïcité bisounours


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eric 20 février 2008 07:03

Article clair, précis, honnête, présente bien les positions respectives sans (trop) les dénaturer des croyants en Dieu d’une part, des "croyants en la laïcité " d’autre part.

Vous illustrez bien le livre de Marcel Gaucher sur la religion dans la démocratie. Lui explique la déshérence de cette forme « sacramentelle » de laïcité ’ sacraliser la République, "temple" laïc) et une certaine angoisse de ses partisans, par le dépérissement de l’adversaire.

Cependant, même reproche que d’habitude.

Ethnocentrisme : au terme de cet article, il ressort qu’il ne saurait y avoir de civilisation qu’en France ou à la rigueur, dans le temps, partiellement, en Irak et Turquie.....

Socio centrisme : certains laïcs sont très attachés a cette vision combative du compromis laïque dire que "les français sont attachés..." est un peu rapide. Une bonne petite moitié des français sont encore liés à des églises d’une manière ou d’une autre et s’ils adhèrent au pacte laïc, ils en ont une vision modérée. Pour le reste, ils se partagent entre une grosse majorité de sans doute peu intéressés par la question et plus ou moins partisans d’un begnign neglect et une petite frange de réels laïcs de combat.

Même erreur sur 1905 qui n’est pas le fondement d’une république laïque mais le compromis accepté par les différentes parties d’une cohabitation et d’une collaboration apaisée après une lutte forte. Les églises sont en général partisanes d’une loi de 1905 mieux respectée par les administrations. De vrais laïcs de combat devraient être partisans d’une évolution de la loi notamment en ce qu’elle fait de l’Etat le garant du droit des églises à l’expression publique.

Habituelle controverse Marx Lénine, si la raison est en marche de façon inéluctable, et tant que les conditions matérialistes d’existence de « l’obscurantisme religieux », qui n’est qu’une superstructure existent, lutter contre la religion en tant que telle n’a pas de sens et pas d’utilité. Quel intérêt de lutter contre les effets plus que contre les causes ?

D’une manière générale, impression que vous et ceux qui pensent comme vous, passez presque plus de temps à lutter contre les religions que pour la raison.

Or il y a clairement un dépérissement de la morale laïque que vous appelez de vos vœux. Dans les banlieues à problèmes, les laïques ont déserté. Ils ne restent que sous la forme de spécialistes rémunérés par l’état, pratiquement plus comme citoyens bénévoles engagés. Cela contribue au succès des islamistes, évangéliques et autres. Il n’y a personne en face ou ceux qui restent sont décrédibilisé par le fait qu’ils en vivent.

Dans la série d’article qui est sortie ici sur la laïcité, je ne trouve pas trace du souci de refonder une morale laïque. La résurgence d’un « souci » religieux, n’est vraisemblablement pas indépendante d’ un certain abandon du champ et des pratiques éthiques par les laïques.

Dans le meilleur des cas, il reste un discours politique, mais non éthique. Partisan et non susceptible de provoquer l’adhésion collective au delà des engagements partisans. Vu de l’extérieur, il me semble que là devrait être la principale préoccupation des laïques, plus que la lutte contre la religion.

Pourquoi l’éducation nationale fortement marquée par la tradition laïque, n’envoie dans les banlieues difficile que les enseignants débutants au motif- politique- qu’ils ne sont pas à même de remédier aux mots provoqué par le marché, quand les imams et pasteurs vont faire du soutien scolaire comportement éthique de solidarité.

 

Une certaine inconscience sur le rapport de force. Les seuls protestants évangéliques sont plus nombreux que l’ensemble des mouvances « très laïques » militantes. Ils sont en moyenne plus jeunes, plus engagés, plus dynamiques dans tous les domaines, et notamment dans l’action sociale.

Ils sont très attachés à la laïcité et notamment à la loi de 1905 à la rédaction de laquelle leurs grands pères ont pris une part déterminante, mais avant de leur chercher des poux dans la tête, au travers d’une interprétation très stricte, très anti cléricale de la laïcité républicaine il n’est sans doute pas mauvais de se souvenir qu’ils ont résisté victorieusement à tous les régimes matérialistes athées officiels.

« C’est un combat de la raison face à l’obscurantisme, de la vérité contre la croyance, de la liberté contre l’assujettissement » dites vous

Aborder le débat dans ces termes est une invite à la guerre, une forme d’inculture peut être aussi, car après tout dans de nombreuses circonstances historiques, et notamment sous le socialisme réel, les églises se sont avéré les remparts de la raison de la vérité et de la liberté face à des régimes totalitaires sans être religieux. Le syndicalisme libre en Pologne fut possible grâce au catholicisme. La morale laïque, elle, ne semble pas y avoir trouvé de moyens de résistance collective au totalitarisme.

En ce qui concerne nos compatriotes de confession musulmane, souvent peu au fait de l’historique de notre laïcité et notamment de l’enflure du discours qui caractérise parfois les parties en présence, présenter les choses de cette façon est quasiment un appel à la guerre de religion.

En définitive, et si je puis me permettre, et à nouveau vu de l’extérieur, il me semble que l’urgence serait  une « laïcité positive » pour vous c’est-à-dire une laïcité qui propose quelque chose à la société sur le plan éthique et dans les pratiques et non négative, c’est-à-dire uniquement en lutte par principe contre les religions.

Sauf bien sur si le but réel est « d’aviver les contradictions sociales pour accélérer la chute du vieux monde », mais alors notre expérience historique montre que ce genre de démarches a vite fait de sortir du monde de la raison….

 

 


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