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Commentaire de Capreolus

sur La parole est au foetus


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Capreolus Capreolus 20 février 2008 12:00

Je me permets de reprendre point par point vos réponses :

Ici vous me semblez prendre la question à l’envers : le fait que la mère ait le droit légal de "mettre fin à sa grossesse" ne lui retire pas sa qualité de sujet de droit, simplement aux termes de la loi Veil ce droit à vivre est suspendu dans des conditions déterminées par la loi. C’est là seulement le problème que mon article soulève : comment le droit positif peut-il prétendre suspendre un droit dont il n’est pas l’origine, je veux dire le droit de vivre qui est lui-même la condition de tout autre droit, et qui s’attache simplement au fait que l’être humain est un être humain. Vous comettez une imprécision sur le terme "juridique", en réduisant le juridique au légal. Comme antigone, ou comme le procureur du procès de Nuremberg, je crois qu’il y a des lois non faites par l’homme, qui s’attachent au fait que l’on est homme, et que nul droit humain ne peut nous ravir. Car au fond, les lois de Vichy sur les juifs étaient, par définition, légales.

Vous dites ensuite :

Je ne fais qu’argumenter la position du CC. L’enfant mort n’est reconnu comme tel que par le désir de la mère de la faire reconnaître ; c’est un fait de droit en tant qu’acte politique décisionnel , non une simple opinion. Il est donc vain de prétendre opposer la position du CC sur cette question à la loi sur l’avortement car cette inscription et la décision d’avorter relèvent en effet de la seule décision de la mère ; le droit à la vie du foetus en tant qu’enfant ( virtuel) reconnu est en effet subordonné, selon ce jugement, à la seule volonté de la mère et à rien d’autre.

C’est précisément ce que je conteste : comment la volonté d’un individu (fut-elle la mère biologique), peut elle créer un statut ontologique à un enfant, et d’autre part être le fondement de son droit à vivre ou d’ailleurs de n’importe lequel de ses droits ?

Quant à savoir s’il faut reconnaître au foetus un droit de vivre équivalent à celui de sa mère c’est un choix éthique, mais qui n’a aucun fondement juridique et qui est très discutable sur le plan rationnel ou philosophique ; mais c’est un autre débat que celui que vous posez à partir d’une fausse interprétation du jugement du CC.

 

 

Discutable sur le plan rationnel ? Oui, sans doute, c’est pourquoi il faut en discuter. La dignité d’un humain tient-elle au fait qu’il est humain, ou à ses performances psychiques ? Question essentielle !

Vous dites : Je ne discute pas la question de savoir si le foetus est humain ; c’est indiscutable, mais celle de savoir s’il est une personnalité juridiquement indépendante de sa mère ou un sujet de droit en tant que foetus ; la réponse est non puisqu’une mère a le droit de mettre fin à sa grossesse, sans avoir à justifier son désir d’avorter.


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