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Commentaire de brieuclef

sur Y aurait-il quelques dérives dictatoriales en France ?


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Brieuc Le Fèvre brieuclef 23 février 2008 22:17

Le principe fondamental de la démocratie, c’est qu’il existe des droits fondamentaux que le peuple place à l’extérieur de lui-même, et qui doivent être indépassables. Ces droits fondamentaux remplacent, pour la République, la loi de Dieu de la théocratie, ou tout autre principe propre à une oligarchie ou monarchie ou autre régime politique, principes qui ne seraient pas reconnus et acceptés par tous, et donc arbitraires, ou synonymes d’oppression pour certaines parties de la population. Les principes fondamentaux sont définis par le Peuple, ils ont vocation universelle. Ce sont les droits de l’Homme.

Constitution française de 1958. Préambule :

"Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004."

Notre Peuple s’est donc donné pour devoir de respecter les principes fondamentaux écrits en 1789. Nous pouvons y lire :

Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789, Article 8 :

"La Loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée."

Dont acte. C’est écrit noir sur blanc, et c’est assez clair pour que même NS le comprenne : PERSONNE ne peut être comdamné en vertu d’une loi promulgué APRES que le délit a été commis. S’affranchir de cela, c’est se donner le droit de dépasser les principes indépassables, c’est entrer dans l’arbitraire, c’est trahir la Constitution, c’est sortir de la Démocratie. Déjà que son obsession de contrôler la "racaille" sous toutes ses formes avait pris des allures de contraintes administratives dégradantes pour les intéressé(e)s (test ADN, politique du chiffre en matière de reconduite à la frontière, appel aux préfets pour appliquer cette politique, et autres décisions péremptoires et hors de tout principe fondamental), et voilà que maintenant, il fait aggraver des peines de justice sans jugement, après nous avoir fait revenir par la lucarne un traité que nous avions fait sortir par la porte. Tout cela au nom de quoi ? Sur quel principe autre que le chouchoutage de son électorat et la recherche de quelques point de popularité en plus ?

Si quelqu’un à sous la main un exemplaire de "De l’Esprit des Lois", qu’il en envoie l’intégralité des tomes à travers la figure de Not’ Président, SVP. Et puis tant qu’à faire, puisqu’il est convaincu que seul la morale religieuse est à même de distinguer le Bien du Mal, qu’on lui fasse aussi passer aussi près de nez que possible une bonne édition reliée plein cuir de la "Métaphysique des Moeurs". Des philosophe dont l’humanité gardera le nom pendant plusieurs millénaires ont réfléchi des années sur les thématiques du bien, du mal, de la République, de la Démocratie. Et un petit ... prétentieux viendrait tout balayer sous prétexte qu’il pense que c’est ce que veulent les 53% des votants qui l’ont élu ? Il leur a demandé à chacun ? Ils lui ont laissé un blanc-seing pour redéfinir sans eux sur quels principes (au demeurant changeants quotidiennement à ce qu’il semble) proposer les Lois de la République ?

Cet homme est dangereux car il gouverne selon ses propres convictions, pour lui-même en quelque sorte, et s’arroge le droit de réformer à la populiste au prétexte que la majorité des français auraient voté pour obtenir de telles réformes. Désolé d’être rabat-joie, mais la démocratie, ce n’est pas cela. Ce qui se passe, c’est une dictature* (au nom) de la majorité. Personnellement je n’ai pas voté Sarkozy, et je ne vois pas pourquoi la France devrait désormais voter et appliquer des lois qui sont contraires aux principes fondamentaux de la République dont je suis citoyen. J’ai accepté le fameux (et trop galvaudé dans les discours) pacte républicain. Je refuserai qu’un élu, quel qu’il soit, le détricote à son profit, et à celui d’un électorat raciste, ostraciste, bête et méchant qu’il faudrait caresser dans le sens du poil pour être ré-élu. La Démocratie à laquelle je rêve, celle à laquelle j’espère adhérer en votant dans mon pays, c’est celle de la défense des faibles et des minorités contre les abus des forts et des majorités.

La rétroactivité de la loi Dati est une violation d’un principe fondateur de la République, elle ne doit pas être maintenue. C’est tout.

Plus ça va, et plus je me rends compte que NS est un ignare total en matière de principes républicains, démocratiques et métaphysiques. Il confond pouvoir personnel et pouvoir institutionnel. Il confond la fonction de gardien des institutions et celle de président-de-tout-les-français-tels-que-je-crois-qu’ils-sont. Il confond autorité et coercition. Il confond morale et religion. Il confond spiritualité et lavage de cerveau. Il confond information et bla-bla-bla. Il confond gouverner et s’agiter.

Cet homme est dangereux, parce qu’il n’a AUCUNE culture démocratique, aucune connaissance du fonctionnement démocratique. Ou en tout cas, il agit comme si tel était le cas. Mais le plus triste, c’est que je ne suis pas convaincu que les autres candidats auraient fait mieux sur ce plan. Pauvre Marianne, tu dois te sentir bien seule devant tant de médiocrité, toi à qui il ne reste plus aujourd’hui que tes yeux pour pleurer, et ton bonnet pour t’y moucher.

 

*Les lecteurs frileux pourront remplacer ce mot de "dictature" par tout terme leur convenant mieux : médiocratie, oligarchie, ploutocratie, technocratie, etc : je ne suis pas jaloux là-dessus.


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