La question des soins en prison est aussi celle de la responsabilité d’un condamné que l’on estime pas assez irresponsable afin de le condamner et en vue de l’obliger à des soins, mais assez irresponsable pour l’enfermer à vie, au delà de sa peine.
C’est sur cette contradiction qu’il convient de réfléchir avant toute décision législative. Se détourner de cette contradiction c’est tomber dans l’arbitraire. La question de la prison est posée dès lors que nous avons affaire à la maladie mentale et du reste plus généralement à celle de la réinsertion des prisonniers ayant purgé leur peine . La question des pédophiles et autres pulsionnels est emblématique de cette dernière question.
Tout autre attitude qui vise à éviter cette question logique et de philosophie du droit est une mascarade anti-humaniste ; la désignation des soi-disant monstres pour éviter de réfléchir sur cette contradiction dont témoigne la loi de sûreté et au delà, la situation scandaleuse des prisonniers, transforme nécessairement la justice en machine à fabriquer des boucs-emmissaires à exclure purement et simplement de toute possibilité réelle générale de réinsertion.
C’est là qu’il y a scandale dans le droit.