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Commentaire de Savinien

sur Rapports de concavité et de convexité dans la société moderne


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Savinien 5 mars 2008 00:23

L’art d’écrire repose en grande partie sur la théorie de l’iceberg : cinq à dix pour cent sont "visible", tandis que le reste est planqué en dessous. En fait, ce n’est pas tant l’écrivain qui fait le livre que l’imagination du lecteur. Proust disait que ce qu’il aimait le plus chez Flaubert, c’était les blancs entre les paragraphes. Une bien curieuse affirmation, venant d’un grand écrivain ! Mais au delà de son ironie, cette formule traduit trés bien le secret de toute littérature. A savoir que le non dit sert de tremplin à la réverie. Si l’on transpose ce principe au domaine de l’habitat, on dira que les vides ont autant d’importance que les pleins. En effet, que vaudrait une maison ne bénéficiant d’aucune ouverture ? Inutilisable. Dans les textes littéraires, ce sont surtout les métaphores qui tiennent lieu d’ouvertures sur l’extérieur. Mais rien n’interdit d’user d’autres figures à cette fin, et les écrivains ne s’en privent pas : l’essentiel pour eux étant d’être présent sous la ligne de flotaison. Comme dans la "vraie vie", où nous passons le plus clair de notre temps à nous débattre dans l’informulé de nos sensations et de nos sentiments.


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