Merci pour cet article, qui reprend un argument que j’ai souvent utilisé sur ce thème.
La traduction du coran de Jacques Berque est sans doute l’une des plus fidèle. Le texte est sans ambigüité : le principal soucis exprimé dans le coran est bien un soucis de pudeur, et absolument pas lié au port du voile. le texte lui-même n’impose pas le port du voile, mais suggère comment éventuellement le porter ; il insiste aussi sur la nécessité pour l’homme d’être pudique, et de baisser les yeux devant une femme qui exposerait trop ses atours...
A partir du moment où le concept de pudeur est bien évidemment relatif, et différent suivant les cultures et époques, et que le texte même du coran n’indique aucune obligation, il n’existe aucune justification religieuse à l’imposition du port du voile.
D’un point de vue plus général, le texte du coran est souvent assez ambigüe pour permettre de nombreuses interprétations, et adaptations en fonction du contexte. C’est ce qui a fait la force de la religion musulmane à ses débuts, en permettant une intégration sans heurts des coutumes locales et de l’islam. La rigidité de son interprétation actuelle, souvent abusive, ne peut que lui nuire, quelque soit l’opinion que l’on peut avoir de cette religion.