@ Paul Villach
Cet article s’inscrit dans une série que vous consacrez à la dénonciation du manque de solidarité de l’institution "Education Nationale" à l’égard de ses fonctionnaires..
Je ne peux entrer dans ce débat, n’appartenant pas au corps enseignant et n’ayant aucune expérience en interne de cet état de fait que vous dénoncez.
Une chose par contre m’interpelle dans votre article...
Vous reprochez au Monde l’omission dans son article de la description d’un contexte éclairant..
S’ensuivent alors des passages apocalyptiques (violence, menaces de viol, de mort, etc..) empruntés à l’ouvrage de l’enseignante et qui semblent une suite d’arguments militants pour une campagne visant à accorder le port d’armes aux professeurs de collège (voir de primaire... pourquoi s’arrêter là ?).
Pourquoi pas ?
Mais il manque encore un contexte plus général, l’état social du quartier dont sont issu les élèves et dont l’absence de description par le quotidien parisien mis en cause vous dérange moins.
La description de ce contexte aiderait peut-être à expliquer comment une telle situation, que l’on croyait autrefois réservée aux "Bronx" de la très-libérale Amérique a pu se développer dans notre "douce France".
Vous adoptez ici le point de vue de la victime, manifestant pour elle une empathie légitime et une certaine empathie en tout logique du combat que vous menez en faveur du corps enseignant.
Soit.
Mais, malheureusement, vous vous inscrivez, peut-être à votre insu, dans la dynamique compassionnelle du moment qui, si elle est efficace pour mobiliser en faveur d’un durcissement de la "guerre sociale" que mène l’actuel gouvernement et d’autres qui auraient souhaité en faire partie n’aide pas particulièrement, ni pour comprendre les phénomènes qui ont amené à de tels "contextes", ni à trouver des solutions pour pallier à leurs effets.
L’attitude compassionnelle et l’exploitation de l’émotion sont à leur comble actuellement dans le débat sur la rétention de sûreté, où l’on entendit un membre du gouvernement, dans un accès de crétinisme absolu, accuser un adversaire du projet de loi d’appartenance à un "parti des Assassins". On peut ainsi imaginer, par de tels propos, l’irruption dans notre paysage politique d’un "Parti de la Racaille", d’un "Parti des Innocentes Victimes" et, pourquoi pas, d’un "Parti du Kärscher"....
Cette attitude compassionnelle débridée montra aussi ses capacités de nuisance lors d’une certaine affaire qui mobilisa une secrétaire d’état (qui se souvient de Mme Guedj ?) au chevet d’une mythomane et une manifestation consensuelle dans les rues de Paris.... avant que l’enquête de police, à laquelle cette "compassion" générale n’avait rien apporté, ne conclue à un pur délire de la "victime"..
Doit-on pour autant relativiser la souffrance des victimes ?
Evidemment non...
Mais cette compassion n’est que le cache-sexe d’une politique de réduction graduelle des libertés individuelles sur fond de bons sentiments.. On oppose ici cette compassion à toute tentative d’explication des phénomènes "violents" que démagogiquement, on qualifiera d’attitudes de tolérance à la délinquance et "d’excuses" données angéliquement ou criminellement aux assassins qui menacent notre ordre social..
Dans le cas qui nous occupe, on se rappellera que l’agresseur de l’enseignante n’avait pas d’antécédents judiciaires et que son contexte familial n’était pas de ceux propices à la construction d’une personnalité équilibrée... mais quelle importance ?
Qu’on montre au peuple une belle tête d’assasin juvénile pour l’effrayer, qu’on l’enferme ensuite pour le rassurer, et qu’on passe au suivant... en oubliant alors momentanément ces prix qui ne cessent de monter !
gAZi bORAt