Cher Paul Villach,
La démonstration offerte par ce article serait plutôt très bonne s’il n’y avait ceci : "... Il est vrai que la proviseur était une ancienne prof d’EPS ! "
J’ai cru sentir mépris dans cette courte formule ! Quelle généralisation hâtive aussi ! Et vous savez, Paul, combien les généralisations peuvent être absurdes ! Je juge ce procédé - facile et mesquin - indigne de vous... Car le mépris, pour être raisonnable, pertinent doit s’adresser aux personnes, à leur manière incompétente au regard des exigences "hic et nunc"de remplir leur fonction et pas à leur fonction qu’ils occupent.
Je dis "hic et nunc" car pour avoir exercé dans diverses sorte d’établissement (en milieu ouvrier, en région agricole, en zone urbaine difficile , (11 ans de ZEP, dont les "Minguettes" en 1981), et en quartier très "favorisé" … en collège, en lycée professionnel… en formation d’adultes aussi… j’ai constaté que mon métier ne requerrait pas les mêmes compétences selon le milieu d’exercice.
Mais puisque le sujet de cet épisode d’enseignante me semble lié au thème "public difficile", j’ajoute que j’ai remarqué divers types d’enseignants en ces lieus dits "Z.E.P" :
- ceux qui arrivent, et qui découvrant une réalité qu’ils n’imaginaient pas (elle est en général très peu connue, et paradoxalement, les doctes personnes qui en parlent le plus sont celles qui ne l’ont jamais vue) s’accrochent, communiquent avec leurs collègues et font équipe pour concevoir et mettre en œuvre ce que l’on appelle "projet pédagogique", dont les bases sont bien sûr les réalités observées, liées aux caractéristiques socioprofessionnelles de la zone de recrutement d’élèves.
- ceux qui arrivent persuadés que la matière qu’ils enseignent suffit en soi à obtenir l’attention des "enseignés" , et que les contenus et le planning élaboré dans les bureaux de l’éducation Nationale, peut être transvasé tel que prévu , avec le minutage prévu dans les intérieurs de nos chères têtes blondes ou brunes…
Par ailleurs, à propos d’une certaine catégorisation (en degré d’idiotie) des enseignants, par discipline, je vous avouerai qu’en 38 ans d’enseignement j’ai constaté qu’il y avait des abrutis (irresponsables, incompétents dans leur fonction) dans toutes les disciplines enseignées, et aussi parmi les chefs d’établissement, comme celui qui par exemple, principal du collège des Minguettes où je me trouvais, qui avait obtenu une dispense pour habiter chez lui -Croix Rousse à Lyon, un lieu très calme - , ne traversait jamais la cour de récréation pendant les interclasses, et baissait la notre administrative d’une prof (moi) parce qu’elle avait été absente pour se faire enlever un ménisque… ce qui arrive à beaucoup de ceux qui enseignent la même discipline que moi… Je ne sais même plus si c’était un prof de Math ou de Sciences de la Vie et de la Terre… mais cela n’a aucune importance
Mais nous, nous avons eu de la chance, il a été mis à la retraite par l’inspection régionale avant l’heure, et remplacé (avantageusement).
Bien cordialement.