Chère Jocegaly
Vous tiquez sur une remarque incidente que j’ai placée à dessein pour faire réagir.
Loin de moi de mettre tous les professeurs d’EPS dans le même sac ; j’en ai connu d’excellents, et je vous concède que la courbe de Gauss se retrouve peu ou prou dans toutes les disciplines.
À vrai dire, cependant, cette observation exprime une interrogation : dans le cercle restreint qui est le mien, il m’est apparu qu’il y avait aujourd’hui davantage de postes de direction occupés par d’anciens professeurs d’EPS qu’auparavant. Je n’ai pas de statistiques pour en avoir confirmation. C’est une simple observation d’entourage qui ne doit pas être particulièrement exceptionnel.
Ce n’est, en tout cas, un mystère pour personne que les profs d’EPS ne trouvent pas dans leur displine la reconnaissance attendue, y compris après leur ouverture à la psycho-pédagogie et ses dérives jusqu’au "référentiel bondissant" pour parler du ballon. L’entrée dans l’administration est donc une recherche de considération sociale. Et c’est la pire des choses ! J’en ai fait l’expérience personnellement : et sur le plan pédagogique et sur le plan administratif. Voyez "Un blâme académique flatteur" que je viens de publier.
C’est pourquoi quand j’ai découvert que cette proviseur, qui s’est si mal conduite envers Karen Montet-Toutain, était une ancienne prof d’EPS, j’ai commencé à m’interroger sur une relation possible de cause à effet, au travers de mon expérience personnelle.
Cela peut paraître gênant de poser la question au nom d’un égalitarisme généreux mais utopique : pourtant, quand on est ambitieux, moins on est qualifié, plus on a l’âme courtisane.
Il serait d’ailleurs intéressant de connaître le nombre de postes de direction occupés aujourd’hui par d’anciens professeurs d’EPS.
Je ne vous aurai peut-être pas convaincu, mais je n’ai pas voulu ruser pour répondre à vos objections et vous livrer ma propre interrogation qui n’a rien de blasphématoire. Paul Villach