Dans les années 70, Béranger chantait tous les ans au festival d’Avignon, en plein air, sur la place du Palais. J’étais ado, et sa voix chaude, grave, rugueuse, ses mots claquants, son physique de déménageur, sa belle gueule de gitan, sa chemise blanche et son gilet noir me faisaient beaucoup plus d’effet que les sautillements de zébulon de l’énervé à paillettes que j’avais pourtant adoré entre 7 et 9 ans.
C’était, à l’époque, le seul endroit où l’on pouvait se procurer ses disques dans la région et ses vinyls ne m’ont pas quittée : aujourd’hui, ce sont mes enfants qui les écoutent et n’en reviennent pas qu’un type de ce calibre ait pu rester ignoré du grand public. A ma connaissance, seul Mermet lui a rendu hommage sur Inter.
Moi, je l’écoute toujours de temps en temps avec nostalgie, mais ça ne me met plus la même claque qu’à l’époque : il y a un temps pour tout dans la vie !
Il n’y a pas de mal à s’offrir une bonne petite régression de temps en temps, mais ces vieux fan’s désespérés qui ne vivent qu’à travers leur idole , qui s’accrochent à leurs souvenirs comme à ue bouée de sauvetage tout en se faisant vampiriser par des exploiteurs de chanteurs morts, pardon, mais c’est pathétique et ça me met très mal à l’aise.
D’autant qu’on nous les vend comme des espèces de légendes, des héros, des modèles, alors qu’ils ne sont que des gens ordinaires, avec leurs failles et leurs mesquineries, et parfois même avec beaucoup plus de failles et de mesquineries que le héros ordinaire, comme le smigard ou a caissière à temps partiel qui continue à se lever le matin pour tenter de nourrir et d’élever ses gosses.
"A working clss heroe is something to be".
C’est ce que m’inspire l’article de Morice. Je ne sais pas si j’ai bien compris...
A ce que j’ai lu sur ce fil ahurissant, il n’y avait rien à en penser : je ne dois donc pas être normale.
Je dois dire que je suis consternée par cette entreprise de trollage systématique d’un rédacteur : je suppose que certains trouvent ça amusant. Comme quoi, en matière d’humour comme de chansons, il y en a pour tous les goûts !
Moi, j’appelle ça du lynchage, et d’autant plus lâche qu’il est anonyme et gratuit.
Il semblerait qu’une large part de nos contemporains soient favorable au retour du pilori.
Encore plus savoureux : on retrouve dans le tas de fort nombreux adeptes du "travailler plus pour gagner plus" , des pourfendeurs de "parasites", qui, vu le temps passé sur ce site, donnent tout son sens au concept psychanalytique de "projection".
Bonne soirée à tous.