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Commentaire de Henri Masson

sur Femmes sans frontières


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Henri Masson 5 mars 2008 21:26

Merci pour l’info.

Dans son livre "Lingvo kaj vivo" (p. 338),le prof. Gaston Waringhien a exposé une curieuse relation, décrite par Claude Lévy-Strauss dans "Tristes Tropiques", entre deux hordes d’Indiens du Matto Grosso qui étaient d’aspect et de culture tout à fait semblables, qui se déplaçaient toujours ensemble mais qui parlaient deux langues totalement différentes. Il y avait une seule personne de chaque horde, l’une de 18 indiens, l’autre de 34, qui jouait le rôle d’interprète. Les hommes de l’une nommaient les femmes de l’autre "soeurs" et les femmes de l’autre nommaient "frères" les hommes de la première. À chaque génération, les deux hordes devaient se fondre par mariage intertribal mais, malgré cela, les chefs étaient incapable se se comprendre, pas plus que les gens qui composaient les hordes. Ça se passait en 1938. Les anthropologues attribuaient cela aux épidémies apportées par les Blancs durant cette période, à partir de 1930.

Malgré une langue tout à fait incompréhensible, ils avaient compris que leur intérêt se trouvait dans l’union face aux dangers de la maladie et de la forêt. Ils avaient démontré ainsi que la haine n’a pas ses origines uniquement dans l’impossibilité de se comprendre. Qui sait ce que sont devenues ces deux hordes ?...


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