Je ne vois vraiment pas ce qu’il y a d’"ironique" en cela. Bien entendu, j’aurais préféré qu’un tel travail de recherches soit entrepris par une femme, mais j’ai ressenti la nécessité de faire un premier pas. Peut-être que ça encouragera une ou des femme(s) à le faire...
Je me suis efforcé de traiter ce thème depuis "l’accouchement" (douloureux) de la langue jusqu’à nos jours, certes en laissant de côté une période de 60-70 ans sur les 121 d’existence de la langue, et j’ai bien précisé cela. J’ai déjà laissé de côté pas mal d’autres noms de la période Chiriaev, car l’article devenait déjà long et risquait d’être refusé. Il y aurait matière à un gros livre sur ce thème durant toute l’histoire de la langue. Traiter la période de 1933 à, disons, 1990-2000, aurait demandé la consultation de trop de collections de revues auxquelles je n’ai pas accès et qui n’existent que sur papier. Trop peu d’anciens documents existent sous forme électronique et réticulaire. Les publications que j’ai chez moi représentent déjà des dizaines de milliers de pages, dont celles d’Heroldo de Esperanto sous la période d’Ada Fighiera-Sikorska. Donc un travail monumental. Je considère que l’on est très redevable à Chiriaev de cette encyclopédie de l’espéranto (dont il existe une version corrigible et actualisable sur http://eo.wikipedia.org/wiki/Enciklopedio_de_Esperanto ).
Donc, qu’attendent ceux qui trouvent à redire pour prendre leur numériseur et faire des versions électroniques et réticulaires de tant de publications ? Pour établir des bibliographies, pour référencer des articles de toutes les périodes afin que leur accès soit quasi immédiat pour les chercheurs et les historiens ? Pour créer des bases de données ? J’en ai moi-même énormément ressenti le besoin lorsque j’ai travaillé, avec René Centassi, sur la biographie de Zamenhof.
Pour ce qui est de Franko Luin, je l’ai rencontré plusieurs fois en Suède et j’ai eu quelques échanges d’informtions et d’idées avec lui. Il a créé Kiosken, http://www.esperanto.se/kiosken/eo/eu/fr (qui donne accès à des médias de nombreux pays mais qui semble ne plus marcher si bien depuis sa disparition), un site de téléchargement de livres gratuits en espéranto http://esperantujo.org/eLibrejo , un service de nouvelles : http://esperantujo.org/ sur lequel je découvre ce matin que Marjorie Boulton, citée dans mon article, a accepté d’être proposée pour le prix Nobel. Un gars discret mais efficace. Son fils Janko s’y consacre moins, mais c’est peut-être sa vie professionnelle qui l’empêche de faire autant que son père (?)...