Vous faites une excellente analyse sur les mots mais elle ne serait pas tout a fait complète sans un petit scan du personnel du monde juridique et de la mode "un coupable à tout prix".
En effet, que la presse s’empare de "présumés" pédomeurtritueursdevieillesdames pour faire du chou n’est pas le fond du problème.
Derrière la procédure, il y a des gens procureurs, magistrats instructeurs et de chaise, qui pourraient faire leur travail consciencieusement et sans parti pris (ils ont de la bouteille, ils ont des années d’études, ils ont des collègues, des bibliothèques, les cours de criminologie, de doctrine du droit etc...) mais qui ont manifestement des comportements accusateurs, car c’est infiniment plus facile et nettement à la mode. Loin de dire ce qui est juste, la Justice, et son personnel, est devenue une usine à condamner. Un dossier, un numéro, une peine. Au suivant... A quand la tarification à l’acte comme dans les hopitaux ?
Ne parle-t-on pas, d’ailleurs, d’une peine "exemplaire pour untel ? Et qui en parle ? Le journal de la PQR ? Non, c’est le procureur lui-même. Mais une peine n’a pas à être exemplaire. Non seulement cela ne sert à rien mais c’est profondément illégal puisque c’est le résultat d’une justice d’exception. Or, à part le Président de la République et les soldats, les autres citoyens ne relèvent (pas encore) d’aucune ustice d’exception.
J’imagine (je présume) la détresse de certains juges qui tentent malgré tout de juger en leur conscience et au nom du Peuple Français, et qui doivent faire face à une sorte de racaille de l’accusation élevée au grade d’un dogme de protection de la veuve et de l’orphelin.
Aussi loin que l’on poussera la sémantique (je crois que ca s’appelle comme ca) du présumé innocent, aussi loin que l’on établira aussi des contre pouvoirs (et là c’est pas le chemin que prend Richadi Dita), si des sauvageons habitent la maison justice, elle finira toujours par s’écrouler, ou au mimimum se fissurer.
Car il reste en chaque homme ou femme censé être impartial, ce formidable sentiment de vouloir faire justice (et non pas rendre justice), d’être investi d’une mission divine de sauver le monde... au mépris de toute justice et de toute précaution d’innocence. C’est arrivé, entre autres, au Juge Burgaud, c’est ce qui pend au nez du Procureur de Montgolfier, devenir Zorro le vengeur masqué.