@ Dalat 1945,
Désolé cher confrère, mais le latin s’accomode mal d’approximations : nous avons ici un futur (facio, feci, factum), ce qui change quelque peu le sens de votre phrase.
""Ut sementem feceris, ita metes" disaient les Romains (comme tu fais la semence, tu fais la moisson - pour les non latinistes)."
Il fallait donc traduire : "Comme tu auras fait les semailles, tu récolteras." L’expression est d’ailleurs de Cicéron lui-même ("L’Orateur".) Il s’agit donc d’une formule de mise en garde et non de regret.
Tout ceci pour vous dire que le latin, je m’en fous totalement, en étant rempli jusqu’aux yeux et n’en ayant pas l’utilité !
En revanche, votre phrase "On peut remercier les gauchistes de tout poil !" montre à l’évidence que vous n’avez rien compris aux changements qui se sont opérés dans l’Educatrion Nationale, depuis 1963 ! Et en 1963, la gauche n’était pas au pouvoir, en la personne de M. Christian Fouchet, ministre de l’Education Nationale ! Pas davantage sous M. René Haby, le génial inventeur du "Collège Unique" et de la théorie des patates expliquées à des enfants de CE1.
Les gauchistes, dites-vous ! Mais qui a décrété qu’il n’y avait pas d’élèves faibles, mais uniquement des incompris, des enfants "à problèmes" ? Oui, je crois que vous avez deviné. Le problème vient de très loin, et même bien avant 1968 ! Alors, abstenez-vous de désigner comme responsable une fraction du corps enseignant : le problème vient "d’ "en haut", de ces ministres, aidés de pédagogos, qui vous pondent de grandes théories et une réforme tous les deux ans. Voilà où est le problème de l’école : elle ne doit plus dispenser des savoirs et encore moins les transmettre (horribile auditu !). Elle n’est plus là que pour "éveiller les petits des hommes", en faire des "citoyens", le tout, si possible sans aucun effort. Et si d’aventure un élève est "en difficulté", ce n’est pas qu’il soit stupide, qu’il ne comprenne pas ce qu’on lui explique ! Cette attitude est à bannir, inconstructive, archaïque ! Si l’élève ne comprend pas, c’est le maître qui est mauvais. Voilà le principe suprême de notre institution scolaire : culpabiliser l’enseignant qui ne tire pas d’affaire les 30 "apprenants" qu’il a devant lui ! Un super héros.
L’enseignant a donc déjà un lourd fardeau à porter. En fait, tous les péchés de notre civilisation, ce qui est déjà très lourd et tout enseignant n’est pas forcément taillé dans l’étoffe des héros. Et si jamais il est débordé par le bordel ambiant créé de toutes pièces par les pédagogos, c’est qu’il est encore plus mauvais qu’on le supposait. Qu’il se débrouille seul ! Mais à bien y regarder, l’école ne serait-elle pas à l’image d’une société qui ne sait plus quoi faire pour se sortir de ses problèmes et de ses contradictions et qui rejette sur l’autre la responsabilité de ses échecs ? Ce que subissent les enseigants aujourd’hui, toute la société le subira demain, mais ce n’est pas grave, on connaît déjà le coupable : c’est la faute de cette espèce de gauchiste mal fringué bien que royalement payé qui passe plus de la moitié de son temps en vacances et qui a la sécurité de l’emploi. Vous avez dit "sécurité" ?