J’ai lu votre référence et le 406 avec intérêt mais je vous trouve un peu manichéen. A vous lire on al’impression qu’il y a une autorité supra-naturelle qui a manigancé tout le système. Je crois plus en divers opportunismes qui par moment se combinent et par moment s’opposent. Vous mettez la rupture à 1982. Cette date correspond à l’arrivée de Ronald Reagan et la nouvelle politique dite néo-libérale. Encore un mot fourre-tout. Le néo-libéralisme de Reagan est celui de Georges Gilder décrit dans son livre "Richesse et pauvreté". Il a été ignomineusement déformé pour arriver à ce que nous avons aujourd’hui.
L’idée de donner du crédit à partir de rien n’est en soi pas mauvaise. Ce n’est que la version moderne de Ford qui disait qu’il fallait bien payer ses ouvriers s’il voulait vendre ses autos. C’est le principe du jeu de Monopoly ou tout nouveau joueur qui arrive reçoit de la banque un pécule de départ sans lequel il n’y aurait pas de jeu du tout.
Il me semble que vous minimisez l’effet de la saturation des marchés et de la croissance infinie. La parabole de la bicyclette est excellente. Je me souviens en 74 de Giscard qui a séparé les téléphones des postes en vue de son expansion autonome. A l’époque il y avait trés peu de gens qui avaient le téléphone et nous étions en retard sur l"Allemagne. Aujourd’hui le marché est complètement saturé. Il en est de-même pour les autoroutes, la télévision, les chaînes stéréo, le train et beaucoup d’autres choses. L’économie mirroir dont vous parlez était une avance sur l’économie réelle. A partir du moment où il n’y a plus de place à l’expansion de l’économie réelle, l’économie miroir continue sur sa lancée dans l’imaginaire et l’interstellaire. Cette expansion infinie est provisoirement satisfaite avec la mondialisation au prix de dégâts collatéraux terribles. Cela ne va pas durer et nous obligera à remettre à plat l’équation niveau de vie-crédit-productivité-expansion.