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Accueil du site > Tribune Libre > Dominique Strauss-Kahn : « la BCE est surpuissante et n’a pas de (...)

Dominique Strauss-Kahn : « la BCE est surpuissante et n’a pas de contrepoids politique » : Commentaire

Je viens de lire l’interview ci-dessous du patron du FMI, M. Dominique Strauss-Kahn et elle m’inspire tellement que je n’ai pas pu m’empêcher de donner mon avis point par point.

(Extraits de l’article Dominique Strauss-Kahn : "la BCE est surpuissante et n’a pas de contrepoids politique" publié dans Le Monde le 03/03/2008 en italique).

Tout d’abord laissez-moi vous féliciter : bravo Monsieur ! Car après avoir claironné il y a un mois tout juste que la crise des subprimes n’était somme toute qu’une turbulence passagère, votre leçon d’économie me laisse sans voix tant elle est si merveilleusement consensuelle et pleine de non-sens.

(Le Monde) Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI) depuis le 1er novembre 2007, a achevé, le 2 mars, un voyage en Afrique, où l’inflation fait plus de dégâts qu’en Europe. Pour lutter contre ce fléau, il préconise une augmentation des surfaces cultivées, une réduction des taxes sur les produits de base et des subventions temporaires. Une première pour le FMI.

En France, l’inflation à +2,8 % suscite un vif débat sur le contrôle les prix. Au Burkina Faso, elle aurait atteint 67 % en deux mois et a provoqué des émeutes, le 28 février. Pourquoi ce retour global de la hausse des prix ?

Il faut comprendre ce qui s’est passé. L’inflation est partie de la hausse des prix de l’énergie, poussée par une demande de plus en plus forte des pays émergents alors que la production de pétrole peine à suivre. On peut penser que le ralentissement économique en cours amorcera une baisse des prix du pétrole ; le FMI ne prévoit pas d’explosion du prix du baril.

Sur la demande de plus en plus forte du pétrole, petit détour du circuit classique du cercle de production/consommation d’un pays comme le Burkina Faso dont Monsieur parle plus bas : le Burkina Faso est le premier producteur de coton d’Afrique. Le coton est une culture d’exportation dont la culture est largement encouragée par le FMI... Pourquoi ? Pour fournir de la matière première peu chère dont le prix sera négocié sur une bourse spécialisée basée à New York. Lorsque les cours ne sont pas entretenus artificiellement aux profits de quatre ou cinq grandes multinationales qui spéculent dessus, le prix est influencé par l’offre et la demande classique. Ce coton du Burkina Faso sera ensuite acheté par les pays asiatiques qui, en vertu du modèle de taylorisation propre à la théorie libérale dominante actuelle, sera travaillé dans les ateliers du monde chinois, avant d’être revendu en Europe, ou avec des vêtements d’occasion européens échouant finalement dans les pays africains, dont le Burkina Faso. Comme circuit économisant l’énergie, on a connu mieux... Le Burkina Faso pourrait fabriquer lui-même ses tee-shirts en coton diront les gens sensés !? Non justement le FMI et la Banque mondiale préfèrent encourager l’exportation de matière brute au détriment de la mise en place d’une industrie secondaire... Logique n’est-ce pas !? Sans doute que non, mais très logique financièrement pour les multinationales qui contrôlent la production de coton en Afrique et fournissent d’ailleurs les OGM et intrants (engrais et pesticides) pour cultiver ces cultures.

Et ce n’est pas le soi-disant ralentissement économique qui générera une baisse sensible des prix du pétrole, car son prix est doublement indexé sur la spéculation et sa raréfaction... et grande chance pour les écolos, moins pour les autres, la production de pétrole ne sera pas infinie, et en tout cas elle est constante avec une demande qui ne baissera pas à mesure que les pays s’industrialisent...

(Le Monde) La deuxième cause de cette inflation est d’origine agricole. L’offre a été réduite par des phénomènes naturels, comme la sécheresse de 2007. Dans le même temps, la production a été rendue plus onéreuse en raison de la hausse des coûts de l’énergie et des engrais. On a aussi constaté une propension à consommer plus de produits alimentaires en Chine et en Inde, et l’on ne peut que s’en réjouir ! Et puis, il y a eu la ruée sur les biocarburants, qui représentent la moitié de la croissance de la demande de maïs et de soja.

Ces pressions ont provoqué une inflation forte qui atteint, dans les pays du Sahel, un taux à deux chiffres. Je ne suis pas surpris qu’il y ait des réactions dans les pays développés, et plus encore dans les pays pauvres où la survie des populations est en question.

L’offre a été réduite par des phénomènes naturels, comme la sécheresse de 2007. Eh oui si les sécheresses étaient des phénomènes naturels voici encore pas longtemps de cela, il semblerait que le réchauffement climatique soit moins naturel que vous pourriez le penser, et les sécheresses plus fréquentes, de quoi s’inquiéter en effet sur le phénomène d’inflation des matières premières...

Et la production rendue plus onéreuse par la hausse des coûts de l’énergie et des engrais. Sur les engrais tous les producteurs s’approvisionnent auprès de la poignée de multinationales oligopolistiques qui leur vendent les semences, dont les OGM, et les prix ne vont généralement pas dans le sens de la baisse lorsqu’il n’y a plus de concurrence réelle... Leçon économique élémentaire. Et pourtant qui a encouragé ces concentrations sinon les politiques zélées des théoriciens de la mondialisation du FMI et de la Banque mondiale !?

Et le resserrement du crédit au niveau mondial et donc la baisse des liquidités sur fond d’effondrement du dollar, monnaie de cotation des ressources d’exportation de ces pays n’ont pas fini de leur faire supporter le poids de l’inflation. Explications : si le dollar baisse, les cultures d’exportation, par exemple le coton du Burkina Faso rapportent moins aux producteurs locaux, qui sont obligés de payer plus cher des produits alimentaires importés d’Asie ou d’Europe, où les monnaies sont plus chères...

Que faire ?

(Le Monde) A long terme, développer les surfaces agricoles. Dans certains pays comme le Nigeria, jadis exportateur de produits agricoles, mais qui les a délaissés au profit du seul pétrole, il faut réfléchir à une nouvelle diversification dans l’agriculture.

A court terme, il faut éviter deux écueils : le contrôle des prix qui oblige à vendre sur la base d’un faux prix, ce qui décourage les producteurs quand il faudrait les inciter à produire ; le credo selon lequel on pourrait lutter contre des hausses de prix de ce type uniquement par une politique monétaire restrictive.

C’est ça, évitons l’écueil du contrôle des prix, par exemple vendre plus cher en produisant un peu moins, ce qui réduirait d’autant l’offre et ferait remonter les prix... et permettrait aux producteurs burkinabés de gagner un peu plus d’argent ! Tout en diversifiant leurs productions agricoles vers des cultures vivrières ou l’élevage, et leur permettrait d’abord d’être moins dépendants des engrais, semences et intrants inflationnistes des multinationales et d’éviter d’acheter du lait en poudre d’importation par exemple (voir ci-dessous). Logique !?

(Le Monde) En revanche, les gouvernements peuvent accepter des pertes de recettes temporaires pour rendre la situation plus supportable. Par exemple, le Burkina Faso a suspendu, le 27 février, les droits de douane sur le riz et le lait en poudre. Quant aux pays développés, ils peuvent créer un impôt "flottant" sur les hydrocarbures pour que l’Etat ne contribue pas à augmenter leur prix par sa fiscalité.

La subvention peut même être légitime en période de crise : le FMI a conseillé au gouvernement sénégalais d’accorder des subventions pour le riz et de créer un filet de sécurité alimentaire en faveur des plus pauvres. Mais accorder des subventions, c’est sacrifier le futur au présent, parce que c’est autant de moins pour l’investissement.

C’est quand même incroyable que ces pays soient ainsi contraints de réduire leurs droits de douane avec toutes les rentrées en moins générées pour le pays pour pouvoir corriger les excès d’un système que Monsieur ne dénonce même pas... Evidemment, il est au coeur de ce gâchis. Et sur le fait d’accorder des subventions, quand on connaît l’importance qu’elles représentent pour la France uniquement (50 % du budget de la PAC), ça serait risible si la situation dans ces pays n’était pas dramatique !!? Chapeau Monsieur le directeur.

Peut-on corriger le désordre monétaire actuel ?

(Le Monde) Nous observons de grandes distorsions entre les monnaies. Le yuan et le yen sont sous-évalués, l’euro est surévalué et le dollar est entre les deux. Nous alertons les gouvernements pour qu’ils corrigent ces déséquilibres, et nous voyons avec plaisir que les autorités chinoises acceptent progressivement un taux de change plus réaliste, dans leur propre intérêt. Mais le retour à l’équilibre ne relève pas d’une seule monnaie.

Le problème de l’euro est que la Banque centrale européenne (BCE), qui fait bien son travail pour contenir l’inflation, est surpuissante : elle n’a pas de contre-poids politique en la personne d’un vrai ministre européen des Finances qui serait en charge de la croissance.

Ah la sacro-sainte croissance, ça faisait longtemps... pour la BCE aussi d’ailleurs, il semblerait que Monsieur veuille ici faire plaisir à ses mécènes, les Etats-Unis et Sarkozy. Il est vrai que depuis que la BCE a refusé d’aller dans le sens de la Fed elle est pas mal critiquée de l’autre côté de l’Altlantique ! Refuser de payer les erreurs des autres c’est une réaction plutôt logique quand on est celui qui n’a pas commis l’erreur... C’est peut-être pour ça d’ailleurs qu’il y a des émeutes au Burkina Faso en ce moment...

Pourquoi avez-vous préconisé une relance budgétaire mondiale ?

(Le Monde) La situation est sérieuse. Si la crise des subprimes et les difficultés potentielles des réassureurs américains contaminent encore plus gravement l’économie réelle en faisant chuter la confiance et la consommation aux Etats-Unis, tous les pays du monde en feront les frais. Une première ligne de défense a été mise en place par la Réserve fédérale américaine et la BCE : elles ont apporté des liquidités pour éviter une crise. Je propose une deuxième ligne de défense : les pays qui ont des finances publiques saines pourraient favoriser et décider la mise en place de stimulations budgétaires, au moment opportun et de façon ciblée et temporaire.

Ah enfin on reconnaît que la situation est grave..., pardon sérieuse, ça passe mieux !?

Quels sont les pays qui pourraient participer à une telle relance ?

(Le Monde) L’Inde a dit y être prête. La Chine, qui mise de plus en plus sur sa consommation intérieure et moins sur ses exportations et les Etats pétroliers, bien sûr. Le FMI a calculé que les pays ayant les moyens de cet effort représentaient entre 20 % et 25 % de la richesse mondiale. Avec le plan de relance de 153 milliards de dollars (100 milliards d’euros) décidé par les Etats-Unis, cette stimulation pourrait concerner près de la moitié de la planète. Aux crises mondiales qu’entraîne la mondialisation, il faut des réponses planétaires.

On s’étonne de ma proposition, car on persiste à voir dans le FMI un organisme qui ne prêche que des sacrifices. Notre approbation des subventions au Sénégal - ce n’est pas une première - et ce projet de stimulation mondiale prouvent que le FMI ne demande pas systématiquement de se serrer la ceinture !

Bravo !!! 153 milliards de $, soit 100 milliards d’€ (bientôt 75 si ça continue comme ça...) évidemment il fallait y penser !!? Combien représente le montant des échanges mondiaux déjà, 10, 100, 1000 fois plus... ? Combien de dizaine de milliers de milliards de dollars uniquement pour la dette américaine déjà ???

Eh oui, je m’étonne de vos propositions... mais pour être honnête plus vraiment en fait !

David Carayol
Membre de Newropeans
www.newropeans.eu

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27 réactions à cet article    


  • marc berger marc berger 5 mars 2008 11:35

    Excellente analyse, j’ai vraiment apprécié votre point de vue. Je tiens à rappeller l’ouvrage , que dis je la bible que tout le monde devrait avoir lu de Jean Baudrillard "La société de consommation" et qui permet de vraiment mieux comprendre en quoi la course à la croissance , à la consommation etc... n’est que pure illusion.


    • Forest Ent Forest Ent 5 mars 2008 11:44

      Cette déclaration s’inscrit harmonieusement dans une longue lignée, dont j’ai rappellé là :

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=34406

      les derniers sketches. Le FMI a été l’organisme monétariste et ultralibéral de référence. Le fait de le voir appeller à une relance keynésienne n’est pas anodin. Cela signifie :

      - qu’il admet que la croissance des pays émergents ne suffira pas à éviter le désastre, donc que la théorie du découplage a foiré, donc que tout ce qu’il nous bassine depuis 30 ans sur les vertus de la mondialisation était totalement pipeau,

      - qu’il considère que le naufrage du dollar est un moindre mal que la déflation des actifs financiers et donc la ruine de certaines banques,

      - qu’en conséquence il va être tenté de faire payer au plus de monde possible la facture du dollar. Après la privatisation des bénéfices, il faut maintenant se préparer à la nationalisation des pertes.


      • Yves Rosenbaum Yves Rosenbaum 5 mars 2008 13:41

        Slt Forest. Qu’entends-tu exactement par "la nationalisation des pertes ? "

        @ l’auteur

        Merci pour cet article, en en particulier pour la description très instructive de la chaîne de production du coton au départ du Burkina Faso.


      • Forest Ent Forest Ent 5 mars 2008 19:59

        @ Yves

        Je pense qu’il va y avoir une forte pression sur la fed et l’administration US pour ne pas laisser couler les banques, et garantir (aux frais du contribuable US) les créances douteuses. Cf le dernier discours de Bernanke, assez clair là-dessus.


      • Yves Rosenbaum Yves Rosenbaum 5 mars 2008 20:51

        Une sorte de scénario à la "Northern Rock" généralisé en quelque sorte... avec l’appui des fonds souverains - autre forme de nationalisation des dégâts dans ce cas, mais pour les populations des pays émergents ou en voie de développement cette fois. C’est crédible, et même probable. En fait, à y réfléchir, la crise des " subprime " va devenir la première crise financière intégralement mondialisée de l’histoire...


      • Forest Ent Forest Ent 6 mars 2008 00:06

        La crise des " subprime " va devenir la première crise financière intégralement mondialisée de l’histoire

        Tout à fait. Elle a ça en plus de 1929, ainsi que les produits dérivés.

        Deux formes de spoliation vont s’opposer entre elles : l’inflation et la déflation. Côté inflation, l’effondrement du dollar va spolier ceux qui en possèdent, en particulier parce qu’ils ont exporté dans cette monnaie, et les détenteurs de titres financiers libellés en dollars. Côté déflation, l’insolvabilité va spolier les détenteurs de créances et de titres économiques basés sur la croissance.

        Comme la dette US n’est pas remboursable, il faut soit qu’elle perde de sa valeur (effondrement du dollar et hyper-inflation) ou bien qu’elle ne soit pas remboursée (effondrement de la valeur des actifs, hyper-déflation et faillite des établissements de crédit).

        La seconde fâche beaucoup les riches. Ils vont donc faire pression pour que la dette continue. Comme ni les ménages ni les entreprises ne veulent plus s’endetter, que reste-t-il ? Nationaliser les dettes insolvables ...

        Entre hyper-stagflation et hyper-déflation, le sujet est actuellement très controversé entre les économistes. Je dois dire que je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Les arguments des hyper-déflationnistes me semblent toutefois un peu plus convaincants.

        La difficulté est que ce n’est pas le gouvernement US qui va arbitrer : c’est le reste du monde, en décidant ou pas de garder ses dollars. Il y a une semaine, la banque du Vietnam a refusé d’acheter des dollars.


      • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 6 mars 2008 05:37

        Il y a aussi le salut par le pur bonheur. On remet la BCE sous pouvoir politique, on fait tourner la presse à billet et on distribue du "pouvoir d’achat " en euros - n’ai-je pas entendu cette promesse quelque part - jusqu’à ce qu’une inflation "raisonnable" rétablisse la parité avec le dollar. On donne ainsi l’absolution aux USA pour leurs fredaines belliqueuses, on fait vraiment plaisir à lambda en Europe, on peut reconnaitre formellement que le véritable étalon est devenu le pétrole - en fait le MTEP - et on passe un grosse partie de la facture à ceux qui ont joué sur le monétaire, come les Chinois... Evidemment, il y aurait quelques formalités politiques dont il faudrait s’acquitter...

         

        Pierre JC Allard


      • Francis, agnotologue JL 5 mars 2008 11:46

         

        Bonjour, votre article est probablement pertinent, voire intéressant. Mais avant de le lire j’aimerais que vous éclaircissiez un point, vous écrivez : ""En France, l’inflation à +2,8 % suscite un vif débat sur le contrôle les prix.""

        Je ne crois pas que les salaires aient augmenté de 2.8% récemment. L’inflation n’est-ce pas l’augmentation des prix ET des revenus ? Si seuls les prix augmentent, mais pas les revenus, ne devrait-on pas parler de baisse du pouvoir d’achat ?

        Ne faudrait-il pas distinguer deux indicateurs : la hausse des prix, la variation du pouvoir d’achat. ?


        • wiztricks 5 mars 2008 19:14

          Ca se fait en deux temps comme l’effet kiss cool.

          D’abord les prix augmentent. Le pouvoir d’achat baisse et nous avons de plus en plus de revendications pour que soient augmentés les salaires ou des mécanismes qui vont augmenter les minima sociaux pour prendre en compte cette inflation côté "prix".

          Ceci dit, les perspectives de croissance étant ce qu’elles sont, cela ne donne pas beaucoup de latitude pour les augmentations de salaires. Ceci dit, le partage du gateau entre le capital et les salariés est une question de rapports de forces... du nombre de gens en grèves, dans les rues, ou sans en arriver à ces extrémités qui prennent la décision de s’encarter dans une organisation syndicale.

          - W

           


        • Le péripate Le péripate 5 mars 2008 11:48

          Rappelons que la dette est le garrot qui contraint les pays du sud à produire pour l’exportation afin de payer...les intérêts.

          Et cette dette provient des "judicieux" conseils de même FMI, qui a poussé à la "modernisation".

          Abolir cette dette ne bouleversera pas la finance mondiale, qui en a vu des vertes et des pas mûres. Et permettrait à ces pays de relocaliser leur économie.


          • jako jako 5 mars 2008 12:14

            Ce sont exactement les termes de Jean Ziegler en évoquant le film "we feed the world" il y a 2 semaines sur FI


          • jako jako 5 mars 2008 12:27

            www.la-bas.org/article.php3 le lien vers cette émission à écouter et re-re-re écouter


          • Yves Rosenbaum Yves Rosenbaum 5 mars 2008 13:27

            @ Péripate

            Tout-à-fait d’accord avec vous. « Point n’est besoin de mitrailleuses, de napalm, de blindés pour asservir et soumettre les peuples. La dette, aujourd’hui, fait l’affaire » Jean Ziegler, L’Empire de la Honte

            http://www.contre-pouvoir.be/content/domination/domi_det.php

             


          • Nobody knows me Nobody knows me 5 mars 2008 17:23

            Merci pour l’article et les liens aux commentateurs.

            Fort intéressant.


          • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 8 mars 2008 19:21

             Bien d’accord avec vous, mais toujours se souvenir que la gouvernance s’exprime selon l’un de deux modèles. Les ordres sont liés a des promesses de récompenses ou à des menaces de châtiments. Le second mène è une forme d’esclavage, le premier - qu’a choisi le néolibéralisme et qui s’est avéré bien plus performant ! - n’est efficace que s’il y a insatisfaction. Maintenir l’insatisfaction, c’est gérer une pauvreté. Cette pauvreté VOULUE et mal gérée est l’abomination du système capitaliste, mais il ne faut pas penser qu’elle est pure méchanceté. Il faut aussi comprendre les alternatives. Tout ça est expliqué dans ce texte et les suivants 

             

            Pierre JC Allard


          • Internaute Internaute 5 mars 2008 16:42

            C’est incroyable qu’un dirigeant du FMI puisse parler ainsi. Apparemment DSK n’est jamais sorti de sa Rolls-Royce et n’a jamais compris comment fonctionne un pays du tiers monde.

            67% d’inflation en 2 mois ne seraient dus qu’à une hausse des matière premières et du pétrole ? Qui va y croire ?

             

            L’inflation galopante des pays du tiers monde vient essentiellement d’une politique clientéliste et démagogique de leurs gouvernants. Les candidats promettent monts et merveilles sans que l’Etat ait le moindre sous pour les payer. Résultat il fait fonctionner la planche à billet à la vitesse V. Le principe est simple. On signe un contrat pour construire 10.000 logements pour les pauvres. Le contrat est à prix fixe. Comme on ne peut pas le payer, au bout d’un an on dévalue de 50% ce qui a pour effet de diviser par deux les engagements de l’Etat. La richesse interne produite est sans effet sur les dégâts causés par les démagogues. Au Vénézuéla par exemple, le dollar valait 3,30 bolivars sous Perez Jimenez, un militaire qui a tout fait dans le pays dans les années 60. Jusque dans les années 80, il était à 4,30. L’arrivée de la mane pétrolière n’a rien fait pour améliorer les choses. Il n’a fait que dégrindoler de plus en plus, l’inflation maximale ayant été atteinte par Carlos Andrez Peres, membre de l’Internationale Socialiste, où l’on a atteint 60% de dévaluation en un an au début des années 90. Maintenant il faut 2.650 bolivars pour un dollar (lui-même dévalué) au taux officiel et le double au taux réel.

            Tout ceci pour montrer que la gabegie économique n’a pas grand chose à voir avec la richesse ou la pauvreté du pays mais principalement avec l’incompétence des dirigeants. C’est cela le principal fléau, pas la hausse du pétrole ou du soja.


            • Francis, agnotologue JL 5 mars 2008 19:12

              Inflation = hausse des prix ET des salaires. Cet articles et les commentaires qui amalgament inflation et hausse des prix est pour le moins douteux, pour ne pas dire davantage, désolé. 

              Internaute en rajoute : ""L’inflation galopante des pays du tiers monde..."

              Mais ça gène qui, l’inflation des pays du tiers monde ? Ceux qui n’ont pas d’argent, ou ceux qui craignent qu’avec encore moins que rien les pauvres vont mettre le feu à leurs propriétés ? Soyons sérieux, l’inflation dans les pays du tiers monde c’est une piqûre de moustique sur une jambe de bois, et dans les pays riches, ça gène les financiers parce que c’est synonyme de perte de valmeur de la monnaie.

              Et dans les pays riches, ça gène ceux qui ont des titres, des comptes en banque, des bas de laine, ceux qui spéculent, ou bien ceux qui ne vivent que leur travail dont la rémunération suit la hausse desprix ? Croyez-vous que la BCE lutterait obstinément pour protéger les travailleurs pendant que toutes les politiques européennes s’attachent à faire baisser le coût du travail ?

               

               


              • Internaute Internaute 6 mars 2008 08:31

                Contrairement à ce que vous pensez, les pauvres patissent bien plus que les riches de l’inflation car ils sont plus proche du zéro. L’inflation dévalorise l’épargne et les biens de la classe moyenne et écrase celle d’en dessous. Ceux qui ont mis de côté pendant un certain temps pour s’acheter une auto s’apperçoivent que leur économies ne leur permettront jamais de changer leur vieille guimbarde. Les salaires suivent les hausses des prix mais avec toujours six mois ou un an de retard. Les petits commerces sont obligés de réinjecter toujours plus d’argent frais dans leur boutique car ils achètent leur nouveau stock à un prix supérieur à leur prix de vente ancien. Les seuls qui en profitent sont ceux en début de chaîne. Ceux qui reçoivent de la monnaie de singe alors que le reste de l’économie n’a pas encore intégré l’inflation monétaire et qui sont donc les nouveaux riches du système.

                La preuve évidente est la chute du niveau de vie des pays à forte inflation et sa remontée lorsqu’un gouvernement un peu moins vénal gère sainement le pays. Exemple, le Brésil.


              • Francis, agnotologue JL 6 mars 2008 10:16

                 

                Internaute, pendant les 30 glorieuses il y avait une inflation à deux chiffres et jamais les français n’ont connu une si spectaculaire élévation de leur niveau de vie.

                C’est une sottise de dire comme vous : ""Ceux qui ont mis de côté pendant un certain temps pour s’acheter une auto s’apperçoivent que leur économies ne leur permettront jamais de changer leur vieille guimbarde"" puisque la plupart des gens achètent leur voitures à crédit. C’est encore plus vrai des logements, et d’ailleurs, voyez la crise des subprimes. L’inflation est bel et bien la hantise des prêteurs et des usuriers.

                Par ailleurs, c’est à l’auteur que j’ai posé cette question, rapport à son article. Si vous aussi vous voulez faire prendre aux lecteurs des vessies pour des lanternes, écrivez donc votre article.


              • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 8 mars 2008 19:30

                 @ Internaute. Désolé, mais c’est Inexact. Le pauvres souffrent toujours plus que les riches, avec ou sans inflation, mais il est clair que celle enlève a tous au prorata de leurs avoirs financiers et donc qu’elle retire plus des riches. En fait, un une inflation bien contrôlée est un excellent outil de redistribution de la richesse. Devinez qui ne veut pas qu’on l’utilise..

                Pierre JC Allard


              • Internaute Internaute 9 mars 2008 10:21

                J’ai lu votre référence et le 406 avec intérêt mais je vous trouve un peu manichéen. A vous lire on al’impression qu’il y a une autorité supra-naturelle qui a manigancé tout le système. Je crois plus en divers opportunismes qui par moment se combinent et par moment s’opposent. Vous mettez la rupture à 1982. Cette date correspond à l’arrivée de Ronald Reagan et la nouvelle politique dite néo-libérale. Encore un mot fourre-tout. Le néo-libéralisme de Reagan est celui de Georges Gilder décrit dans son livre "Richesse et pauvreté". Il a été ignomineusement déformé pour arriver à ce que nous avons aujourd’hui.

                L’idée de donner du crédit à partir de rien n’est en soi pas mauvaise. Ce n’est que la version moderne de Ford qui disait qu’il fallait bien payer ses ouvriers s’il voulait vendre ses autos. C’est le principe du jeu de Monopoly ou tout nouveau joueur qui arrive reçoit de la banque un pécule de départ sans lequel il n’y aurait pas de jeu du tout.

                Il me semble que vous minimisez l’effet de la saturation des marchés et de la croissance infinie. La parabole de la bicyclette est excellente. Je me souviens en 74 de Giscard qui a séparé les téléphones des postes en vue de son expansion autonome. A l’époque il y avait trés peu de gens qui avaient le téléphone et nous étions en retard sur l"Allemagne. Aujourd’hui le marché est complètement saturé. Il en est de-même pour les autoroutes, la télévision, les chaînes stéréo, le train et beaucoup d’autres choses. L’économie mirroir dont vous parlez était une avance sur l’économie réelle. A partir du moment où il n’y a plus de place à l’expansion de l’économie réelle, l’économie miroir continue sur sa lancée dans l’imaginaire et l’interstellaire. Cette expansion infinie est provisoirement satisfaite avec la mondialisation au prix de dégâts collatéraux terribles. Cela ne va pas durer et nous obligera à remettre à plat l’équation niveau de vie-crédit-productivité-expansion.

                 


              • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 9 mars 2008 19:22

                 @ Internaute :  "vous minimisez l’effet de la saturation des marchés et de la croissance infinie" Ciel Non ! C’est la thèse que je défend. Le 706 , c’est juste l’une pattes de l’éléphant... Votre exemple même d’une plongée dans l’imaginaire est le sujet d’un de mes articles 

                PJCA


              • Francis, agnotologue JL 10 mars 2008 10:11

                @ PJCA et aussi Internaute, sur le fait de savoir qui des pauvres ou des riches souffrent le plus de l’inflation : les pauvres dont le pouvoir d’achat est déjà au ras des pâquerettes ne peuvent supporter longtemps une diminution de ce pouvoir d’achat. Et comme ils sont nombreux, leur exaspération met en danger l’ordre établi, de sorte que l’indexation des bas revenus sur les prix est incontournable si l’on veut éviter des catastrophes. Que diraient les propriétaires si leurs locataires ne pouvaient plus payer leurs loyers ?

                Et c’est pourquoi le problème de l’inflation est le problème des rapports entre créanciers et débiteurs, contrairement à ce qu’affirme inlassablement la pensée unique.


              • wiztricks 5 mars 2008 19:38

                Article fort intéressant.

                A court terme, nous avons une énorme crise de confiance qui pourrait se traduire par une dévalorisation importante des actifs en dollars détenus dans de nombreuses places financières. Cette crise est entretenue par des perspectives de croissance assez molles, la hausse du prix du pétrole et celui des matières premières alimentaires - aggravés par la sécheresse dans certaines région.

                Un petit peu plus loin, nous projetons une augmentation de 50% de la population mondiale dans les 30 a 40 années qui viennent. Cela ne va pas se passer sans créer de nombreuses tensions. Il nous faudra produire plus et plus intelligement : c’est loin d’être gagné.

                Je trouve interressant que DSK, en tant que représentant du FMI, s’attache à essayer de coordonner un peu les politiques économiques des différents pays afin de réduire l’impact de la période difficile qui se confirme. C’est un premier pas, j’espère qu’il sera fructueux car il faudra pouvoir resservir la soupe assez souvent.

                - W


                • Christoff_M Christoff_M 6 mars 2008 02:01

                   si certains arrètaient de spéculer avec le pétrole sous prétexte de crise, les memes qui font monter de manière artificielle le prix de l’immobilier, peut etre y aurait il plus de stabilité dans notre brave new world !!

                  Mais bien sur cela rapporterait moins aux spéculateurs !! Alors on préfère jouer avec le feu, quitte à provoquer des famines en certains endroits de la planète !! heureusement les riches et les pauvres n’habitent pas au memes endroits, et les riches font monter les prix tres haut pour s’assurer des endroits protégés....

                  le jour ou les gens seront avertis, les voitures bruleront au bon endroit, et ceux qui ont semé la misère réccolteront la tempète et les flammes qu’ils ont évité habilement jusqu’a présent, en rejetant leurs torts sur les classses inférieures !!


                  • Christoff_M Christoff_M 8 mars 2008 11:26

                     C’est marrant mr Strauss Kahn et sa Sinclair gling gling ont courru pour le prestige du poste....

                    et maintenant il se plaint du peu de pouvoir qu’il a au sommet de cette charmante institution qui endette les pays pauvres, bientot il va nous dire qu’il n’est pas responsable des mauvais résultats...

                    heureusement son "ami" de la famille sera bientot à la tete de l’Europe, à eux deux en appuyant sur tous les boutons rouges, il vont peut etre débloquer la MACHINA ECONOMICA INFERNALE....

                    En attendant c’est la pauv madame Strauss Kahn qui déprime, elle maigrit meme parait il !! elle regrette les elections française, y mangeaient mieux et y étaient plus tranquille....


                    • rodrigue 9 mars 2008 15:41

                      "Le problème de l’euro est que la Banque centrale européenne (BCE), qui fait bien son travail pour contenir l’inflation, est surpuissante : elle n’a pas de contre-poids politique en la personne d’un vrai ministre européen des Finances qui serait en charge de la croissance."

                      Encore un argument complètement hypocrite de Dominique Strauss-Kahn qui oublie de dire qu’en approuvant le traité de Maastricht comme tous les libéraux socialistes il a approuvé l’indépendance totale de la banque centrale européenne par rapport à tout pouvoir politique et que "l’existence d’un vrai ministre européen des finances" ne pourrait donc véritablement contrebalancer."

                       

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