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Commentaire de Alexeï

sur La condamnation de l'agresseur de la professeur Mme Karen Montet-Toutain racontée par le journal « Le Monde » à sa façon


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Alexeï 9 mars 2008 21:23

Quelques petites mises au point.

1. Il est clair que la professeure n’a pas demandé à être poignardée et il serait indécent de proclamer le contraire. Il a été démontré :

a. que cet élève apprenti assassin avait prémédité son geste

b. que l’administration de l’Éducation Nationale a été en dessous de tout, qu’il s’agisse de sa chef d’établissement qui a tenu a son encontre des propos insultants (avant de l’abandoner seule visiblement réjouie face à des voyous) jusqu’au ministre de Robien qui ouvrait une enquête en affirmant immédiatement que l’administration n’étit pas coupable. Le tort de la professeure réside à mon sens dans sa confiance et sa crédulité envers sa hiérarchie : vous ne pourrez me citer aucun exemple où le recours à un inspecteur ait pu sollutionner une situation. Les règles existent, elles n’ont pas besoin d’être changées : il suffit de les appliquer. Je constate malheureusement qu’elle semble ne pas avoir compris tous les enjeux de la stratégie de vulnérabilisation des professeurs que vous analysiez dans un précedent article.

2. Je demeure persuadé qu’un professeur n’a pas à être aimé de ses élèves. Mélanger l’affectif au pédagogique est dangereux voire démagogique. Combien de ces professeurs laxistes sont aimés de leurs élèves (« il ou elle est gentil(le) », « elle nous comprend »). Les relations « amicales » que vous revendiquez avec vos élèves relèvent plutôt du respect et de l’estime de ces derniers (et de certains de leurs parents) pour le travail que vous entrepreniez avec eux. C’est grâce à eux que vous avez pu mener à bien certains projets pédagogiques face à une administration dévoyée : ils vous ont témoigné (et vous témoignent encore) leur estime mais aucun n’a jamais déclaré qu’il vous aimait. D’autres n’ont pas hésité à vous injurier au seul motif que vous exigiez le respect des règles de la classe. Attention avec ce verbe aimer qui me déplait souverainement : en anglais, to like et to love renvoient à des sens différents.

3. L’attitude de la professeure envers son agresseur relève d’une attitude que l’on rencontre chez de nombreux enseignants, soit au regard d’un parcours politique ou syndical qui consiste à regarder la petite frappe comme une victime (ces fameux « élèves en difficulté »). Je me souviens il y a une dizaine d’années d’un professeur d’un collège de Nîmes menacé lors d’une comission de discipline par un délinquant qui s’était retrouvé SEUL face à ses collègues qui trouvaient toutes les excuses possibles et inimaginables à la petite frappe et au chef d’établissement qui transformait une atiitude menaçante en regard peu amène. Au risque de vous déplaire, nous nous trouvon là face à une professeure visiblement victime comme beaucop de ses collègues du syndrôme de Stockholm que vous évoquiez à juste titre dans un précédent article. Dans certains de vos précedents articles, vous parliez d’une partie à quatre partenaires : les professeurs sont souvent seuls face aux élèves, à leurs parents, à l’administration et même à leurs collègues.

Cela n’exonère en rien les responsabilités écrasantes de l’administration : je ne conteste en rien la pertincence de vos précédents articles. Nous connaissons suffisament le système de l’intérieur pour nous en convaincre. Mme Montet-Toutain me paraît être le reflet de ces professeurs conditionnés à une obéissance aveugle à l’autorité pour envisager qu’il puisse en être autrement.


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