Je trouve que les Français éprouvent toujours quelque grande peine à effacer, en particulier, l’Algérie de leur mémoire. A les entendre geindre, près d’un demi siècle après le recouvrement de l’indépendance par ce pays, on a peine à croire qu’ils tairont un jour leurs récriminations contre ceux, comme de Gaulle, qui ont compris une fois pour toutes que l’ère du colonialisme est révolue. Non pas pourtant que ces derniers aient cédé à un devoir humaniste dicté par leur seule conscience, mais simplement parce qu’ils s’étaient rendus à l’évidence, tout simplement. Eux, qui mesuraient à sa juste valeur le prix de la liberté, savaient pertinemment que, sans l’aide des USA et de l’URSS, la France elle-même, en tant que grande puissance libre et indépendante, n’aurait jamais survécu à l’étreinte mortelle qu’Hitler lui avait infligée dès la première semaine de combat de la mi-juin 1940, étreinte où la puissante armée française de 4 millions de soldats avait été brisée en miettes.
Epiloguer maintenant, sur les capacités guerrières de l’armée française, au 19è siècle, face surtout à des peuplades aussi arriérées que les Indiens d’Amérique au même moment, prête vraiment à sourire.
Les Français, qu’ils soient de gauche, de droite ou du centre, doivent se résoudre une fois pour toutes à considérer que la colonisation a vécu. La page est définitivement tournée, n’en déplaise à tous les nostalgiques de l’Algérie française, essentiellement.
Il reste enfin que ce n’est pas à la gloire de la France d’observer cet étalage de misère et de dénuement qu’apportent chez elle les Africains, colonisés d’hier. Si ces derniers en sont là justement, la preuve irréfragable est ainsi faite que la France colonisatrice d’hier n’avait songé qu’à piller leurs pays, ce que d’autres puissances comme elle continuent de faire encore aujourd’hui, et non point à y apporter quelque semblant de civilisation.