Excellent rappel d’une réflexion sur la soumission aveugle à l’autorité que les travaux de Stanley Milgram ont totalement renouvelée.
Il est étonnant que ces travaux n’aient toujours pas amorcé une révision de la relation à l’autorité. L’École les ignore superbement.
À vrai dire, cela se comprend, car c’est une nouvelle civilisation qui pourrait en naître : la civilisation de la responsabilité. Mais qui en veut ?
1- Surtout pas les "responsables" qui se déclarent toujours irresponsables même pris la main dans le sac, comme on le voit dans "l’affaire des Irlandais de Vincennes" : voyez la vidéo de Mitterrand niant l’existence des écoutes téléphoniques de l’Élysée (Je la signale en note dans un article qui paraît aujourd’hui sur AGORAVOX : "La présidente du MÉDEF, L’UIMM et Mme Ciganer-Albeniz face à l’information du silence").
2- Les subordonnés en veulent-ils davantage ? Beaucoup ne souhaitent surtout pas porter le fardeau de la responsabilité : c’est si commode de répondre comme les Kapos et les SS devant le Tribunal de Nuremberg : "Je ne suis pas responsable ! J’ai obéi aux ordres !"
J’ai moi même repris les enseignements des expériences de MILGRAM dans un article récent sur AGORAVOX : "Le suicide collectif de la secte du Temple du Peuple : une explication salutaire de Stanley Milgram", le 31 janvier dernier.
Il est aussi intéressant de s’attarder sur la méthodologie suivie par Milgram pour parvenir à une information extorquée et donc fiable, qui échappe au filtre de la conscience du sujet étudié : je m’en suis beaucoup servi dans un récent ouvrage pour étudier l’information et les médias. Paul VILLACH