Bon résumé de la situation.
Dans un mode de scrutin très défavorable au MoDem, ce parti a réussi à démontrer un attrait électoral indéniable. Le résultat final en nombre d’élus devrait être assez satisfaisant, ce qui est bien sûr un élément essentiel pour tout parti politique.
Je vous trouve plus injuste conernant la politique d’alliances de ce parti, et les critiques des opposants au MoDem sont souvent comiques. Le MoDem avait annoncé dès le début de sa campagne quelle serait sa politique d’alliance : considérant que la gestion d’une ville ne doit pas donner lieu à des affrontements idéologiques, des accords pouvaient être réalisés au premier ou au second tour avec des têtes de listes ou maires-sortants modérés (l’accord avec le PC à Aubagne a ainsi été récusé par F. Bayrou). Au contraire, aussi bien François Hollande pour le PS que Patrick Devedjan ou François Fillon pour l’UMP exigeait un accord national exclusif. La réalité du terrain a bien sûr rendu ces discours caduques, et responsables PS et UMP se sont précipités pour proposer des alliances avec les listes MoDem, qui ont comme vous l’indiquez réalisées des scores très honorables dans la plupart des villes.
Si flou il y a, il est bien du côté des appareils UMP et PS, dont les responsables proclament une chose et agissent à l’opposé, plutôt que du côté du MoDem. On peut bien entendu contester et critiquer ce type d’alliances, mais dans ce cas, tous les partis sont à critiquer, puisqu’ils les pratiquent tous...
Néanmoins, si la stratégie électorale du MoDem a dans l’ensemble bien fonctionnée, et est en cohérence avec sa vision politique de dépassement des clivages, ce parti n’est pas exempt de tout reproche. Son organisation semble encore balbutiante, et surtout ce parti manque encore de projet concret et alternatif dans un certain nombre de domaines essentiels. Certes, c’est aussi le cas du PS, mais cela n’est pas une excuse. Si le MoDem veut gouverner à la place de l’UMP, il doit proposer un projet de société, une démarche économique et sociale, qui soient crédibles. Pour le moment, ce parti et son président sont encore trop souvent dans la critique pour constituer une alternative. Les élections européennes seront un bon test de sa capacité à innover et à proposer, dans un contexte européen dramatiquement paralysé.