@Rolland Verhille
Le lien fourni par Tezcoatl (à ce dernier, ce nom a-t-il une signification en Nahuatl ?) est très intéressant. L’exemple que j’avais utilisé précédemment ne s’intéressait pas assez à ce qui se passe au sein de la banque prêteuse. Je ne parviens cependant pas aux mêmes conclusions que Tezcoatl.
Les renseignements fournis par le lien sont :
- Qu’il y a deux types de monnaies, la monnaie permanente émise par la banque centrale et la monnaie d’endettement créée par les banques secondaires. Cette dernière monnaie est créée ex-nihilo à l’occasion d’un prêt et est auto-évanescente au fur et à mesure des remboursements des prêts. La banque peut aussi se financer auprès d’autres banques re rang 2 pour limiter la création de monnaie d’endettement. La monnaie permanente ne peut être détruite.
- La banque centrale réglemente la création de monnaie scripturale d’endettement en imposant entre autres de disposer d’un volume de monnaie centrale qui devra augmenter à mesure de la création. La banque centrale intervient également comme acteur dans la compensation des créances interbancaires.
- Lorsque le solde des compensations interbancaires est négatif pour une banque, elle a la possibilité de se refinancer auprès de la banque centrale au taux refi en vigueur (augmentation de la masse monétaire).
Revenons à notre exemple : L’acheteur P1 a emprunté une somme X à la banque B pour payer son bien à P2. On admettra que B a créé entièrement la somme X, qui apparaîtra dans l’actif de son bilan comme une créance compensée par le remboursement du prêt (ou à défaut le bien lui-même).
Maintenant, P1 est devenu insolvable, le bien est vendu pour X/2 par B, lui permettant de détruire la même somme. Il reste toujours une somme X/2 excédentaire dans le bilan de B. Cette somme est désormais immobilisée, et peut empêcher la banque de faire face à ses obligations, l’impossibilité de faire des prêts étant dans ce cas un moindre mal. Le problème se poserait si les clients de la banques se mettaient massivement à retirer de l’argent de leur compte (à l’occasion d’une méfiance type Northern Rock ou même d’un regain de confiance et d’une relance globale de la consommation par exemple).
Je ne vois toujours pas de destruction monétaire, mais au contraire une augmentation de la masse monétaire créée et bloquée. Maintenant, quel est le devenir de la somme X/2 qui n’est plus compensée par un actif , toujours en admettant que P1 est définitivement insolvable ?
- Soit B détruit la somme X/2 en retirant cette somme de ses profits, s’il y en a.
- Soit B est en cessation de paiement.
Conclusion : si mon raisonnement est correct, on aboutit au mieux à une masse monétaire nulle, au pire à une création de monnaie fictive immobilisée. Il y a destruction de valeur mais pas de monnaie réelle. La somme de départ X est toujours dans le circuit économique via P2.