Il s’agit effectivement d’un choix stratégique majeur pour le PS.
S ; royal a compris qu’étant donné la sociologie de la France, il faut des circonstances vraiment exceptionnelles pour que la gauche seule puisse l’emporter. D’où sa volonté d’accord avec le MoDem.
François Hollande, et Bertrand Delanoë, sont sur un positionnement plus classique d’union de la gauche. Cela est lié à la composition interne du PS, où les partisans d’une alliance avec le MoDem sont minoritaires. B. Delanoë pense donc qu’il a besoin de l’aile gauche du parti pour prendre la direction du PS, tandis que S. Royal pense pouvoir jouer de sa popularité personnelle et de son résultat aux présidentielle pour l’emporter. A plus long terme, on a aussi une vision différentiée de l’avenir du P : S ; Royal prend le Labour de T. Blair comme exemple : elle veut dynamiter le vieux système, substituer les alliances anciennes avec le PC et les verts par un arc plus large, des anti-libéraux au MoDem, tandis que B. Delanoë propose une trajectoire plus classique, où il refuse toute accord avec le Modem et espèresimplement récupérer ses électeurs par rejet du Sarkozysme.
Il est évident que la stratégie menée par S. Royal est beaucoup plus dangereuse pour F. Bayrou et le Modem que celle de Delanoë. Tant que le PS reste ancré à son système des années 70, Bayrou apparaitra légitimement comme le seul rénovateur de la politique française, et le seul à pouvoir effectivement battre Sarkozy en 2012.