Bonjour. Vous laissez un long message... indigné par mes propos, alors que, dites-vous, généralement vous ne vous exprimez pas. Je vais donc prendre la peine à mon tour de vous répondre. Fabius, dites-vous encore, ne s’est pas associé à l’extrême-droite. Certes, on ne les a pas vu tous les deux sur la même tribune, mais la politique, ce n’est pas simplement avoir des sentiments ou des idées, la politique c’est un combat, ce sont des rapports de force qui s’expriment, c’est un jeu qui ne peut se jouer que collectif... c’est affaire... de vases communiquants. Fabius a été un allié objectif de Le Pen, parce qu’il a conforté les électeurs Lepéniste dans leur névrose. Mais surtout, en participant à l’affaiblissement de la si difficile construction Européenne il a donné un énorme coup de pouce à Georges Bush dans sa tentative de détruire le multilatéralisme qui l’empêche de dominer en paix. Vase communiquants, disais-je. Le sujet de la politique aujourd’hui ce n’est pas d’être pour ou contre le libéralisme, pour ou contre la mondialisation, le sujet de la politique aujourd’hui c’est de résister à ceux qui veulent détourner à leur seul profit une réalité incontournable. Les dangers du monde à venir ne viennent des faibles et autres Ben Laden, les dangers du monde vienne de l’arrogance des puissants. Faire le bon choix politique, c’est savoir ne pas se tromper d’adversaire.