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Commentaire de claude

sur L'humanisme euthanasié et la question de la mort


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claude claude 15 mars 2008 01:12

@ Icks PEY

vous ne savez pas de quoi vous parlez.

personne ne désire voir mourrir une personne aimée.

les délires de mme boutin n’engagent qu’elle, car elle vit dans son monde de principes religieux où la douleur, tant physique que morale est sublimée.

mais dans la vraie vie, cela ne se passe pas comme ça.

la personne malade se sent envahie par la douleur, un peu plus chaque jour. la médecine a fait beaucoup de progrès, mais certaines douleurs sont toujours rebelles à la morphine dernière génération. la douleur vous envahit l’esprit, celui-ci se remplit de gris et à chaque battement du coeur, vous entendez "mal... mal.... mal"...

aucune position antalgique, aucun répit, et ce tambourinement incessant, lancinant dans l’organisme, "mal ... mal..mal..."

tout n’est que fatigue, le moindre geste la moindre parole... on veut que tout cela cesse ... le repos... la sérénité... le silennnnnnnnnnnceeeeeeeeeeee...

et puis, le corps qui lâche petit à petit, les gestes les plus simples deviennent de plus en plus ardus, puis impossibles à réaliser. vous pleurez alors de rage et de désespoir de vous voir ainsi vous déliter... vous commencez à avoir horreur de vous quand les fonctions les plus intimes ne peuvent se faire sans une aide extérieure.

et nous les proches, nous la voyons souffrir, lutter pour rester la personne que vous étiez... et c’est la même aiguille qui transperce notre coeur... c’est le même desespoir qui s’installe, augmenté par l’angoisse de la mort qui approche à grands pas..

on lutte, on tire, on pousse, on soutient...on invente des histoires de miracles qui n’existent qu’en rêve... on a envie de hurler sa peine, car on sait que l’achéance approche...

et puis arrive le moment où l’être aimé ne peut plus avancer ou reculer...plus rien ne peut l’aider à supporter ses souffrances...

que faire alors ?

précipiter son départ alors que nous tenons tant à la garder vivante ? faire passer notre besoin de sa présence physique avant son l’apaisement ? lui imposer de continuer à souffrir au nom d’une morale détenue par des gens qui ne sont pas concernés ?

ne pas respecter son besoin de continuer à conserver une image d’elle même, qu’elle veut digne ?

notre raison nous crie de la laisser partir alors que notre coeur se lamente de son départ et l’inverse....

et nous avons peur, peur du silence qui va s’installer, peur du moment où la respiration va devenir de plus en plus ténue pour ne plus être audible et enfin s’arrêter...

si quelqu’un que nous aimons demande à mourir dignement, il faut l’accepter, car c’est le plus grand acte d’amour que l’on puisse faire : on dépasse notre propre amour pour lui offrir une éternité sereine.

et cela se voit sur leur visage : il a retrouvé une peau lisse et détendue, apaisé, on penserait qu’il dort, parce que parfois, un léger sourire flotte sur leur lèvres...

alors mesdames et messieurs les donneurs de leçons, il ne s’agit pas de donner le feu vert à une mort programmée des grands malades, mais simplement de permettre, cas par cas, si c’est la volonté du malade et qu’il est sain d’esprit, de lui accorder l’immense soulagement de partir en paix.


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