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Commentaire de claude

sur L'humanisme euthanasié et la question de la mort


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claude claude 15 mars 2008 17:05

@ ickx pey,

justement, c’est là où vous vous trompez, il n’y a pas que la douleur physique, tout aussi importante, sinon plus, il y a la douleur morale.

pour l’avoir vécu 2 fois dans ma vie, une fois en tant que partie prenante avec maman, la 2° en étant auprès d’un ami très proche, je peux vous dire que les malades ne veulent pas du coma assisté : ils veulent garder le contrôle sur leur vie, jusqu’au bout...

comment vous faire comprendre : ce N’EST PAS UN SUICIDE, mais une mort désirée comme étant la conclusion d’une vie que l’on terriblement aimée, et que l’on ne veut pas voir ternie par des moment insupportables pour le malade comme pour la famille.

l’euthanasie, veut dire "mort douce", "mort heureuse", elle est tout le contraire du suicide qui est un acte solitaire de désespoir.

quand le malade décide de partir, il est entouré par ses proches. il y a bien sûr cette crainte de l’ irréfutable, l’impossible retour en arrière, mais, au delà des larmes, on sait que celui qui s’en va a retrouvé la sérénité, la souffrance n’existe plus... alors vous, vous tenez la main, et vous essayez de masquer les larmes qui montent aux yeux, parce que le regard de l’être aimé est calme... la respiration régulière, sans à-coups... la main repose, confiante, chaude, au creux de la vôtre ... et vous vous accrochez à ces instants que vous voulez hors du temps...

vous avez envie de dire qu’il faut encore se battre, que vous l’aimez, que jamais malgré les dégradations du corps, il/elle ne sera laide, qu’on a tant besoin de sa présence...

et vous regardez ce pauvre corps brisé ... alors, enfin vaincu, vous acceptez de ne plus entendre sa respiration... ce qui est intrigant, c’est que c’est à ce moment là que le souflle se fait plus discret pour disparaître à jamais....

je vous assure, il n’y a aucune propagande, juste des situations vécues qui meurtrissent à vie : il n’y a rien de pire que la douleur morale d’une personne qui a été brisée par la maladie ou un accident. on n’a pas le droit de l’imposer aux gens que l’on aime, pour pouvoir les garder physiquement près de nous. nous, nous ne la voyons que quelques heures par jour, mais eux, la vivent 24/24...

on ne demande à mourir avec dignité, que lorsque l’on se sent prêt à partir et que l’on a tout mis en ordre. c’est une décision concertée, un acte d’amour mutuel...

 


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