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Commentaire de Roland Verhille

sur Aux origines de la crise des subprimes


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Roland Verhille Roland Verhille 16 mars 2008 09:47

À Bigre, sa référence fournie le 15 mars,

Vu cet article. Il y a du vrai et du faux, le tout en vue de fonder une conception dogmatique d’un système monétaire. Il y a des textes plus respectueux des réalités pour expliquer le mystère de la monnaie.

Je suis d’avis que la production de monnaie est une affaire purement technique, comme l’est par exemple la création et la mise en fonctionnement des trains destinés à satisfaire des besoins solvables de déplacement des gens. Pour la monnaie, le système reste sain aussi longtemps que la quantité de monnaie créée correspond d’abord aux nécessités générées par les échanges de biens et services où il y a décalage dans le temps entre leur cession et l’acquisition de ceux qui les remplacent ; ensuite, aussi longtemps que cette création monétaire correspond aux besoins de financement des investissements productifs de biens et services, ceux qui rembourseront cette monnaie artificiellement créée au moyen de la monnaie fournie par ceux qui l’échangeront contre ces biens et services produits.

Un tel système monétaire ne peut pas être soumis aux décisions politiques. Depuis l’invention de la monnaie par Crésus, il y a plus de deux millénaires et demi, les États l’ont toujours viciée et détruite plus ou moins vite. Aux États-unis, ce système est de fait sous influence du gouvernement. Là, il est dit à la Fed que la monnaie doit avoir une valeur stable (pas d’inflation), mais il est dit en même temps qu’elle doit assurer la croissance de l’économie. Là est l’erreur, car la croissance, ce n’est pas la monnaie qui l’assure, ce sont les gens qui travaillent à produire des biens et services qui sont échangés contre la monnaie obtenue en rémunération du travail fourni. Le résultat concret du système américain commence à apparaître aujourd’hui : un désastre.

Sous cet aspect, le système européen avec la monnaie commune à un assez grand nombre d’états ayant décidé qu’elle était gérée par une banque centrale indépendante des gouvernements (la BCE) et que cette monnaie devait prioritairement écarter toute inflation est bien plus satisfaisant. Que les politiques qui ne cessent de vouloir la manipuler protestent est tout à fait conforme à leurs pratiques dévoyées, et est rassurant quant à la manière dont la BCE assume sa fonction.


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