Le problème de l’éthique et de l’éducation civiques et laïques est celui du fonctionnement réel et non pas seulement légal qui en est souvent la couverture hypocrite de la société en tant qu’elle est précisément incivique au plus haut niveau, à savoir qu’elle légalise les relations de domination et d’exploitation au profit d’une minorité affranchie de toute conscience de l’intérêt général, sinon de pratique de la de charité-mascarade, et qui prône ne permanence une fausse vision de l’intérêt individuel comme excluant la solidarité sociale avec les moins favorisés et les plus exploités (ex : les travailleurs et populations immigrés en situation régulière ou non.).
La solidarité, ou désir de justice, dans nos société non théocratique, n’est pas de l’ordre de la gratuité d’un devoir moral qui s’imposerait comme transcendant (divin), ni même comme rationnel- transcendantal ( Kant) ou inhérent à la raison dont Kant disait que sa possibilité exigeait de croire en l’existence de Dieu. Toute éthique laïque ne peut être assurée que dans le cadre d’une reconnaissance mutuelle équilibrée par des droits dont l’exercice réel apparaît comme plus égalitaire et donc comme mutuellement valorisant (Hegel) . C’est la condition, en dehors de toute sanction divine, pour que chacun se sente concerné ou motivé par une éthique civique.