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Accueil du site > Actualités > Religions > La morale enseignée par des curés à l’école ?

La morale enseignée par des curés à l’école ?

En février 2008, le président de la République M. Sarkozy est revenu sur le discours [1] qu’il a prononcé à la basilique Saint-Jean de Latran en affirmant : « Jamais je n’ai dit que la morale laïque était inférieure à la morale religieuse. Ma conviction est qu’elles sont complémentaires. »[2] Selon le président, la morale laïque aurait besoin d’être complétée par une morale religieuse, elle serait donc incomplète, non suffisante. Verra-t-on bientôt des curés dans les écoles ?

Si nous considérons les morales des trois grandes religions monothéistes, ce sont des ensembles de règles qui avaient ou qui ont encore valeur de lois. Selon une conception traditionnelle récurrente, celui qui les enfreint risquerait la damnation et, au contraire, celui qui les respecte gagnerait le salut éternel. C’est souvent ainsi que la morale religieuse s’est imposée. Mais que vaut une telle morale ?

Selon qu’on aide quelqu’un contre une rémunération ou qu’on l’aide gratuitement, il y a une différence fondamentale. Dans le premier cas, c’est un échange « gagnant-gagnant », il n’y a nulle morale. Dans le deuxième, on a agit pour l’intérêt de l’autre et ce, gratuitement. Voilà ce qu’on peut qualifier de moral.
En ce qui concerne les interdits, se garder, par exemple, de voler uniquement par peur du gendarme, mais le faire en étant certain d’être impuni (en portant l’anneau de Gygès [3] de Platon par exemple), n’est qu’un faux-semblant de morale.
Il en est de même pour ceux qui ont des mœurs conformes à leur religion dans l’attente d’une rétribution divine, ils ne diffèrent guère de ceux qui rendent des services contre une rémunération, ils le font dans une logique d’intérêt, il n’y a aucune morale.
Et l’obéissance aux principes par amour pour Dieu ? La fin n’est pas l’intérêt d’autrui mais de plaire à Dieu, et si la foi en ce dernier ne perdurait pas, on peut se demander si les principes seraient encore respectés ou non. Cette obéissance ne peut donc être qualifiée de morale.
Si Dieu existe, son jugement moral est absolu, mais nous n’y avons pas accès. Ceux qui prétendent le connaître, au mieux, ils toléreront ceux qui ne sont pas en accord avec eux, et ils considéreront ces derniers dans l’erreur, dans l’immoralité. Au pire, ils seront tentés d’imposer leur morale. Peut-on le faire ? Nous reviendrons sur ce point plus loin.

Pour les non-croyants, il n’y a ni Dieu législateur, ni Dieu justicier : les salauds ne seront pas punis et les justes ne seront pas récompensés. Et pourtant, il faut bien vivre. Dans un monde sans Dieu, la morale nous est sans doute plus indispensable encore. Parce qu’elle est nécessaire, la morale s’impose à nous mais ne peut pas être imposée par autrui. En effet, peut-on obliger un égoïste à être généreux ? On pourrait le forcer à donner mais il ne sera pas plus généreux pour autant. La morale n’a de sens que si on se l’impose à soi-même. Serait-elle alors relative ? A chacun sa morale ? Pour savoir si un acte est moral ou non, il faut imaginer les conséquences dans le cas où tout le monde se permettrait cet acte. Ainsi, la morale s’impose universellement : si j’estime qu’un acte ne doit pas être commis par les autres, je dois me l’interdire aussi. On pourrait reformuler ce principe par l’impératif catégorique de Kant : « Agis selon la maxime qui peut en même temps se transformer en loi universelle. »

Ce principe est-il néanmoins suffisant pour fonder toutes nos actions et nos jugements ?
Il est difficile de porter un jugement moral catégoriquement. Par exemple, aider une personne peut en fin de compte lui faire plus de tort qu’autre chose (en lui donnant de mauvaises habitudes par exemple). Et chacun de nous est un individu différent, nous avons des goûts, des préférences, des capacités de tolérance dissemblables. Ce qui j’affectionne peut être insupportable pour un autre et vice versa.
Enfin, suivant l’impératif catégorique, le mensonge serait définitivement immoral. Mais durant l’Occupation, mentir aux occupants allemands pour sauver des juifs, était-ce immoral ? J’en doute.

L’impératif catégorique est trop radical, aucun principe ne saurait être absolu, il faut utiliser notre raison et nos sentiments (empathie, amour, compassion) pour faire notre jugement de chaque situation. La raison étant universelle, un homme « moralement bon » tend, avec le temps et la mondialisation, à avoir à peu près la même définition partout dans le monde : c’est un homme honnête, non violent, généreux, etc. Des valeurs qui tendent à être universelles existent et heureusement pour notre coexistence ! Cela n’a rien de transcendant, il existe chez d’autres espèces des comportements « altruistes » instinctifs [4] et des sentiments moraux (attachement, peine) sont observables chez les singes et les cétacés par exemple. Ces comportements « protomoraux » s’expliquent par la sélection naturelle, l’entraide étant favorable à la survie du groupe. L’instinct parental n’y est sans doute pas étranger : avoir l’instinct de s’occuper de sa progéniture, qui est indispensable à la survie de l’espèce, est un premier pas vers la capacité d’éprouver de l’attention pour les autres qui sont en dehors du cercle familiale, pas que l’Homme a franchi. Ce dernier a des capacités cognitives nécessaires pour avoir des jugements moraux basés sur les sentiments moraux et élaborés par la raison. L’Homme est libre de s’imposer des devoirs gratuits.

Revenons au discours du président : tout d’abord, quelle religion précisément pourrait être à la base de la morale religieuse enseignée ? La religion chrétienne ? La religion juive ? La religion musulmane ? Plusieurs religions à la fois ? Mais que faire quand deux religions proposent des credo qui se contredisent ?

Pour résoudre les contradictions qui ne manqueront pas, un précepte précis devra être choisi au détriment des autres. En effet, faudrait-il, par exemple, préférer la loi du Talion [5] ou suivre les paroles de Jésus [6] ?
Pour éviter les contradictions inter-religieuses, il serait possible de décider de ne tenir compte que d’une seule religion mais choisir un credo auquel on se soumet, c’est encore choisir. Nous n’échappons pas à notre liberté de nous définir moralement.

Avoir une morale exige non pas de croire mais de comprendre. Or, l’enseignement du bien et du mal par un curé nécessite comme préalable la foi. De plus, cela poserait un problème de ségrégation vis-à-vis des athées ou des croyants d’autres confessions, à moins d’organiser des cours séparés et d’enseigner des morales différentes ?

Les religions ont marqué définitivement l’humanité pour le meilleur et pour le pire, l’enseignement de leurs histoires et de leurs credo est autant légitime que celui de l’histoire plus généralement. Dans une République laïque, ceci n’est concevable que par un instituteur qui se doit d’être neutre et objectif, critères que ne remplit pas un curé. Le discours du président de la République est non seulement une remise en cause de la laïcité mais aussi une offense envers les non-croyants, en préjugeant de la non-intégralité de leur morale. L’enseignement de la morale, telle qu’il l’a évoquée, pose des problèmes de pratique et de principe. Quelles conséquences ? Dans le meilleur des cas, elles seront nulles mais ces propos décrédibilisent le président in fine.

La morale ne se trouve pas tout faite, sous forme de règles à appliquer à la lettre, dans des livres, qu’ils soient religieux ou non. Nous devons user de notre raison et de nos sentiments moraux pour les choisir quand on nous les présente, et nous devons les inventer pour des situations inédites. Se faire son propre jugement moral est peut-être la première liberté des êtres raisonnables et moraux.

Sensibiliser dès l’enfance les individus aux problèmes moraux est louable mais il y a une nette différence entre cela et enseigner la morale religieuse qui se limiterait à transmettre des mœurs et des règles arbitraires.

Une morale laïque voire non théiste n’est en aucune façon inférieure à la morale religieuse ou théiste, Dieu n’est aucunement nécessaire à la morale. Au contraire, le concept d’une justice transcendante ou d’un Dieu qui sanctionne et qui récompense, détruit toute dimension morale aux règles qu’il imposerait. Bien sûr, Dieu n’empêche pas non plus la morale, tant que celle-ci est indépendante de lui. Une morale authentique est indépendante de Dieu, même s’il existe.

1 : En décembre 2007, le président avait déclaré que « dans la transmission et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur ».

http://www.france-catholique.fr/Discours-de-Nicolas-Sarkozy-au.html

2 : http://afp.google.com/article/ALeqM5iHjlyTwRk5LMggTgrhFHeckJCc0Q

« Et jamais je n’ai dit que l’instituteur était inférieur au curé, au rabbin ou à l’imam pour transmettre des valeurs. Mais ce dont ils témoignent n’est tout simplement pas la même chose. Le premier témoigne d’une morale laïque, faite d’honnêteté, de tolérance, de respect. Que ne dirait-on pas d’ailleurs si l’instituteur s’autorisait à témoigner d’une morale religieuse ? Le second témoigne d’une transcendance dont la crédibilité est d’autant plus forte qu’elle se décline dans une certaine radicalité de vie. »

3 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anneau_de_Gyg%C3%A8s

4 : Une abeille par exemple ne travaille pas pour elle seule et elle est aussi capable de se sacrifier en utilisant son dard, ce qui déchire son abdomen, pour défendre sa colonie. Chez certaines espèces d’oiseaux qui vivent en groupes, il y a des individus qui alertent leurs congénères de la présence des prédateurs au risque de se rendre plus vulnérables car plus repérables. (http://www.ornithomedia.com/pratique/debuter/debut_art31_1.htm)

Par comportements « altruistes », je fais un abus de langage, je ne prétends pas bien sûr que l’abeille ou l’oiseau auraient des sentiments altruistes, ce ne sont que des comportements, a priori, instinctifs et irraisonnés.

5 : Exode 21,23-25 : « Mais si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. »
Lévitique, 9,17-22 : « Si un homme frappe à mort un être humain, quel qu’il soit, il sera mis à mort. S’il frappe à mort un animal, il le remplacera - vie pour vie. Si un homme provoque une infirmité chez un compatriote, on lui fera ce qu’il a fait : fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent ; on provoquera chez lui la même infirmité qu’il a provoquée chez l’autre. »

6 : Matthieu 5,38-42 : « Vous avez appris qu’il a été dit : œil pour œil et dent pour dent. Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. A qui veut te mener devant le juge pour prendre ta tunique, laisse aussi ton manteau. Si quelqu’un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. A qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos. »


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33 réactions à cet article    


  • jako jako 14 mars 2008 12:02

    Et même deux articles superbes  c’est très sympa merci de votre travail


    • docdory docdory 14 mars 2008 13:07

       @ Mjolnir 

      Merci de ces deux excellents articles le même jour . Il est grand temps que le camp laïque se mobilise et organise une manifestation géante de défense de la laïcité à Paris ! 

      Sarkozy s’apprête à détruire en un seul quinquennat la laïcité , que la République a mis deux siècles à construire ... Il faut l’en empêcher par tous les moyens .


      • Zalka Zalka 14 mars 2008 13:38

        Deux coups d’essai, deux coups de maître. Bravo Mjolnir.


        • valere valere 14 mars 2008 16:28

          A quand les curés au Gouvernement ?


          • MagicBuster 14 mars 2008 17:19

            On a déjà un chanoine . . . faut pas pousser  smiley


            • Elatet 14 mars 2008 21:53

              En Belgique il existe des cours de religion au sein des écoles, par des professeurs émanant de chaque religion (une fois par semaine sauf erreur). Il parait que les enfants s’entendent bien, par délà des différences.

              La morale universelle devrait en principe s’imposer d’elle même. A mon sens elle serait proche du credo médical émanant du serment d’hippocrate : primum non nocere (en latin) : d’abord ne pas nuire.


              • ka 15 mars 2008 00:57

                Bonsoir Mjolnir

                J’aurais aimé pouvoir intervenir plus tôt sur ce fil car je trouve ton article très intéressant (l’autre sur le créationnisme aussi d’ailleurs), mais bon le temps...

                Tu dis :

                "Selon qu’on aide quelqu’un contre une rémunération ou qu’on l’aide gratuitement, il y a une différence fondamentale. Dans le premier cas, c’est un échange « gagnant-gagnant », il n’y a nulle morale. Dans le deuxième, on a agit pour l’intérêt de l’autre et ce, gratuitement. Voilà ce qu’on peut qualifier de moral."

                Même si la morale religieuse est appliquée parce qu’il y a promesse de récompense, je pense que tout le monde (croyants et non croyants) est capable de morale "désintéressée", entre guillemets parce qu’il y a toujours un petit intérêt (satisfaire l’égo, l’estime de soi), sauf quand l’acte moral est fait par amour, dans ce cas il peut être complètement gratuit quand on n’espère pas l’amour de l’autre en échange.
                 


                "Et l’obéissance aux principes par amour pour Dieu ? La fin n’est pas l’intérêt d’autrui mais de plaire à Dieu, et si la foi en ce dernier ne perdurait pas, on peut se demander si les principes seraient encore respectés ou non."

                Probablement puisque la morale n’a pas besoin de foi en Dieu pour exister chez un individu.

                 "Cela n’a rien de transcendant, il existe chez d’autres espèces des comportements « altruistes » instinctifs [4] et des sentiments moraux (attachement, peine) sont observables chez les singes et les cétacés par exemple. Ces comportements « protomoraux » s’expliquent par la sélection naturelle, l’entraide étant favorable à la survie du groupe."

                L’entraide chez les animaux existe aussi entre animaux de diffrérentes espèces , s’agit-il dans ces cas-là de sélection naturelle, de survie du groupe ou d’autre chose ?


                • Mjolnir Mjolnir 15 mars 2008 01:34

                  Salut Ka

                   

                  "Même si la morale religieuse est appliquée parce qu’il y a promesse de récompense, je pense que tout le monde (croyants et non croyants) est capable de morale "désintéressée ", entre guillemets parce qu’il y a toujours un petit intérêt (satisfaire l’égo, l’estime de soi), sauf quand l’acte moral est fait par amour, dans ce cas il peut être complètement gratuit quand on n’espère pas l’amour de l’autre en échange."

                  Je n’ai pas évoqué l’amour car je n’ai pas arrêté ma position à ce sujet. La parabole de l’enfant prodigue montre que l’amour est "extra-moral" (en dehors de la morale) : le fils qui s’était mal comporté a été acceuilli par son père avec faste alors que l’autre fils qui s’était toujours bien comporté n’a jamais été récompensé. Cela me semble injuste et immoral quelque part mais voilà, le père aime son fils et quand bien même la fête est injuste, il la fait quand même. L’amour va donc au delà de la justice et de la morale.

                  Cependant, tu as bien fait de l’évoquer, l’amour pour les autres est ce qui peut motiver des actes bienveillants gratuits envers eux.

                  (et je n’ai pas évoqué non plus la justice, elle est distincte de la morale mais il y a des liens entre les deux. Au fur et à mesure que j’ai écrit cet article, je me suis aperçu que beaucoup de choses sont à développer)

                   

                  "L’entraide chez les animaux existe aussi entre animaux de diffrérentes espèces , s’agit-il dans ces cas-là de sélection naturelle, de survie du groupe ou d’autre chose ?"

                  A ma connaissance, ces cas sont rares, à moins que tu évoques les symbioses ? Comme les requins avec les poissons parasites ? Mais dans ces cas, ce sont des coopérations de type "gagnant-gagnat", je pense donc que la sélection naturelle a un rôle.

                  Il y a des cas particuliers comme l’adoption de bébés antilopes par une lionne mais à ma connaissance, ils sont extrêmements rares, on pourrait les qualifier d’anomalie de l’instinct maternel.

                  A ce sujet d’entraide entre différentes espèces, on peut se demander si la racisme ne serait pas qu’une "barrière morale" que l’homme serait en train d’abolir pour élargir entre plus son champ moral. Les étrangers étaient considérés, à tord, comme des êtres d’une autre espèce à qui on ne devait rien moralement, cela pourrait peut être expliquer le racisme quasi instinctif qui a marqué l’histoire ?

                  Le champ d’application de la morale humaine s’est toujours élargi au cours de l’histoire : L’instinct nous dit d’être bienveillant envers nos enfants puis on élargit cette bienveillance aux proches puis aux membres du même village, etc...


                • ka 15 mars 2008 01:44

                  @ Mjolnir

                  J’ai très envie de continuer cette discussion avec toi malheureusement je suis épuisée ce soir et je préférerais être un peu plus en forme pour te répondre, j’espère pouvoir revenir sur ce fil demain.

                  Bonne nuit Mjolnir


                • ka 15 mars 2008 10:39

                  @ Mjolnir

                  "l’amour pour les autres est ce qui peut motiver des actes bienveillants gratuits envers eux."

                  L’amour serait donc peut-être à l’origine de la morale ?

                   "A ma connaissance, ces cas sont rares, à moins que tu évoques les symbioses ? Comme les requins avec les poissons parasites ? Mais dans ces cas, ce sont des coopérations de type "gagnant-gagnat", je pense donc que la sélection naturelle a un rôle."

                  Non en fait je ne faisais pas allusion aux symbioses mais bien à l’entraide complètement gratuite oui dans les cas d’adoption par exemple (instinct maternel sûrement, mais est-ce qu’il n’y a que les femelles qui sont prêtes à adopter des petits d’une autre espèce ? je ne sais pas). Il y a aussi le secours, des animaux qui viennent en aide à des animaux d’une autre espèce (souvent des petits) qui se trouvent en danger de mort.

                  "Il y a des cas particuliers comme l’adoption de bébés antilopes par une lionne mais à ma connaissance, ils sont extrêmements rares, on pourrait les qualifier d’anomalie de l’instinct maternel."

                  Pourquoi anomalie ? Quand une personne "adopte" un petit animal parle-t-on d’anomalie ? (Même si ce n’est pas forcément l’instinct maternel ou paternel d’ailleurs, qui motive cette adoption).

                  "A ce sujet d’entraide entre différentes espèces, on peut se demander si la racisme ne serait pas qu’une "barrière morale" que l’homme serait en train d’abolir pour élargir entre plus son champ moral. Les étrangers étaient considérés, à tord, comme des êtres d’une autre espèce à qui on ne devait rien moralement, cela pourrait peut être expliquer le racisme quasi instinctif qui a marqué l’histoire ?"

                  Peut-être vas savoir, c’est une hypothèse probable. Sans parler de "races" il ne faut pas oublier qu’on s’en est pris longtemps aux roux et ça continue parfois , des blancs qui rejetaient d’autres blancs à cause de leur couleur de cheveux jugée maléfique, une autre forme de racisme en somme.

                  En parlant de racisme est-ce que tu penses qu’il existe aussi chez les animaux au sein d’une même espèce, un petit qui naît avec une couleur anormale sur son pelage, sa peau, etc... peut-il être rejeté par sa propre mère et par le groupe auquel sa mère appartient ?

                  "Le champ d’application de la morale humaine s’est toujours élargi au cours de l’histoire : L’instinct nous dit d’être bienveillant envers nos enfants puis on élargit cette bienveillance aux proches puis aux membres du même village, etc... "

                  Je pense comme toi que la bienveillance est instinctive chez nous.


                • Mjolnir Mjolnir 15 mars 2008 12:28

                  "Je pense comme toi que la bienveillance est instinctive chez nous."

                  Je vais nuancer mon propos : l’homme est capable de bienveillance mais celle-ci se limite à un groupe dont l’étendu est arbitraire, ce qui explique la xénophobie, qui est aussi instinctif. Les xénophobes font toujours le raisonnement : ""L’autre", c’est celui qui est différent et celui à qui on ne doit rien moralement", et pour cela, ils tentent toujours de déshumaniser l’autre.

                   

                  "En parlant de racisme est-ce que tu penses qu’il existe aussi chez les animaux au sein d’une même espèce, un petit qui naît avec une couleur anormale sur son pelage, sa peau, etc... peut-il être rejeté par sa propre mère et par le groupe auquel sa mère appartient ?"

                  J’ai lu récemment un article sur les singes qui tolérent justement les individus infirmes de naissance. Sinon, je ne saurais répondre à ta question.

                   

                  "Pourquoi anomalie ? Quand une personne "adopte" un petit animal parle-t-on d’anomalie ? (Même si ce n’est pas forcément l’instinct maternel ou paternel d’ailleurs, qui motive cette adoption)."

                  "Anomalie" dans le sens où parce qu’extrêmement rare chez les animaux, ce n’est pas la norme par définition.

                   

                  "L’amour serait donc peut-être à l’origine de la morale ?"

                  Il va de pair avec la morale, il va même au delà, mais est il à son origine ? Je ne sais pas. Je pense que l’amour ne se commande pas, même à soi même, contrairement à la morale.

                  Ca me rappelle un passage de l’évangile :

                  Jean 13 : 34-35 « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

                  Si on ne peut que le souhaiter, je pense que ça n’a pas de sens de commander aux autres d’aimer, on ne peut pas se forcer d’aimer, de même qu’on ne peut pas forcer à ne pas aimer (ex : les mères qui ne peuvent s’empêcher de continuer d’aimer leurs enfants même quand ceux ci ont commis des crimes), cela est illustré par la parabole de l’enfant prodigue.

                  La morale humaine est aussi en partie raisonnée alors que l’amour est irrationnel (dans le sens où on aime sans raison)

                   


                • ka 16 mars 2008 00:51

                  "Si on ne peut que le souhaiter, je pense que ça n’a pas de sens de commander aux autres d’aimer, on ne peut pas se forcer d’aimer, de même qu’on ne peut pas forcer à ne pas aimer (ex : les mères qui ne peuvent s’empêcher de continuer d’aimer leurs enfants même quand ceux ci ont commis des crimes), cela est illustré par la parabole de l’enfant prodigue.

                   La morale humaine est aussi en partie raisonnée alors que l’amour est irrationnel (dans le sens où on aime sans raison)"

                  Je pense que dans ce commandement  : "aimez-vous les uns les autres" il y a une partie de "comprenez-vous les uns les autres" "acceptez-vous les uns les autres". Comprendre ou accepter quelqu’un nécessite un minimum de raison parce que ça nous oblige à nous mettre à la place de l’autre, on a besoin de justifier ce qui nous lie aux autres en expérimentant mentalement ou physiquement ce que vit l’autre, on a besoin d’avoir des points communs, des idéaux communs, des projets communs pour nous sentir proches des autres puisqu’instinctivement on recherche chez l’autre quelque chose de semblable à nous-même c’est comme ça qu’on arrive à aimer l’autre en trouvant une part de nous-même en lui. Donc aimez-vous les uns les autres parce que finalement vous êtes semblables.

                  Oui on aime sans raison, l’amour est irrationnel mais il n’est pas forcément immédiat.


                • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 16 mars 2008 12:34

                  On préfère nécessairement ceux que l’on aime aux dépens de ceux qui nous sont indifférents ou que nous n’aimons pas ; l’amour universel ne peut être vécu que comme l’effet d’une révélation mystique divine (ou surnaturelle ou transcendant l’humaine condition) et ne peut s’exprimer qu’aux dépens des proches ("Abandonner tout et d’abord votre famille pour me suivre", exige Jésus) .

                  Le désir de justice est une construction raisonnable fondé sur le sentiment de la réciprocité dans la reconnaissance que nous désirons tous et celui-ci n’est pas amour mais exigence de respect et de dignité réciproque qui ne va pas sans estime de soi.


                • ka 16 mars 2008 12:58

                  "l’amour universel ne peut être vécu que comme l’effet d’une révélation mystique divine (ou surnaturelle ou transcendant l’humaine condition) et ne peut s’exprimer qu’aux dépens des proches ("Abandonner tout et d’abord votre famille pour me suivre", exige Jésus) ."

                  Abandonner ses proches pour vivre l’amour universel ne signifie pas renoncer à l’amour que nous portent nos proches et ne nécessite pas de renoncer à l’amour qu’on leur porte. Si l’amour universel pousse à "abandonner ses proches" il n’est pas forcément vécu par les proches comme un abandon puisque l’amour que portent les proches à celui qui les "abandonne" pour aimer d’autres plus nombreux et peut-être plus nécessiteux, ne saurait être diminué ou affecté par cette idée d’abandon il la dépasse quand les proches sont eux-mêmes convaincus par la force et la nécessité de cet amour universel. On peut imaginer que ce fut le cas pour Jésus et ses appôtres ainsi que pour leurs proches si on est prêt à croire qu’ils ont existé. 

                   


                • Mjolnir Mjolnir 16 mars 2008 17:34

                  Je ne sais pas si l’amour universel est vraiment possible. Universel suppose qu’on y incluerait des personnes comme Adolf Hitler... Quel sens aurait cet amour si on aime n’importe qui ?

                  La morale exige le respect des autres, l’amour pour tous n’est pas indispensable. L’amour peut entraîner l’injustice, contrairement au respect (cela rejoint les propos de sylvain Reboul je crois)


                • ka 16 mars 2008 21:48

                  "La morale exige le respect des autres, l’amour pour tous n’est pas indispensable. L’amour peut entraîner l’injustice, contrairement au respect (cela rejoint les propos de sylvain Reboul je crois)"

                  Oui la morale exige le respect des autres mais on sait bien que dans les faits beaucoup de ceux qui prônent la morale n’y incluent pas forcément la réciprocité : faîtes ce que je dis pas ce que je fais". Oui l’amour pour tous n’est pas indispensable, de toute façon qui est capable d’aimer tout le monde ? Qui peut juger de ce qui est respectueux ou pas ? Ce que l’on considère comme une marque de respect chez nous peut être interprétée comme une offense chez quelqu’un d’autre question de culture. Même si l’on est d’accord sur le fait que la morale et le respect sont indispensables pour vivre en société on sait bien que ces deux notions sont relatives, peut-on dire qu’une chose est bonne ou mauvaise pour tout le monde. 


                • Mjolnir Mjolnir 16 mars 2008 22:46

                  Oui la morale exige le respect des autres mais on sait bien que dans les faits beaucoup de ceux qui prônent la morale n’y incluent pas forcément la réciprocité : faîtes ce que je dis pas ce que je fais".

                  Les moralistes ne sont pas moraux, c’est précisément ce que je critique chez certains religieux.

                  A propos du respect, je pense qu’il faut distinguer la manifestation du respect qui est effectivement relative à la culture et le respect qui a un sens universel : ne pas être indifférent ni être méprisant vis à vis de l’existence de l’autre.


                • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 17 mars 2008 08:37

                  Le respect signifie rien d’autre que le devoir de respecter réellement (et là il y a toujours un débat possible) chez les autres les mêmes droits que ceux que je revendique pour moi, dès lors que ces droits sont reconnus dans le droit comme des droits positifs dans le cadre constitutionnel des droits fondamentaux de l’homme et des citoyens. Et cela n’a rien de relatif puisque cela est inscrit objectivement dans le droit.

                  C’est autre chose que de revendiquer des nouveaux droits ; ce qui est un problème politique et non pas juridique . Je n’ai pas à respecter personnellement un droit , tant que celui-ci n’est pas légalisé, même si j’estime que ce droit est nécessaire à la vie démocratique et à l’intérêt général. Je n’ai, sur le plan personnel, qu’à militer politiquement pour que ce droit soit légalisé, afin de devoir le respecter en conformité avec mes convictions. (ex : droit de vote pour les immigrés étrangers)


                • ka 17 mars 2008 08:56

                  "A propos du respect, je pense qu’il faut distinguer la manifestation du respect qui est effectivement relative à la culture et le respect qui a un sens universel : ne pas être indifférent ni être méprisant vis à vis de l’existence de l’autre."

                  Si l’on reprend l’exemple d’Hitler, si tu ne penses pas pouvoir l’aimer crois-tu lui devoir du respect, non bien sûr parce que c’était tout sauf quelqu’un de respectable et de respectueux, au même titre que pour la morale, le respect, pour avoir de la valeur, doit être réciproque. Il n’y a donc pas de respect universel.


                • Mjolnir Mjolnir 17 mars 2008 10:29

                  Ka

                  Si l’on reprend l’exemple d’Hitler, si tu ne penses pas pouvoir l’aimer crois-tu lui devoir du respect, non bien sûr parce que c’était tout sauf quelqu’un de respectable et de respectueux, au même titre que pour la morale, le respect, pour avoir de la valeur, doit être réciproque. Il n’y a donc pas de respect universel.

                  Nuançons ::

                  Je n’ai aucune estime pour les criminels mais je suis contre la peine capitale, que j’estime moralement condamnable. Pourquoi est ce que je défends la vie des criminels ? Par un certain respect, non pas pour les criminels en particulier mais pour la vie d’un être humain. C’est ce que je considère comme le respect universel mais ce dernier n’implique pas ni l’amour, ni même de l’estime.

                  Pourquoi n’exécutons nous pas les criminels sans procès, pourquoi suivons nous certains règles pour les traiter ? Pourquoi faire des procès équitables ? Tout cela, par respect du droit de tous, du droit humain. Dans le cas contraire, on serait dans une société immorale.

                  "Respect" ici est sans doute un mot ambigü : je ne saluererai pas cordialement un nazi mais par "respect", je ne les condamnerai pas non plus sans procès.

                   

                   

                   

                   

                   


                • ka 17 mars 2008 18:04

                  @ Mjolnir

                  "Je n’ai aucune estime pour les criminels mais je suis contre la peine capitale, que j’estime moralement condamnable. Pourquoi est ce que je défends la vie des criminels ? Par un certain respect, non pas pour les criminels en particulier mais pour la vie d’un être humain. C’est ce que je considère comme le respect universel mais ce dernier n’implique pas ni l’amour, ni même de l’estime."

                  Je suis d’accord avec toi, je suis moi même contre la peine de mort et je ne suis pas non plus contre le droit au criminel de se défendre lors d’un procès équitable aussi monstrueux que puissent être les actes commis par ce criminel. C’est la justice qui exige cela. Mais le respect ne concerne pas uniquement le droit. Même si je suis d’accord pour dire qu’Hitler aurait mérité un procès s’il ne s’était pas suicidé je ne respecte ni son idéologie ni sa personne, voilà pourquoi j’ai dit que tout comme la morale, le respect sans réciprocité n’a pas de valeur, la justice doit respecter les deux parties sinon elle devient partiale mais moi rien ne m’oblige à respecter un criminel.

                  ""Respect" ici est sans doute un mot ambigü : je ne saluererai pas cordialement un nazi mais par "respect", je ne les condamnerai pas non plus sans procès."

                  Je suis d’accord. La justice s’applique à tous et pas uniquement aux victimes.


                • Francis, agnotologue JL 15 mars 2008 09:37

                   

                  Excellent article, très mesuré sur un sujet très grave. Ce n’est pas dieu qui a apporté la morale aux hommes, mais la morale qui a inventé dieu. On pourrait dire paradoxalement, que dieu est la concrétisation de la morale.

                  Mais il en est de dieu comme de la loi, des représentants de la loi comme des serviteurs de dieu. Au risque de déplaire aux lecteurs policiers et gendarmes éventuels ici, je citerai cette anecdote : "des agents chargés de protéger un magasin qui avait été la proie des flammes, l’ont dévalisé pendant la nuit".

                  Un policier ne fait pas la loi, un curé ne fait pas la morale : un curé sert sa religion, point barre.

                  " L’idée la plus utile aux tyrans est celle de Dieu. " Stendhal


                  • foufouille foufouille 15 mars 2008 11:14

                    bon article, mais se base sur une phrase de sarko....

                    d’autre part il n’y a pas des monotheistes mais aussi des boudhistes, sikh, TJ, sciento

                    ca va faire bcp de cours ou alors seule 1 ou deux religions autorises

                    allons plus loin. des ecoles religieuses uniquement. l’atheisme interdit ou montrer du doigt...

                    on peut dire aussi : diviser pour mieux regner


                    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 16 mars 2008 12:19

                      Le problème de l’éthique et de l’éducation civiques et laïques est celui du fonctionnement réel et non pas seulement légal qui en est souvent la couverture hypocrite de la société en tant qu’elle est précisément incivique au plus haut niveau, à savoir qu’elle légalise les relations de domination et d’exploitation au profit d’une minorité affranchie de toute conscience de l’intérêt général, sinon de pratique de la de charité-mascarade, et qui prône ne permanence une fausse vision de l’intérêt individuel comme excluant la solidarité sociale avec les moins favorisés et les plus exploités (ex : les travailleurs et populations immigrés en situation régulière ou non.).

                      La solidarité, ou désir de justice, dans nos société non théocratique, n’est pas de l’ordre de la gratuité d’un devoir moral qui s’imposerait comme transcendant (divin), ni même comme rationnel- transcendantal ( Kant) ou inhérent à la raison dont Kant disait que sa possibilité exigeait de croire en l’existence de Dieu. Toute éthique laïque ne peut être assurée que dans le cadre d’une reconnaissance mutuelle équilibrée par des droits dont l’exercice réel apparaît comme plus égalitaire et donc comme mutuellement valorisant (Hegel) . C’est la condition, en dehors de toute sanction divine, pour que chacun se sente concerné ou motivé par une éthique civique.


                      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 16 mars 2008 12:21

                        notre société non théocratique, avec mes excuses pour cette coquille


                      • Mjolnir Mjolnir 16 mars 2008 17:39

                        je plussoie

                        La solidarité est amorale puisque nous avons tous intérêt à être solidaires : on aide ET on est aidé. Contrat "gagnant-gagnant" théoriquement.

                        Sylvain Reboul : quelles différences précisément faîtes vous entre éthique et morale ?

                         

                         


                      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 17 mars 2008 09:22

                        1) La morale prétend imposer des devoirs universels absolus en cela qu’ils ne prennent pas en compte l’intérêt et le droit légitime au bonheur (ou à la moindre souffrance physique et psychologique) des personnes, y compris soi-même., elle est, e,ncela toujours sacrificielle de soi.

                        2) L’ethique philosophique, au sens grec ou spinoziste, est l’ensemble des règles de vie raisonnables qui permettent à chacun de faire valoir son égal droit au respect de ses droits et son droit au bonheur personnel, y compris soi-même.

                        3) Le droit est l’ensemble des lois positives poltiquement reconnues et le droit libéral est cet ensemble en tant qu’il garantit en droit les droits égaux (et donc l’égale liberté) de chacun en vue de rechercher son bonheur (qui, selon moi, est fondé sur l’estime positive de soi et ne se confond pas nécessairement avec l’amour exclusif de soi), y compris soi-même.


                      • Mjolnir Mjolnir 17 mars 2008 10:35

                        @Saylvain Reboul

                        Sur le point 1, je suis d’accord sur l’aspect sacrificiel de la morale mais ce sacrifice doit être librement consenti.

                        Par contre, je ne vous suis pas trop quand vous affirmez que les devoirs moraux ne prennent pas en compte l’intérêt des personnes. Sur quoi alors fondez vous la morale ? Un devoir moral peut il aller à l’encontre de l’intérêt de tous ?


                      • Mjolnir Mjolnir 17 mars 2008 10:35

                        Désolé pour la faute de frappe dans votre prénom


                      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 17 mars 2008 14:12

                        Je prends la notion de morale au sens de Kant :

                        Est action morale une action totalement désintéressée qui consiste à obéir au devoir pour le seul motif que c’est un devoir ou "par devoir"(impératif catégorique). Le devoir moral au sens religieux exige aussi d’obéir par devoir à Dieu à l’encontre même de nos intérêt. En cela la morale kantienne n’est qu’une forme laïcisée de la morale religieuse sacrificielle. C’est pourquoi je distingue morale et éthique.

                        J’appelle éthique (ou juste) et non pas morale toute action qui obéit à une règle qui rend possible l’intérêt mutuel et/ou général.

                        J’appelle droit libéral la fixation juridique par décision politique ou citoyenne de règles éthiques conformes aux droits égaux de l’homme et à l’intérêt mutuel et/ou général.

                        J’appelle intérêt général tout ce qui concoure à la coopération égalitaire entre tous au profit raisonnable de chacun. L’intérêt général s’oppose à la domination (et non pas à la direction) et à l’exploitation de l’homme par l’homme .

                        Ces distinctions conceptuelles sont tout à fait nécessaires pour penser les normes de l’action et clarifier le débat à leur sujet.

                        Lire mon article : "Critique de la raison morale"

                         


                      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 17 mars 2008 14:52

                        Je prends la notion de morale au sens de Kant :

                        Est action morale une action totalement désintéressée qui consiste à obéir au devoir pour le seul motif que c’est un devoir ou "par devoir"(impératif catégorique). Le devoir moral au sens religieux exige aussi d’obéir par devoir à Dieu à l’encontre même de nos intérêt. En cela la morale kantienne n’est qu’une forme laïcisée de la morale religieuse sacrificielle. C’est pourquoi je distingue morale et éthique.

                        J’appelle éthique (ou juste) et non pas morale toute action qui obéit à une règle qui rend possible l’intérêt mutuel et/ou général.

                        J’appelle droit libéral la fixation juridique par décision politique ou citoyenne de règles éthiques conformes aux droits égaux de l’homme et à l’intérêt mutuel et/ou général.

                        J’appelle intérêt général tout ce qui concoure à la coopération égalitaire entre tous au profit raisonnable de chacun. L’intérêt général s’oppose à la domination (et non pas à la direction) et à l’exploitation de l’homme par l’homme .

                        Ces distinctions conceptuelles sont tout à fait nécessaires pour penser les normes de l’action et clarifier le débat à leur sujet.

                        Lire mon article : "Critique de la raison morale"


                      • ARMINIUS ARMINIUS 16 mars 2008 20:26

                        A mon avis la morale est une victoire de l’homo sapiens sur l’homo habilis (ou erectus pour les optimistes),le but final étant de supplanter la force animale par la force de l’intelligence comme moyen de préservation de l’espèce. Jusque là seule des conduites instinctives considéres encore à ce jour comme comme irraisonnées veillaient à la survie des dites espèces. S’en suivirent différentes récupérations par différentes religions ,courants de pensées etc... qui érigèrent chacun en morale ou plutôt en cercles de moralité les principes visant à asseoir leur autorité sur le bas peuple. Ces cercles de moralité varient énormément d’une époque à l’autre d’une religion à l’autre, d’un régime à l’autre d’un continent à l’autre etc...de plus ils varient suivant une pyramide hièrarchique : la morale du chef n’étant pas la même que celle de l’exécutant suivant le principe immuable : "faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais".

                        Il arrive aussi que des cercles de moralité s’entrecroisent , la morale du sabre s’accomodant parfaitement avec celle du goupillon en cas de conflit nécessitant une chaire à canon moralisée donc docile. Ajoutons à cela que la morale peut aussi être rigide ou élastique, qu’elle peut répondre aussi à certains principes inkantatoires telles que celui de l’impératif catégorique qui a fait le bonheur des manuels (Kant). Tout cela pour vous dire que confier l’enseignement de la morale à des curés à l’école relève de la quadrature du cercle ! d’autant que connaissant la propension qu’eûrent certains curés, souvent couvert par leur hièrarchie,à élargir le cercle de leurs jeunes ouailles (ça fait mal !), j’ai des doutes...


                        • xray 17 mars 2008 12:14

                          À quand les curés au gouvernement ? 

                          Mais ! Ils y ont toujours été ! 



                          La loi 1905 

                          Contrairement à l’idée répandue, la loi 1905, en défiscalisant les énormes ressources des religions, a donné un pouvoir absolu aux curés. 


                          En France, les curés contrôlent tout : « Le capital de la Dette publique, les médias, les syndicats, les politiques ». 


                          L’hypocrisie religieuse 


                          La secte 


                          Les curés vivent de la misère qu’ils produisent. 

                          Derrière les belles paroles, le premier souci des religions est de pourrir la vie du plus grand nombre. (Vingt milliards d’habitants, c’est possible.) 


                          MONDE HYPOCRITE 


                          Le mot : « PAIX » est le maître argument des marchands d’armes. 

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