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Commentaire de ninou

sur Entre deux voies, il faut choisir la pire !


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ninou ninou 17 mars 2008 20:03

Gecko

Pourquoi les français sont-ils nuls en langues ?

Parce que les langues étrangères que les enfants pouraient entendre précocément et régulièrement (télé, ciné, radio) sont systèmatiquement doublées en France (et non sous-titrées ou commentées après coup). 

Parce que l’apprentissage des langues est fait, dans la plupart des cas, par la raison et non par l’intuition (par la grammaire structurelle et non par l’imprégnation et la comparaison - ainsi que suggéré dans l’article).

Parce que les profs (dont je fais partie) sont obsédés (aidés en cela par leur hiérarchie qui veut des résultats chiffrés !) par les "compétences langagières" à acquérir et donc... formalisent tous les apprentissages (en vue de l’évaluation...) et négligent le fait que lorsqu’on apprend une langue on peut faire des erreurs de structure, ou même de vocabulaire, et réussir à se faire comprendre. (dixit un ami qui a appris "en diletante" le chinois -non l’anglais, pourtant plus simple - et qui a pu le vérifier sur place !!)

On veut que les élèves parlent dès le début sans faire de faute, alors que dans les premières années de sa vie un enfant français multiplie les erreurs de syntaxe, de vocabulaire, de conjugaison alors qu’il baigne dans la langue 13h sur 24 (sommeil retiré) 7 jours sur 7. Du coup les élèves que l’on a en face de nous sont souvent tétanisés à l’idée de se tromper et... ne prennent pas la parole... et se privent de l’erreur formatrice... et du plaisir de l’apprentissage du langage.

Corriger les erreurs (ce qui est nécessaire, tout comme on peut reprendre un jeune enfant qui prononce mal) peut se faire de manière informelle et non stigmatisante. Laissons la grammaire formelle à plus tard (4ème ou 3ème) c’est à dire à un moment où les élèves ont suffisament de bagage acquis simplement, d’aisance à prendre la parole, et n’ont plus de blocage complet (de type "j’comprend rien !") dès qu’ils entendent un mot d’une langue étrangère que, pourtant, ils "étudient" (alors qu’ils devraient la pratiquer) depuis trois ans !!

L’erreur perdure. On propose des énoncés simplissimes parce que l’on veut que les élèves acquièrent des réflexes syntaxiques. Personne n’apprend à parler comme cela ! (sauf méthode assimil....bonjour le bilinguisme que cela promet !!)

Ma méthode pour enseigner l’anglais en cycle 3 au primaire : beaucoup d’action, de parole, de mots nouveaux (ils en réclament - tant pis s’ils ne les retiennent pas tous), de chansons, de storytelling (où l’on ne comprend pas tous les mots) de courtes mais régulières vidéos non sous-titrées, d’écrits (indispensable pour la suite des apprentissages) et un petit peu de structuration (pour faire plaisir à la hierarchie !!) pas d’évaluation avant le cm2 ( juste ce qu’il faut pour donner un repère aux collègues de 6ème - même si certains prétendent qu’ils n’y jettent même pas un oeil). Résultat : des classes motivées et qui parlent spontanément en anglais ou cherchent à le faire (recherches d’initiatives personnelles dans leur picture dictionary individuel ou dans le Harrap’s de la classe !!).

PS : j’aime l’anglais, mais, comme l’auteur de l’article, je déplore une uniformisation de l’apprentissage des langues. Avec juste moins d’exigeances de résultats (france = culture de la note et de l’"excellence" !)on parviendrait à faire d’une pierre deux coups : des élèves plus motivés et un panel de langues plus varié. (for example : je maîtrise aussi l’espagnol : pourquoi ne l’enseignerais-je pas de la même manière ???)

 


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