Madame,
Votre témoignage m’a touchée. Bravo pour votre courage et votre ténacité. Journaliste, je me suis intéressée au sujet (je me sentais concernée parce que j’avais de jeunes enfants que mon pédiatre voulait absolument vacciner en 1996) et je l’ai proposé à plusieurs rédactions, sans succès. Je viens de retrouver la copie d’une lettre que j’avais adressée à Jean-Marie Cavada (candidat malheureux de l’UMP à Paris, qui était à l’époque producteur et animateur de l’émission télévisée "La Marche du Siècle").
Paris, le 23 janvier 1997,
Monsieur,
Fidèle spectatrice de votre émission "La Marche du Siècle", j’ai suivi avec intérêt celle du 15 janvier sur les plantes et produits transgéniques. Dans sa dernière partie, consacrée aux médicaments, un reportage évoque, entre autres, le vaccin contre l’hépatite B.
Alors que vient d’éclater le scandale de l’hormone de croissance cité dans l’émission, je suis étonnée que l’on ne parle pas plus des effets secondaires probables de ce vaccin dans le déclenchement de scléroses en plaques, et que la médecine scolaire continue d’inciter les enfants à se faire vacciner sans leur demander s’ils ont des antécédents familiaux de sclérose en plaques.
Début 1996, le pédiatre que je consulte pour mes deux enfants - 6 ans et 4 ans - a mis d’office ce vaccin sur mon ordonnance sans me poser de questions. Ayant été informée peu après d’un risque de sclérose en plaques par quelqu’un qui savait qu’une étude était en cours sur le sujet au Ministère de la Santé, je n’ai pas fait vacciner mes enfants. Lors d’une visite médicale obligatoire à l’école pour ma fille aînée, j’évoque cela avec le médecin scolaire qui me déclare "ce vaccin est trop récent, comment voulez-vous que l’on sache s’il entraîne des effets secondaires". Mon médecin généraliste semblait lui aussi ignorer complètement cette question.
Fin 1996, le problème des effets secondaires de ce vaccin a été évoqué succintement par quelques médias. Des médecins interrogés déconseillaient la vaccination en cas d’antécédents familiaux de sclérose en plaques, mais la conseillaient quand il n’y en avait pas. Un médecin interrogé sur Europe 1 tenait à peu près le même discours que le Professeur Jacques Dangoumeau en 1985 à propos de la poursuite des traitements à l’hormone de croissance, soit "compte tenu de la gravité de l’hépatite B et de la rareté du risque de sclérose en plaques, n’hésitez pas à vous faire vacciner".
Mais le risque pour un bébé ou un enfant de contracter une hépatite B n’est-il pas beaucoup plus improbable que celui de contracter une sclérose en plaques à la suite du vaccin ? Pourquoi incite-t- on tant à vacciner des enfants contre l’hépatite B et n’informe-t-on pas davantage le public des effets secondaires possibles de ce vaccin ? (Il y aurait une quarantaine de cas de scléroses en plaques actuellement).
Je viens de faire part de mes préoccupations au Directeur Général de la Santé. Si vous envisagiez d’approfondir ce sujet et que vous cherchiez des journalistes, je participerais avec beaucoup de motivation à cette enquête, même si mon expérience de journaliste m’a jusqu’à présent conduite à explorer surtout la high tech et le multimédia.
Je souhaite longue vie à La Marche du Siècle qui se penche chaque fois avec acuité sur les questions et les attentes de nous tous, citoyens du monde.
Recevez, Monsieur, mes salutations distinguées.
Jean-Marie Cavada ne m’a jamais répondu. Le Directeur Général de la Santé non plus. J’ai continué à faire mes articles sur la high tech. La Marche du Siècle, c’est fini, tant pis. Longue vie à Agoravox qui relaye la parole des citoyens contre la toute puissance des lobbies.