Si je ne partage pas la première partie de votre analyse, je suis en revanche beaucoup plus d’accord avec la seconde. Il est assez ridicule de voir un centre qui est susceptible de peser 20-30% des suffrages en France se diviser en plusieurs morceaux. Au delà des querelles de personnes (il suffit de s’en remettre au vote des militants concernés), le principal problème de ces centres, qui a d’ailleurs causé la scission, est de savoir si le centre en France doit s’allier de façon systématique à la droite. Si c’est le cas, une réunion s’avèrera toujours impossible : par définition, le centre ne peut pencher de façon systématique vers un côté. En revanche, s’il y a accord sur une vision d’indépendance, et sur une série de valeurs, un rapprochement est envisageable.
Le problème actuel du centre est l’impossibilité d’alliance avec la droite et la gauche, pour des raisons circonstancielles.
La vision "centriste" est ainsi profondément différente du projet néoconservateur du président de la république. Il est évident qu’il n’en serait pas ainsi si l’UMP était gérée par les gaullistes traditionnels (voir l’accord Juppé-MoDem à Bordeaux). Cela rend impossible toute alliance avec l’UMP au niveau national, tant que le président sera Mr Sarkozy.
De la même façon, il est actuellement impossible pour le centre de passer un accord global avec le PS, celui-ci étant profondément divisé entre "modernistes" ouvert à une alliance au centre, et "conservateurs" favorable à un accord restreint à la gauche traditionnelle.
Cet état actuel des deux partis majoritaires explique la position délicate mais nécessaire du MoDem, qui rassemble l’essentiel des sympathisans centristes, d’indépendance. Pour autant, cette situation politique en France ne peut perdurer. Il serait donc sans doute utile de proposer une réunion des différents mouvements centristes (MoDem, PRG, PRV, NC), afin de définir un socle minimum commun, avant d’envisager par la suite des rapprochements d’appareils.
Je vous recommande donc de faire circuler un cadre qui pourrait servir de base de discussion. Celui-ci devrait sans doute proposer des élements communs sur
- la politique étrangère (et européenne), y compris pour la défense
- la politique économique et sociale
- la politique éducative (y compris pour la recherche)
- la politique environnementale (qui pourrait être liée à la politique économique)
- la politique institutionnelle
Sur ces bases, et sur un accord d’indépendance politique, il est possible qu’un accord puisse se dessiner à long terme. Bon courage !